En raison de la grande incertitude portant sur le budget 2024 de l’INRS et la négociation toujours en cours de la Convention d’objectifs et de gestion (COG)
2023-2027 de la branche AT/MP, Renaud Buronfosse, président de l’INRS (MEDEF)
et Bernard Salengro, vice-président de l’INRS (CFE-CGC), dénoncent les
incohérences du ministère de Bercy sur la question du financement de l’INRS,
acteur clé de la prévention de la santé et sécurité au travail en France.
Dans ce contexte,
Renaud Buronfosse, président du conseil d’administration de l’INRS (MEDEF) et
Bernard Salengro, vice-président du conseil d’administration de l’INRS
(CFE-CGC) ont décidé de prendre la parole dans une déclaration commune
« La réduction des
budgets de l'INRS, institution chargée de fournir des outils pour faciliter la
prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, est
incohérente. En 2023, une première réduction du budget et, en 2024, une
violente réduction de celui-ci, vont entraîner de graves conséquences pour le
fonctionnement de l’INRS : ne plus remplacer les départs de chercheurs, ne plus
embaucher pour les nouveaux travaux sur les risques psychosociaux ou sur les
travaux pour le BTP, ne plus pouvoir entretenir le matériel, ne plus pouvoir
faire de formation, notamment auprès des jeunes, futurs salariés des
entreprises et ne plus pouvoir diffuser les connaissances.
En totale incohérence
avec la récente loi unanimement soutenue qui met en priorité la prévention
primaire, et en particulier, la recherche de solutions les moins dangereuses au
niveau des conditions de travail. Cette restriction va diminuer les moyens d'agir
des préventeurs de terrain. Où est la logique ?
En totale incohérence
avec les finances largement excédentaires de la branche AT-MP de la Sécurité sociale, spécialisée dans les risques professionnels
disposant d'un excédent supérieur à 1 milliard d'euros, quand 15 millions
d'euros supplémentaires à ce qui est accordé seraient nécessaires au bon
fonctionnement de l'INRS.
En totale incohérence
avec le constat partagé par tous que l'investissement dans les outils de
prévention génère des économies pour
les entreprises deux à trois fois supérieures par rapport au nombre d'accidents
de travail et de maladies professionnelles évités.
En totale incohérence
avec l'action de plusieurs ministères car ces restrictions de moyens vont
amputer leurs propres actions qui s'appuient sur les études et réflexions
qu'ils demandent à l’INRS sans réelle contrepartie financière (l’apport de
l’INRS lors de la crise du Covid en est une bonne illustration).
Sans parler du
positionnement unanime des administrateurs, employeurs et salariés, qui veulent
sauver l’INRS, le seul acteur à avoir ce niveau de recherche, doublement validé
par un conseil scientifique et par les partenaires sociaux, et qui explique la reconnaissance
par tous de l'importance de ses conseils et analyses.
Aussi, nous ne pouvons accepter cette situation dont le résultat va accentuer la sinistralité en termes d’accidents du travail et de maladies professionnelles, et par voie de conséquence la détérioration des comptes de la Sécurité sociale. »