Transactions Franco-Allemandes : Le marché français du M&A en net repli en 2023, tendance inverse pour l’Allemagne dont le marché est porté par un segment mid cap dynamique
- 2471 opérations recensées en France et 4044 en Allemagne, soit un volume cumulé de transactions en 2023 en légère augmentation de 6% par rapport à l’année 2022. Si le nombre d’opérations augmente en Allemagne (+14%), la France affiche quant à elle un repli de 5%.
- La part des transactions réalisées par des investisseurs étrangers sur le sol français est en diminution, elle atteint 32% en 2023 soit une baisse de 10 points.
- La part des investisseurs étrangers dans le nombre de transactions en Allemagne augmente légèrement
(+1 point) pour atteindre 63% en 2023, soulignant l’intérêt des investisseurs français et internationaux pour le modèle économique allemand. - Au classement des pays investissant le plus en Allemagne, la France se situe à la 3ème position derrière le Royaume-Uni (661 opérations) et les Etats-Unis (627 opérations). Avec 130 acquisitions de sociétés allemandes par des entreprises françaises, un nouveau record est battu en 2023 avec un nombre d’opérations inégalé depuis 15 ans.
- L’Allemagne maintient quant à elle sa 3ème place avec 51 transactions en 2023 portant sur ces cibles françaises mais reste loin derrière les Etats-Unis (280 transactions) et le Royaume-Uni (321 transactions).
La dernière étude du cabinet de conseil et d’audit PwC : Évolution du marché des fusions-acquisitions franco-allemandes en 2023, souligne que le nombre de transactions transfrontalières entre la France et l’Allemagne a augmenté de 6% en 2023. Toutefois, la part des transactions réalisées par des investisseurs étrangers sur le sol français est en diminution, elle atteint 32% en 2023 soit une baisse de 10 points, soulignant la prudence des investisseurs étrangers dans un contexte économique et géopolitique incertain.
En 2023, un volume de transactions en baisse en France (-5%) et en croissance en Allemagne (+14%)
La France a recensé 2471 opérations en 2023 contre 2610 en 2022. Le pays fait face à une baisse de 5% des transactions en volume et de 31% en valeur. En revanche, le volume d’opérations est en augmentation en Allemagne (4044 transactions en 2023 contre 3559 en 2022) ainsi qu’en valeur (+45%).
Source : Zephyr
Selon Olivier Lorang, directeur Deals et responsable du German Business Group, PwC France et Maghreb : « Le marché des fusions-acquisitions en France est en recul, notamment sur le segment des méga-deals, plus impacté que celui du small et mid cap qui reste plutôt résilient. Les raisons inhérentes à cette perte de vitesse sont multiples. La question du financement est un point central : les opérations avec effet de levier sur le segment du large cap sont fortement impactées par la hausse des taux d’intérêt, qui réduit la capacité de remboursement des cibles ainsi que le rendement global des opérations.
L’incertitude, alimentée par la volatilité macro-économique, l’inflation et les tensions géopolitiques, donne également un coup de frein aux opérations de M&A. Ces nouveaux éléments n’ont pas encore été totalement intégrés dans les modèles de valorisation et cela entraîne des divergences de prix entre acheteurs et vendeurs, les multiples n’étant pas encore toujours alignés. Certains vendeurs ont encore en point de référence les prix élevés de 2021.
Les investisseurs prennent davantage de temps dans les processus de transaction, faisant preuve de prudence et de sélectivité. Dans ce marché d’acheteurs, les due diligences sont approfondies et longues. Elles mettent l'accent sur la performance intrinsèque des cibles, ses indicateurs de performance, sa capacité à générer de la croissance et à dégager de la trésorerie. Les acheteurs ont également besoin de bien comprendre la capacité des cibles à répercuter les hausses de prix à leurs clients. Le rallongement des due diligence marque un vrai changement par rapport aux années post-covid où certains acheteurs, notamment les fonds d'investissement, concluaient plus rapidement les deals. »
La part des investisseurs étrangers en France est en net repli (-10 pts en 2023), elle se maintient en Allemagne
La part des opérations de fusions-acquisitions réalisées par des acteurs étrangers sur des cibles françaises représente 32% des opérations en 2023 contre 42% en 2022. La part des opérations réalisées par des acteurs étrangers sur des cibles allemandes se stabilise à 63% en 2023, contre 62% en 2022.
Selon Olivier Lorang, « Les investisseurs étrangers se montrent plus incertains et sélectifs sur les cibles françaises. En revanche, l’attractivité de l’Allemagne se maintient en 2023, notamment grâce à son “Mittelstand”, les ETI familiales qui constituent le cœur battant de l’économie allemande, et ce, en dépit d’un PIB en baisse de -0.3% en Allemagne (Destatis) contre une légère hausse du PIB de +0.9% en France (INSEE) et d’un taux d’inflation supérieur en Allemagne en 2023 à 5.9% (Destatis) contre 4.9% en France (INSEE). »
Source : Zephyr
Nouveau record en 2023 avec un nombre d’acquisitions d’entreprises allemandes par des entreprises françaises inégalé depuis 15 ans
Le nombre d’entreprises allemandes reprises par des entreprises françaises demeure sensiblement supérieur au nombre d’opérations dans le sens inverse, et atteint un niveau record en 2023. Le nombre d’entreprises françaises reprises par des entreprises allemandes est quant à lui en diminution entre 2022 et 2023 (-29%).
En 2023, on compte 130 acquisitions d’entreprises allemandes par des entreprises françaises, soit 32 acquisitions de plus qu’en 2022.
Source : Zephyr
En 2023, la France se place en 3ème position du classement des pays investissant le plus en Allemagne, derrière le Royaume-Uni (627 transactions) et les Etats Unis (661 transactions). Passant devant la Suisse, la France gagne une place par rapport à 2022 et revient à sa 3ème place de 2021, avec néanmoins 15 acquisitions supplémentaires
(115 acquisitions en 2021 contre 130 en 2023).
Dans le sens inverse, l’année 2023 compte 51 acquisitions d’entreprises françaises par des entreprises allemandes, avec 21 acquisitions de moins qu’en 2022. L’Allemagne maintient tout de même sa 3ème place au classement des pays investissant le plus en France depuis les 3 dernières années.
Source : Zephyr