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[Tribune] Walter France - Les bons plans pour réussir sa vidéo professionnelle

Pour réussir sa vidéo, il ne suffit pas de miser exclusivement sur la qualité d’image des portables nouvelle génération. Nathalie Ganaye et Titouan Moulin, experts en marketing et communication au sein du réseau Walter France, exposent la méthode et les étapes à respecter.

Pour développer leur notoriété, attirer de nouveaux clients ou dénicher des collaborateurs, toutes les entreprises doivent aujourd’hui professionnaliser leur communication. La vidéo est un support devenu incontournable car elle optimise l’efficacité des messages. Pour des vidéos institutionnelles, le recours à un prestataire externe spécialisé sera toujours préférable. En revanche, pour faire vivre sa communication au quotidien, de plus en plus d’entreprises réalisent des videos « maison ». Mais attention, l’amateurisme peut être contre-productif. Si l’on veut réaliser ses vidéos en interne, rigueur et professionnalisme s’imposent.

> Quel équipement est nécessaire et à quel coût ?

Tous les smartphones du marché offrent aujourd’hui une qualité d’image professionnelle. Mais c’est insuffisant. Deux niveaux d’équipement complémentaires peuvent être envisagés. La première option, minimale, représente un investissement d’une centaine d’euros : un micro-cravate filaire qui permet de masquer les bruits de fond et d’obtenir une meilleure captation du son, un adaptateur pour transférer les données, et un trépied pour assurer la stabilité de l’image. La deuxième option suppose un budget plus élevé, d’environ 1000 euros, qui inclura l’achat d’un appareil photo/vidéo, d’un système de microphone numérique sans fil, plus pratique, d’un trépied et d’un kit de panneaux Led. Attention toutefois, car l’achat d’un appareil photo suppose l’achat d’un objectif, couramment plus cher que l’appareil photo lui-même. Et contrairement au téléphone portable, qui automatise tous les réglages, un appareil photo/vidéo suppose de savoir les faire manuellement. Quant au kit d’éclairage, il permettra, pour les prises de vue en intérieur, d’atteindre un rendu beaucoup plus professionnel en assurant une belle lumière, en évitant les ombres malencontreuses, etc.

> Soigner sa stratégie et la pré-production

La stratégie vidéo consiste à organiser les idées, à concevoir le script en fonction du besoin, à définir les intervenants, le lieu de tournage, et à planifier les différentes étapes du tournage.

Dans un premier temps, quel est l’objectif de la vidéo ? Une interview, un format court, un teasing, une vidéo événementielle ? Qui est ciblé ? Ces deux critères pourront déterminer le canal de diffusion retenu : TikTok, Linkedin, le site internet… Sur TikTok par exemple ou Instragram Reels, la vidéo devra être courte, très percutante, avec un ton direct et très personnel. Sur Linkedin, la vidéo devra apporter davantage d’informations et être plus
« professionnelle ».

Il s’agit ensuite de créer le scénario, puis de gérer la logistique. Si le tournage a lieu dans des locaux que vous ne connaissez pas, un mini-cahier des charges évitera de perdre trop de temps à l’arrivée. Pourront être précisés à l’hôte : la taille minimale du bureau, la nécessité (ou pas) d’une fenêtre, un bureau bien rangé, avec une décoration sobre en arrière-plan, etc. Si vous tournez en extérieur ou dans un lieu public, pensez à demander une autorisation. Le matériel pourra ensuite être ajusté en fonction du lieu de tournage.

> Sécuriser la technique de tournage

Première règle : s’organiser et anticiper pour éviter les mauvaises surprises le jour J. La veille : faire un point sur l’ensemble du matériel, vérifier que tout fonctionne bien. Le petit « plus » : prévoir une trousse à outils avec du scotch, des piles de rechange, des cartes SD vides, etc.

Le jour J, prévoir d’arriver plus tôt pour effectuer tous les réglages de cadrage, de lumière et de son avec l’aide d’un figurant. L’astuce : diviser votre plan de cadrage en 9 cases (3 x 3). Placer la caméra à hauteur des yeux de votre interviewé, qui eux-mêmes doivent être positionnés idéalement sur les points bleus.

Dans le cas d’une interview, positionner le sujet de sorte qu’il ne regarde pas la caméra mais l’animateur.

Un bon éclairage est fondamental. Si le téléphone portable règle automatiquement la lumière, ce n’est pas le cas d’un appareil photo/vidéo. Il vous faudra maîtriser a minima la technique pour obtenir une couleur neutre – ni trop chaude, ni trop froide –. Autre technique à connaître : la technique du « débouchage » qui consiste à éclairer une zone sous-éclairée par rapport au reste de l’image. Une première lumière principale, avec la plus haute intensité, viendra éclairer ¾ face et plutôt du haut, et donnera un aspect plus doux au sujet ; et une deuxième lumière, moins intense, dite de débouchage ou de remplissage, viendra adoucir les ombres.

Enfin, pour le son, celui-ci doit n’être ni trop haut – il sature et ne sera pas agréable à l’oreille – ni trop bas. En extérieur, éviter les bruits parasites et penser à mettre une « bonnette » anti-vent (sorte de petite fourrure) sur le micro. Et un « clap » facilitera, lors du montage, la synchronisation entre l’image et le son.

> Le jour J : les astuces du tournage

Tout paraît évident mais ne l’est pas du tout dans les faits ! Méfiez-vous, car le diable se cache dans les détails. Le brief de l’interviewé est primordial : la veille, n’oubliez pas de le contacter pour lui donner des consignes vestimentaires au niveau des couleurs, du style souhaité, etc. Avant l’interview, lui rappeler les objectifs, bien lui spécifier de rester dans le cadre à l’aide éventuellement d’un marquage au sol, lui préciser où il doit regarder, sourire, lui spécifier de reformuler la question au début de sa réponse et de continuer à parler malgré de possibles hésitations. Le vidéo-man, quant à lui, devra penser à tourner en continu pour avoir un maximum de matière, enregistrer des plans de coupe et d’illustration en fonction du contenu : les bureaux, les équipes, etc.

> Prévoir du temps pour le montage et la diffusion

Tout est « dans la boîte » mais le travail est loin d’être terminé. Un soin tout particulier doit être apporté au montage. Pour cela, il existe plusieurs logiciels alternatifs à l’incontournable Adobe Première, avec des outils comme PlayPlay, très intuitif pour les novices, ou Davinci Resolve, logiciel gratuit qui offre de très larges possibilités. Après avoir importé les différentes séquences, le monteur commencera par vérifier la cohérence de l’enchaînement du contenu, puis identifiera les meilleures prises, fera les coupes nécessaires, ajoutera des éléments créatifs et de l’audio. In fine, il apportera les dernières touches en vérifiant le bon étalonnage des couleurs et corrigera l’image si nécessaire.

Le format requis par le media visé devra être vérifié avant d’exporter en MOV ou MP4.

Et enfin, il faudra prendre le temps de rédiger le texte de présentation de la vidéo et soigner la vignette.

Si les outils disponibles sur le marché peuvent laisser croire que réaliser une vidéo est à la portée du premier venu, il ne faut pas se laisser berner par l’apparente facilité de réalisation. Comme pour toute démarche de communication, réaliser seul sa vidéo nécessite de la méthode et un minimum de technique et de pratique.

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