L’Observatoire B2V des Mémoires du groupe B2V publie les résultats et les enseignements de son enquête menée auprès de plus de 1 000 cadres français – toute taille d’entreprise, secteurs et ancienneté confondus – sur leur perception de la mémoire de l’Entreprise. Réalisée par l'IFOP, ce sondage s’inscrit dans le cadre d’une grande campagne de l’Observatoire consacrée à ce sujet.
● Si seulement 61% des cadres du
privé affirment avoir déjà entendu parler de la mémoire de l’Entreprise, la
quasi-unanimité d’entre eux (95%) a en réalité déjà contribué au moins une fois
à une action en lien avec celle-ci au cours de sa carrière.
● L’incarnation de cette mémoire
passe en priorité par la transmission des savoirs et l’évolution des métiers au
sein de l’entreprise (68%) ; 88% des cadres auraient d’ailleurs déjà transmis à
des collègues des techniques de travail ou des process spécifiques.
● Démarche plébiscitée : 89% des
cadres français aimeraient participer à une action en lien avec la mémoire de
leur entreprise si cela leur était proposé.
● 97% des cadres estiment important
pour une entreprise de conserver la mémoire de tout son passé (y compris les
moins glorieuses) et 89% se disent favorables à la création d’un comité
histoire in situ pour collecter, préserver et communiquer sur la mémoire de
leur entreprise.
Il
arrive parfois que l’on ne connaisse pas tout à fait la définition d’un concept
alors même que l’on y souscrit pleinement voire que l’on y participe. C’est ce
que constate tout d’abord l’Observatoire sur la base des résultats obtenus. En
effet, la mémoire de l’Entreprise constitue un sujet globalement connu des
cadres, mais qui pourrait encore gagner en qualité de connaissance et en
maturité.
Si
61% des cadres du privé ont déjà entendu parler de la mémoire de l’Entreprise, seule
une minorité d’entre eux (38%) identifient précisément ce dont il s’agit. Ce
sujet semble donc peu mature bien que les salariés plus âgés, plus anciens, et
plus élevés dans la hiérarchie ont tendance à mieux maîtriser le sujet : 84%
des cadres dirigeants interrogés déclarent connaître ce concept contre moins de
la moitié des cadres sans fonction d’encadrement (45%).
La
mémoire de l’Entreprise est visualisée avant tout comme la préservation d’un
récit, d’une histoire commune, et des savoir-faire de l’entreprise. Aux yeux des
répondants, elle s’illustre majoritairement dans la transmission des
savoirs et l’évolution des métiers à l’intérieur de l’entreprise (68%)
et dans l’histoire de l’entreprise, son récit depuis sa création et les dates
de commémoration et d’anniversaires (58%). Ce dernier aspect est d’ailleurs
une vision plus partagée par les cadres du marketing, de la
communication (76%) et des ressources humaines (65%), dont les fonctions
visent intrinsèquement à créer et valoriser la marque employeur tandis que la
transmission des savoir-faire est plutôt un enjeu relevé par les ingénieurs ou cadres
techniques (73%).
La
mémoire de l’Entreprise représente un enjeu qui dépasse les tailles et les
secteurs d’entreprises, mais pas nécessairement les fonctions.
La
grande majorité des cadres interrogés considèrent en effet que la mémoire de
l’Entreprise concerne toutes les entreprises, quels que soient leur taille,
leurs effectifs (71%) ou leur secteur d’activité (75%). Toutefois, seuls 43%
des cadres estiment que tous les salariés sont essentiels pour participer à la
mémoire de leur entreprise ; et un tiers souligne davantage le rôle de l’équipe
de direction, que ce soit à travers l’ensemble du comité de direction (20%) ou
bien à travers le dirigeant (10%). Ce constat est d’autant plus saillant dans
les entreprises de moins de cinq cents salariés et auprès des cadres dirigeants
eux-mêmes. En parallèle, les collègues ayant le plus d’ancienneté sont
également désignés comme des acteurs importants de la mémoire de l’Entreprise
(15%).
La
quasi-unanimité des cadres interrogés (95%) a déjà contribué au moins une fois
à une action en lien avec la mémoire de l’Entreprise au cours de sa carrière et
l’immense majorité d’entre eux souhaiterait y contribuer si l’opportunité se
présentait.
Ici
aussi, ce sont les transmissions qui arrivent largement en tête, 88% des cadres
indiquant avoir déjà partagé à leurs collègues des techniques de travail sur
des projets spécifiques (et 77% plusieurs fois) ; la participation à la
célébration d’un anniversaire d’entreprise est également courante, 72% étant
concernés.
En
revanche, certaines actions sont moins fréquentes et expérimentées par une
minorité de cadres : il s’agit de la contribution à du contenu publié en lien
avec un évènement ou une activité de l’entreprise et de la participation à une
rencontre avec un club des anciens.
Concernant
la volonté même d’enrichir cette mémoire, près de neuf cadres sur dix (89%) déclarent
être enclins à participer à une action en lien avec la mémoire de leur
entreprise. Parmi les plus convaincus par l’idée figurent les cadres de 60 ans
et plus (55%), les membres de la direction générale et des Ressources humaines
(respectivement 55 et 56%), les plus familiers avec le concept de mémoire de
l’Entreprise (56%), et ceux ayant déjà contribué à celle-ci à travers
différentes actions.
Les
atouts multiples des actions en lien avec la mémoire de l’Entreprise sont
largement reconnus par les cadres, qui estiment qu’elles profitent davantage à
l’entreprise et au collectif qu’à leurs intérêts individuels.
Entre
75 et 97% des interviewés identifient différents atouts à ces actions, et
notamment pour l’entreprise directement : en effet, 97% des cadres estiment
qu’elles sont utiles pour l’entreprise au global (et 53% l’estiment « tout à
fait ») contre 75% qui considèrent qu’elles sont utiles pour leur propre
carrière (et 24% l’estiment « tout à fait »). Il parait donc particulièrement
opportun pour les entreprises de se saisir de cet enjeu dans le contexte actuel
de difficulté de rétention des talents et de distanciation des salariés à
l’égard de leur entreprise (moindre fidélité et attachement sur le long terme,
sentiment de manque de reconnaissance de la qualité de leur travail et de leur
investissement…).
La
majorité des cadres (57%) appartiennent à des entreprises ayant traversé une ou
plusieurs crises selon leurs dires et ils sont plutôt résilients et réalistes à
ce sujet.
Ce
sont surtout les crises internes (43%) qui semblent impacter ou avoir impacté
le plus leur entreprise selon les cadres, contre 26% une crise nationale (crack
financier, crise sanitaire hors Covid…) et
19% une crise de réputation. Près
des trois quarts des cadres concernés estiment que la ou les crises ont été
bien gérées par le comité de direction et que des actions ont été mises en
place pour éviter la survenue d’une crise similaire à l’avenir (des proportions
qui grimpent à 84% chez les cadres dirigeants). Dans des proportions moindres
mais non négligeables, ils soulignent malgré tout en parallèle les impacts
négatifs de cette crise en termes d’image et surtout de marque employeur.
L’ensemble
des cadres estiment primordial pour une entreprise de communiquer et capitaliser
sur ses erreurs pour s’en prémunir à l’avenir ; à ce titre, la création d’un comité
histoire dans leur entreprise suscite une forte adhésion.
La
grande majorité de ceux dont l’entreprise a connu une crise jugent nécessaire
de la conserver dans la mémoire de l’entreprise (89%, 35% étant « tout à fait
d’accord » avec cette affirmation), des résultats à mettre en relation avec le
fait que la plupart des cadres estiment important pour une entreprise de
conserver la mémoire de tout son passé (y compris moins glorieux) (97%
approuvent cette idée) et de communiquer également sur ses échecs (88%). Les cadres
sont d’ailleurs en grande majorité favorables (89%) à la création d’un comité
histoire dans leur entreprise pour collecter, préserver et communiquer sur la
mémoire de leur entreprise.
Les cadres opérant dans le commercial et la vente, ainsi que les équipes des Ressources humaines sont particulièrement enthousiastes à cette idée.