68% des répondants indiquent qu’il est facile d’innover en France, chiffre en hausse de 10 points. Cependant, le manque de ressources financières reste le premier frein à l’innovation pour 60% des personnes interrogées, en hausse de 8 points par rapport à l’année passée.
Numeum publie aujourd’hui les résultats de la deuxième édition du Baromètre Annuel du Financement de l'Innovation en France*, réalisée en partenariat avec AYMING. Cette enquête, réalisée au dernier trimestre 2023 auprès de nos adhérents, révèle que la R&D et l’innovation sont des activités majeures de nos entreprises, qui leur permettent de développer leur compétitivité, d’acquérir les compétences techniques et scientifiques critiques, et in fine d’accroître leur part de marché en France ou à l’international. Cependant, des freins et des inquiétudes majeurs persistent, nous pensons notamment à l’accès des ressources financières aisément disponibles.
- Pour 91% des répondants, la finalité première de leur R&D est la compétitivité.
- Des dispositifs publics jugés accessibles par les 2/3 des répondants (67%) et suffisants par près de la moitié (48%)
- Comme en 2022, 30%, seulement, des entreprises jugent facile l’obtention des financement privés.
Un engagement croissant des entreprises pour l’innovation, moteur de compétitivité
La R&D fait partie intégrante de la stratégie des entreprises. Ainsi, 95% (+1 point) d’entre elles déclarent innover fréquemment ou occasionnellement, et elles sont 84% (+4 points) à investir de manière occasionnelle à régulière dans l'innovation scientifique et technique. Moteur de cette tendance, la compétitivité reste la principale finalité de la R&D pour 91% (+6 points par rapport à 2022) des répondants, soulignant l’importance stratégique de ces investissements et l’attention particulière portée à l'impact de la R&D sur l'accélération des projets.
En 2024, cap sur l’IA et le numérique responsable !
En matière d'investissement en R&D, l'intelligence artificielle est sur la première marche du podium, citée par 70% des entreprises du numérique interrogées. En 2e et 3e position arrivent le Cloud, pour 45% des répondants, puis la cybersécurité, pour 40% d’entre eux.
Le numérique responsable émerge comme une priorité pour 35% des répondants, illustrant une tendance croissante et une demande du marché de disposer d’offres intégrant cette dimension. Cela est particulièrement vrai pour les ESN/ICT qui citent à 47% cet axe.
Des financements publics accessibles en France, un accès aux financement privés trop restreint
68% des répondants s’étant exprimés indiquent qu’il est facile d’innover en France, soit +10 points par rapport à 2022. L’ensemble des dispositifs existants, comme le crédit d’impôt recherche, le plus utilisé, constituent un socle favorable à l’innovation dans le secteur du numérique. Cependant, les défis persistent : moins de 40% des répondants ont obtenu des subventions ou avances remboursables pour la R&D en 2023 et 70% estiment difficile l’accès aux financements privés.
Cependant, des freins et des inquiétudes majeurs persistent
La faiblesse des financements privés entrave nos entreprises en limitant drastiquement les ressources financières disponibles. Souvent cité également, le traitement administratif des dispositifs avec des lenteurs et des délais pénalisants, le meilleur exemple étant les temps de délivrance des agréments CIR/CII. Il existe également une marge de progression sur l’usage de l’IP Box, dispositif encore méconnu d’une partie de nos adhérents (40%) ou jugé trop complexe à mettre en œuvre (23%). Enfin, nous pouvons évoquer les débats récurrents sur le bien-fondé, le plafonnement ou le périmètre du crédit d’impôt recherche, alors que nos entreprises le jugent, pour elles-mêmes et notre pays, en l’état essentiel et performant, et qu’elles ont surtout besoin en ce domaine de stabilité et de visibilité.
« Nous avons l'intention d'intervenir activement sur ce thème crucial auprès des pouvoirs publics et au sein de notre écosystème avec des propositions concrètes. En tant que principale organisation représentant l'écosystème numérique en France, nous soulignons la nécessité impérieuse de surmonter ces obstacles pour maintenir et renforcer la position de notre pays en matière d'innovation. Cela nécessite une stabilité et une visibilité accrues dans les dispositifs de financement de l’innovation, crédit d'impôt recherche en tête. Notre engagement continu en faveur des entreprises du numérique et de l'innovation demeure fort et nous sommes déterminés à travailler en collaboration avec toutes les parties prenantes pour favoriser un environnement propice à la croissance et à la compétitivité de notre secteur », rappelle Mehdi Houas, Président de la commission Fiscalité de Numeum.
Le baromètre sera renouvelé chaque année afin de constater les évolutions et percevoir les effets de l’action gouvernementale pour améliorer le financement de l’innovation et de la R&D en France.