À l'approche de la deuxième réunion, en septembre prochain, des dirigeants de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le thème de la résistance antimicrobienne, l'initiative "Investor Action on AMR" (IAAMR) présente sept demandes clés aux responsables politiques pour faire face au risque systémique mondial.
- La déclaration des investisseurs appelant les dirigeants mondiaux à s'attaquer à la crise de la résistance aux antimicrobiens (RAM) est ouverte aux investisseurs signataires.
- La RAM, qui a des répercussions sur la santé humaine, la stabilité économique et les portefeuilles d'investissement, représente un risque systémique comparable à celui du changement climatique et de l'appauvrissement de la biodiversité.
- « Nous reconnaissons depuis longtemps les implications profondes de la RAM sur les marchés financiers et la santé publique mondiale. La nécessité constante d'exprimer notre soutien et de lancer un appel clair à l'action par le biais de l’initiative IAAMR souligne l'urgence d'efforts concertés pour faire face à ce risque systémique », déclare Maria Larsson Ortino, Senior Global ESG Manager, Health Lead, Legal & General Investment Management (LGIM).
L'initiative de l’IAAMR, qui vise à dynamiser les efforts des investisseurs pour lutter contre la résistance antimicrobienne dans le monde, appelle les investisseurs à soutenir une nouvelle déclaration exhortant les dirigeants mondiaux et les décideurs politiques à lutter contre la résistance antimicrobienne.
Les fondateurs de l'IAAMR comprennent la Fondation Access to Medicine, le réseau d'investisseurs FAIRR, qui représente 70 000 Mrds$ d'actifs collectifs de soutien et le Ministère britannique de la santé et des affaires sociales. Sa nouvelle déclaration vise à rallier le soutien des investisseurs à la lutte contre la RAM, qui représente un risque systémique grave pour la santé publique, la stabilité économique et les portefeuilles d'investissement.
Reconnue comme une menace majeure pour la santé humaine mondiale, la RAM a coûté la vie à 1,27 million de personnes en 2019, un chiffre qui devrait atteindre dix millions par an d'ici à 2050. Stimulée par l'utilisation abusive et excessive de médicaments antimicrobiens chez l'homme et l'animal, qui entraîne l'émergence de nouvelles bactéries, virus, champignons et parasites résistants aux médicaments, la RAM est un risque systémique comparable au Covid-19 et à la crise financière de 2008.
Malgré les progrès réalisés lors de la première réunion des dirigeants de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la RAM en 2016, la dynamique s'est arrêtée. Les coûts économiques mondiaux associés à la RAM étant susceptibles d'atteindre 100 milliards de dollars et d'entraîner une baisse de 3,8% du PIB mondial d'ici à 2050, la communauté des investisseurs est de plus en plus préoccupée par l'impact négatif que la RAM aura sur les marchés financiers mondiaux, la stabilité économique et la création de valeur à long terme.
Les décideurs politiques sont de plus en plus sensibilisés sur la menace que représente la RAM, comme en témoigne l'annonce par le gouvernement britannique de son nouveau plan d'action national visant à protéger les personnes et les animaux des infections résistantes aux médicaments. Elle inclut des objectifs ambitieux en vue de réduire l'utilisation des antibiotiques et faire progresser la mise au point de médicaments et de vaccins. Bien que cela soit encourageant, les investisseurs réclament une approche Internationale pour garantir une action soutenue et cohérente dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
La déclaration intègre sept demandes essentielles pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens (voir les notes à l’intention des rédacteurs), notamment des orientations et des objectifs fondés sur des données scientifiques, une gestion efficace et une approche "Une santé unique", une surveillance intégrée de l'utilisation des médicaments, le financement de projets de recherche et le développement de nouveaux antimicrobiens et de solutions de remplacement, et enfin la garantie d'un accès équitable à l'échelle mondiale.
La déclaration est ouverte à l’ensemble des investisseurs et propriétaires d'actifs jusqu'au 22 juillet 2024. Il n'est pas nécessaire d'être membre de l'IAAMR ou de l'une de ses organisations partenaires.
Maria Larsson Ortino, Senior Global ESG Manager, Health Lead, Legal & General Investment Management (LGIM), rappelle : « Nous reconnaissons depuis longtemps les profondes implications de la RAM sur les marchés financiers et la santé publique mondiale. La nécessité constante d'exprimer notre soutien et de lancer un appel clair à l'action par le biais de cette initiative de l'IAAMR souligne l'urgence d'efforts coordonnés pour faire face à ce risque systémique.
La RAM met en péril les portefeuilles d'investissement, la stabilité économique et le bien-être des communautés dans le monde entier. Comme ce problème ne s'atténue pas, c'est dans cet esprit que nous invitons nos collègues investisseurs à se joindre à nous, car LGIM soutient cette déclaration en s'engageant dans la recherche collective de solutions pour lutter contre la RAM, afin de préserver les rendements financiers et les résultats en matière de santé publique. »
Suzi van Es, Investor Engagement Manager chez Access to Medicine Foundation, poursuit : « La résistance aux antimicrobiens est l'un des principaux risques auxquels le secteur financier est actuellement confronté. Les investisseurs sont bien placés pour gérer les entreprises des secteurs de la santé, des services publics et de l'agriculture, dans lesquels les facteurs de la RAM sont les plus importants. Au-delà des entreprises individuelles, les investisseurs sont parfaitement positionnés pour s'engager auprès des décideurs politiques qui manifestent le désir de coordonner et d'accroître l'urgence des questions liées à la RAM tout en adoptant un point de vue systémique.
Dans le cadre de son engagement sur cette question, l'IAAMR est heureuse de lancer sa déclaration aux investisseurs à l'approche de la deuxième réunion de dirigeants sur la résistance aux antimicrobiens à l'Assemblée générale des Nations Unies. Elle évoquera ses attentes et les possibilités de travailler collectivement sur cette question, en veillant à ce que personne, et aucun pays, ne soit laissé pour compte ».
Le Dr Emma Berntman, Senior Engagement specialist chez FAIRR, conclut : « Alors que la deuxième réunion de haut niveau sur la résistance aux antimicrobiens se tiendra à l'Assemblée générale des Nations Unies dans le courant de l'année, l'IAAMR a formulé sept demandes essentielles à l'intention des décideurs politiques mondiaux, en mettant résolument l'accent sur les solutions à la crise de la résistance aux antimicrobiens.
Nous avons besoin de toute urgence d'un effort coordonné de la part des investisseurs, des entreprises et des décideurs politiques pour s'attaquer aux facteurs sous-jacents de la résistance aux antimicrobiens en adoptant une approche "One Health" (“Une santé unique”). S'appuyant sur une connaissance approfondie des interconnexions entre l'alimentation, la santé et l'environnement, les investisseurs reconnaissent que la RAM constitue un risque systémique mondial non géré. Aujourd'hui, ils appellent au changement afin de préserver l'efficacité des antibiotiques pour les générations futures et assurer la résilience des portefeuilles d'investissement ».