- 58% des entreprises françaises envisagent d’investir dans de nouvelles technologies pour se développer, mais la majorité d'entre elles ne veulent pas utiliser l'IA au sein de leurs équipes financières.
- La plupart des décideurs français ne voient pas la valeur de l'IA en tant qu'outil de gestion administrative.
- Alors qu'elles souhaitent continuer leur transformation numérique en 2024, la plupart des organisations ne consacrent qu’un budget limité à la digitalisation et à l’amélioration des compétences de leurs salariés.
Les entreprises françaises n’ont pas confiance en l'intelligence artificielle (IA) pour soutenir leurs opérations financières, selon Pleo, l'une des principales plateformes de gestion des dépenses en Europe. Selon l'étude de Pleo, seules 3,85% des grandes entreprises pensent que l'IA peut aider à alléger le temps passé sur les tâches administratives, contre 30,6% des organisations françaises de moins de 100 employés.
Le Rapport 2024 de Pleo sur les dépenses professionnelles, adressé à plus de 500 décideurs financiers français, révèle que la confiance et la perception de la valeur de l’IA ainsi que les intentions de mettre en œuvre cette technologie dans les opérations financières ont fortement diminué dans les entreprises de 250 à 499 employés. En effet, près de la moitié d'entre elles hésitent à déployer l’IA. A l’inverse, plus d’un quart des organisations de moins de 100 salariés affirment avoir confiance en cette technologie.
Pleo a également observé un fait surprenant : bien que l’IA génère de la méfiance des directeurs financiers, elle figure dans la liste des trois technologies les plus importantes que les sociétés françaises adopteront dans le cadre de leur transformation numérique. L’IA arrive même en deuxième position (49,5%) derrière les outils numérisés (60,5%).
« L'adoption de l'IA n'est pas optionnelle, c’est une étape cruciale dans l'évolution numérique des équipes financières. Il est impératif d’adresser et de surmonter le scepticisme à l'égard de l'IA, révélé par l'étude. Alors que les petites entreprises envisagent d’adopter cette technologie, les grandes organisations ont un certain retard à rattraper. Celles qui sont à la traîne risquent d'entraver leur croissance et leur stabilité, mais aussi de compromettre leur développement à long terme dans un paysage de plus en plus influencé par l'IA.
Il est essentiel de veiller à ce que les sociétés ne perçoivent pas l'IA comme une tendance passagère ou un concept à la mode. Pour cela, les chefs d’entreprises doivent prendre un virage stratégique, identifier les applications d’IA et progressivement intégrer cette technologie dans les opérations pour que celle-ci devienne un élément clé plutôt qu'un accessoire superficiel.
Les organisations créeront ainsi une culture de l'innovation et de confiance favorisant des stratégies axées ‘produits’ qui leur permettront non seulement d’améliorer leur efficacité, mais aussi de préparer l'avenir de leurs opérations, en assurant la résilience et la compétitivité dans un environnement économique évoluant rapidement », déclare Alvaro Dexeus, directeur général Europe du Sud chez Pleo.
L'étude révèle également que les entreprises françaises se numérisent au compte-gouttes, ne consacrant que
10 à 19% de leur budget annuel à la mise en place de nouvelles technologies. Pourtant, 83% des chefs d’entreprise et décideurs financiers sont relativement d’accord pour dire que la digitalisation a un impact positif sur leur entreprise.
Les sociétés françaises manquent également de compétences numériques en interne, Pleo ayant constaté que 64% investissent 0 à 9% de leurs budgets dans la formation de leurs salariés à la transformation numérique. Les entreprises donnent plutôt la priorité à la stabilité financière (81%) et à la gestion des flux de trésorerie (54,8%). Seules 12% des organisations françaises se concentrent sur la consolidation de leurs outils technologiques.
La majorité des chefs d’entreprise et des décideurs financiers français (69%) estiment néanmoins innover au bon rythme : 75% d'entre eux déclarent que la transformation numérique améliore l'efficacité de leur organisation et 39%, que la transformation numérique leur confère un avantage concurrentiel.