Les insectes représentent les trois quarts des espèces animales connues et sont indispensables au fonctionnement des écosystèmes, y compris anthropisés. La disparition et la fragmentation des habitats, les pollutions et le changement climatique, accélèrent leur déclin.
L’Union Professionnelle du Génie Écologique (UPGE) et l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE) s’associent et lancent un programme de sensibilisation des entreprises. Première étape : l’édition d’un guide pratique pour préserver les pollinisateurs au sein des entreprises.
Agir efficacement en faveur des pollinisateurs sauvages
Les populations d’insectes ont diminué de 70 à 80% en Europe. « Un déclin dont les conséquences sont trop souvent passées sous silence. La disparition des insectes pollinisateurs, par exemple, menace la sécurité alimentaire et la santé humaine. Sans eux, c’est un tiers du contenu de nos assiettes qui disparait, dont de nombreux éléments indispensables à une alimentation saine », déplore Tifenn Pedron, chargée de mission plan pollinisateurs à l’OPIE. Les pollinisateurs contribuent à la reproduction de 90% des plantes à fleurs et, avec l’ensemble des autres insectes, ils sont à la base de nombreuses chaînes alimentaires.
L’Union professionnelle du génie écologique (UPGE) et l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE) publient un guide des bonnes pratiques pour prendre en compte les insectes pollinisateurs dans notre environnement immédiat : le foncier d’entreprises en est un exemple.
10 000 espèces de pollinisateurs
Dans l’imaginaire collectif, les pollinisateurs se résument souvent aux abeilles des ruches. Pourtant, il existe
10 000 espèces d’insectes pollinisateurs rien qu’en France métropolitaine. « Ils ne vivent pas dans des ruches mais font leur nid dans le sol, des tiges de plantes ou encore dans du bois. Pour les préserver localement, on fait en sorte de répondre à leurs besoins : se nourrir, se loger, se reproduire », explique Tifenn Pedron, de l’OPIE.
« Avec le guide, nous encourageons une approche beaucoup plus systémique de la biodiversité, tout en proposant des solutions faciles à mettre en place pour les entreprises. Il faudra en priorité développer la diversité de la flore naturelle locale, opter pour une gestion écologique des aménagements, consacrer certaines zones à la libre évolution, limiter les éclairages nocturnes, et désimperméabiliser les sols là où cela est possible », poursuit Alison Paquette, déléguée générale de l’UPGE.
Développer les échanges entre pairs
Outre les actions à destination du grand public et des entreprises, le rapprochement entre l’UPGE et l’OPIE va permettre de renforcer la coopération entre les naturalistes entomologistes et les professionnels de la biodiversité des deux associations. La coopération prendra, fin 2024, la forme d’un programme de formation continue porté par l’OPIE à destination des ingénieurs écologues pour approfondir leurs connaissances entomologiques.
Il y a en effet urgence à agir et à œuvrer pour la résilience des écosystèmes, y compris pour préserver l’humain.
« 50% du PIB mondial dépend directement de la biodiversité » rappelle Alison Paquette.