Marseille, Nîmes, Aix-en-Provence, Saint-Ouen, Duclair, Elbeuf-Sur-Seine, Le Trait et Rouen
Les effets du commerce de proximité dans 9 villes françaises : Paris Commerces livre les résultats de cette première enquête
18 effets « sociaux et environnementaux » identifiés dont 5 majeurs : la socialisation et la réduction de l’isolement, l'aide en cas d’incident, le soin apporté aux gens, la propreté et l’entretien de la rue, l'intervention en cas d’insécurité
Le projet de recherche lancée fin 2022 par la SEM Paris Commerces (ex Semaest), spécialiste du commerce et de la revitalisation des centres-villes et par Datactivist, spécialiste de l’open data, avait pour objectif de rendre visible les effets sociaux et environnementaux du commerce de proximité et de proposer de les objectiver, afin de réinventer la valeur du commerce.
Grâce à la collecte et à l’analyse de données auprès de commerçants, riverains et autres parties prenantes, l’objectif est ainsi de créer des indicateurs concrets pouvant mesurer l’impact du commerce de proximité dans un quartier.
Un projet structuré en trois phases : d’abord une 1ère phase avec une étude qualitative permettant de faire émerger les externalités (ou effets sociaux et environnementaux). Cette étape est suivie d’une enquête quantitative qui se déroulera pendant le premier semestre de 2024. Enfin une dernière phase pour mettre les effets étudiés en équivalence monétaire et politique.
« Le commerce de proximité est aujourd'hui perçu comme un service au public, et fait l’objet de politiques pour encourager son installation et sa diversité. Ses bénéfices sont multiples mais peu analysés et non quantifiables. Ce premier travail nous a ainsi permis de mettre en lumière l’apport de cette économie ultra locale en déterminant 18 effets sociaux et environnementaux du commerce. In fine, l’objectif de cette étude est d’intégrer dans le calcul de la rentabilité d’un commerce, non seulement le résultat des coûts moins celui des bénéfices, mais aussi les externalités positives et négatives qu’il induit », explique Emmanuelle Hoss, Directrice Générale de la SEM Paris Commerces.
18 effets sociaux et environnementaux des commerces de proximité qui impactent la qualité de vie d’un quartier
Le commerce de proximité, au-delà de son rôle principal d’assurer l’apport de biens essentiels, dans le cadre d’une épicerie par exemple, joue un rôle crucial en faveur de l’attractivité et de l’animation des quartiers, en créant notamment du lien social.
Cette première étape de l’étude a été finalisée en décembre 2023 et a permis de faire émerger 18 effets sociaux et environnementaux du commerce de proximité.
Les chiffres clés de l’étude « phase 1 »
L’étude s’est ainsi concentrée sur 9 villes : Paris, Marseille, Nîmes, Aix-en-Provence, Saint-Ouen, Duclair, Elbeuf-Sur-Seine, Le Trait et Rouen.
Au cours de l’enquête, 200 commerçants ont été interrogés in situ, eux-mêmes répartis en 11 catégories : Alimentaire, Artisan, Caviste, Culture, Esthétique, Fleuriste, Habillement, Restauration, Santé, Vente de matériel, Vente de services.
Enfin, pour donner du sens à ce matériel, un travail d’analyse textuelle sur les transcriptions des entretiens a permis de stabiliser une liste de 18 effets sociaux et environnementaux du commerce regroupés en 6 catégories.
Représentation graphique : la roue des 18 effets du commerce
En moyenne chaque commerçant interrogé mentionne entre 4 à 5 externalités que procure son commerce sur la vie de son quartier.
« Ce qui m'a le plus surpris lors de cette première phase, c'était justement de constater la pluralité des effets du commerce. Certains étaient attendus, d'autres moins. Par exemple, l'offre d'un soutien émotionnel aux clients en difficulté, ou alors l'adressage à quelques aides spécialisées, et même l'assistance dans des démarches administratives. Les histoires racontées par les commerçants sur ces effets spécifiques m'ont positivement surpris. Aujourd'hui, je suis encore plus convaincu que la valeur du commerce pour la société doit être repensée », précise Allyson Pallisser, doctorant au Centre de Sociologie de l'Innovation (CSI) de l'École des Mines, en charge du projet de recherche.
Cinq externalités les plus pratiquées par les commerçants de notre échantillon
1 – Socialiser et réduire l’isolement
2 – Aider en cas d’incident
3 – Prendre soin des gens
4 – Assurer la propreté et l’entretien de la rue
5 – Intervenir en cas d’insécurité
La phase 2 « mise en données » lancée en janvier 2024
La 2ème phase du projet va se baser sur une enquête quantitative par questionnaire auprès des commerçants pour mesurer les 18 effets identifiés pendant l’étape qualitative.
Pour Paris, l’enquête sera diffusée auprès des commerçants du réseau « Costo » de la SEM Paris Commerces (ex Semaest) — un programme d’accompagnement des commerçants de proximité animé par la SEM comportant près de 2000 commerçants. Avec la collaboration de Paris Commerces, Paris sera la première ville de distribution du questionnaire et donc la première pour laquelle les résultats seront disponibles.
Ces statistiques permettront
- de montrer que les commerces sont un levier pour agir sur d’autres politiques prioritaires de la ville : la transition écologique, l’habitat, la solidarité et le lien social, la propreté, la culture et la vie de quartier…
- de valoriser avec des indicateurs les effets des commerces sur la ville.
- d'aider les commerçants à valoriser leur présence sur le territoire afin d’obtenir des emplacements commerciaux et mettre en avant leurs impacts positifs sur le territoire.
Enfin, depuis l’année dernière, d’autres acteurs nous ont rejoint dans cette aventure, comme la Fondation Urbanis, Altavia Foundation et la Métropole Rouen Normandie.