Actual group et l'EM Normandie en partenariat avec Le Figaro Emploi présentent, à l'occasion de la fête du travail du 1er mai, les résultats du premier baromètre du rapport au travail. Ces données dressent le portrait d’une nouvelle France, fragmentée, où la capacité à se projeter dans l’activité professionnelle varie très fortement. Un outil précieux pour suivre et adapter les réponses aux enjeux de l’emploi.
Le rapport des Français au travail est en constante évolution. Depuis le Covid, on constate que les mouvements sont à la fois plus rapides et plus profonds. Mais il manquait jusqu’alors un outil fiable pour mesurer ces phénomènes, les suivre dans la durée et en tirer des leçons globales.
Selon Samuel Tual, président d'Actual group, acteur majeur du travail et l’emploi, « une évolution sociétale est en cours sans doute aussi parce que le rapport de force s’est inversé après la crise sanitaire entre recruteurs et candidats à l’emploi ».
Actual group s’est ainsi adressé à Jean Pralong, enseignant-chercheur spécialiste des questions de gestion des ressources humaines à l’EM Normandie, et son équipe pour bâtir un outil inédit : le baromètre du rapport au travail, dont les résultats sont dévoilés en partenariat avec Le Figaro Emploi.
Une étude basée sur des critères d’employabilité et de confiance
Pour donner de la légitimité à cette étude, près de 200 000 individus représentatifs de la population ont été interrogés. L’objectif était d’identifier des grandes familles de comportements par rapport au travail, en caractérisant les actifs selon deux critères : la confiance et l’employabilité. L’employabilité représente les ressources dont chaque individu dispose en termes de compétences et de capacité à s’adapter à l’évolution du marché du travail. La confiance intègre la projection des individus vers l’avenir mais également le capital confiance qu’ils placent en eux-mêmes. « Il n’y a pas un manque de candidats mais un manque de candidatures », souligne Jean Pralong, enseignant-chercheur en ressources humaines à l’EM Normandie.
Ce baromètre est le premier à mesurer l’évolution des comportements de la population active en France en tenant compte de ces critères invisibles.
Trois grandes familles d’actifs bien identifiées
Grâce à ces deux axes basés, pour la première fois dans une étude sur l’emploi, sur des critères « invisibles », trois groupes distincts ont été identifiés :
1/ Les stables = 45,9 % des actifs
- Profil : majoritairement des urbains, avec un diplôme d’au moins Bac +2
- Caractéristiques : niveau d’employabilité moyen, familiers des CDI et dotés d’une confiance dépendant de l’âge, du diplôme et du lieu d’habitation.
Les personnes stables se divisent en deux sous-groupes, les stables pessimistes (24,6%) et les stables optimistes (21,3%). Le principal critère faisant passer un actif d’optimiste à pessimiste est l’âge (39 ans selon l’étude) car il entame la confiance en soi.
2/ Les avant-gardistes = 13 % des actifs
- Profil : très diplômés et urbains, mais pas les plus jeunes
- Caractéristiques : ils ont connu et quitté les CDI pour entreprendre. Haut niveau d’employabilité et de confiance, capable de définir leurs propres règles du jeu.
3/ Les désengagés = 12,5 % des actifs
- Profil : population la moins qualifiée, la plus âgée et la moins urbaine. N’ont jamais vraiment connu le CDI, mais des emplois précaires dépendants des opportunités.
- Caractéristiques : faibles niveaux d’employabilité, de capacité d’adaptation et de confiance.
« Il ne sert à rien de chercher toujours les mêmes candidats. Il faut donc voir ailleurs, sans se focaliser sur le CV, mais plutôt sur les capacités et la motivation. Quitte à former aux savoir-faire manquants » explique Samuel Tual.
« Ce baromètre montre les différentes dynamiques à l'œuvre dans une France archipellisée, et ambitionne d'apporter des grilles de lectures nouvelles aussi bien aux recruteurs qu'aux personnes en recherche d'emploi », ajoute Jean Pralong.