À l’instar des autres placements financiers, le flux d’épargne en assurance-vie et épargne retraite s’est contracté en 2023.
L’assurance-vie, hors épargne retraite, a enregistré une collecte nette légèrement négative de -2,3 milliards d’euros, mais à un niveau moindre que le plus bas historique de 2020 (-7 milliards d’euros). En effet, les primes ont été dynamiques (126,9 milliards d’euros, deuxième année de collecte la plus élevée après 2021), mais les rachats ont également fortement augmenté (84,1 milliards d’€).
Cette collecte nette est toutefois contrastée entre supports :
- Négative pour les supports en euros (-33,4 milliards d’€)
- Dynamique pour les supports en unités de compte (+31,1 milliards d’€)
Et entre organismes d’assurance :
- La collecte nette totale des bancassureurs a été positive (+8 milliards d’euros)
- Contrairement à celle des autres organismes d’assurance (-10,3 milliards d’euros).
Des rachats en hausse mais contenus
Parmi les raisons à la hausse des rachats, l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et du coût de financement des prêts immobiliers ont pu inciter les ménages à mobiliser leur épargne pour financer des dépenses de consommation courante ou leurs achats immobiliers. En outre, la hausse des taux servis, notamment sur les dépôts bancaires à terme, a attiré une partie de l’épargne vers ces supports.
La hausse des taux de rachats est néanmoins restée contenue dans ce contexte et le niveau élevé de primes témoigne de l’intérêt préservé des ménages pour l’assurance-vie.
Par ailleurs, plusieurs éléments devraient amoindrir la distorsion avec d’autres placements et soutenir la collecte : selon les annonces faites fin 2023-début 2024 s’agissant des taux de revalorisation des fonds euros pour 2023, le taux moyen pour le marché français atteindrait 2,6% selon une estimation préliminaire, soit 0,7 point de plus qu’en 2022. En comparaison, le taux du livret A, qui fait figure de taux de référence pour les épargnants, a été plafonné à 3% depuis janvier 2023. Le recul de l’inflation, qui a démarré en 2023 et devrait la ramener à 2% d’ici 2025 selon les prévisions de la Banque de France, devrait par ailleurs soutenir le rendement réel de l’assurance-vie.