Si près de la moitié des entreprises françaises s'attendent à ce que 2024 soit plus facile que 2023, le manque de visibilité financière subsiste.
- 44% des entreprises françaises s’attendent que cette année soit plus facile que 2023
- 59% des entreprises françaises veulent prioriser la croissance du chiffre d'affaires (contre 27% en 2023), mais l’amélioration et la visibilité des performances financières restent une priorité
- Près de 30% des PME françaises souhaitent moins dépenser dans les petits plaisirs des collaborateurs (cadeaux, activités sociales, etc.) mais davantage dans ce qu’ils souhaitent vraiment (salaire, formation, frais de déplacement, etc.)
- Près d’un quart des personnes sondées craignent que leur entreprise ferme en 2024 s’il n’y a pas un soutien financier plus important.
Pleo, la plateforme leader européenne de gestion des dépenses professionnelles, publie son dernier Rapport sur les Dépenses Professionnelles 2024 dans lequel 2 888 décideurs financiers européens, dont 362 français, ont été interrogés.
Selon ce nouveau rapport, une part importante des entreprises françaises sont optimistes pour 2024. En effet, 45% des entreprises pensent que l’année 2024 sera plus facile que la précédente.
Bien que l’augmentation des coûts de transport (25%), le manque d'accès aux prêts pour les entreprises (23%) et l'inflation (21%) font partie des préoccupations majeures des entreprises françaises, ces dernières continuent de se fixer des objectifs ambitieux. Près de 6 PME françaises sur 10 (59%) ont comme priorité première l’augmentation de leur chiffre d’affaires. Parmi les objectifs de l’année dernière, l’amélioration de l’efficacité (26%) est devenue une ambition prioritaire en 2024 pour plus de la moitié des entreprises françaises (51%). La volonté de stabiliser l’entreprise (25% en 2023) a été remplacée par l’envie de faire croître ses talents en 2024 (34%).
La santé financière et la visibilité des dépenses font obstacle à la croissance des entreprises
Alors que de nombreuses entreprises se concentrent sur la croissance de leur chiffre d'affaires cette année, il est intéressant de noter que seulement 28% d’entre elles estiment avoir une bonne visibilité de leurs dépenses et de leur performance. Près d’un quart des entreprises françaises ont d’ailleurs des difficultés à établir leurs budgets pour 2024 à cause d’un manque de clarté sur leurs dépenses en 2023.
L’un des facteurs jouant un rôle majeur dans ce manque de visibilité et de confiance dans la gestion des dépenses est la façon dont ces dernières sont définies. 18% des entreprises françaises pensent que les dépenses et les notes de frais sont deux choses différentes, mais seulement près d’un tiers des équipes financières (30%) ont des directives claires sur ce qui distingue les notes de frais des dépenses de l’entreprise.
Par conséquent, près d’un quart des équipes financières ne se préoccupent pas du suivi des petites dépenses de l’entreprise comme les notes de frais, et se concentrent sur les dépenses plus importantes.
Alvaro Dexeus, directeur général Europe du Sud chez Pleo, rappelle : « Pour que les entreprises atteignent leurs objectifs pour 2024, elles doivent s'assurer qu'elles disposent d'une visibilité et d'une compréhension totales de toutes leurs dépenses. Lorsque la pression sur la croissance financière est réelle, les entreprises ne peuvent plus se permettre de diviser leurs dépenses en deux catégories : les dépenses à faible coût comme par exemple, les cafés, les déjeuners, les abonnements, et les dépenses plus importantes liées à la publicité, aux voyages d'affaires, ou au loyer des bureaux. En choisissant d'ignorer les postes à faible coût, les directeurs financiers se mettent inutilement des œillères et n'obtiennent que la moitié du tableau de gestion des dépenses ».
La réduction des coûts pourrait toucher durement les travailleurs
Un contrôle plus strict des dépenses permet d'approfondir les connaissances et de diminuer les doublons. Et cela limite également la nécessité d'adopter des stratégies radicales pour réduire les coûts. Alors que 21 % des entreprises françaises souhaitent investir dans les énergies renouvelables pour réduire leurs factures d'énergie - une des principales menaces pour les entreprises en 2024 (22%) -, une proportion significative (20%) envisage de rémunérer un peu moins les collaborateurs travaillant entièrement à distance.
Le rapport souligne également que 20% des PME pourraient arrêter ou ralentir les recrutements. Cependant, et contrairement à l’année dernière, seulement 24% des entreprises interrogées craignent de devoir se séparer d'une proportion significative de leurs équipes (40% en 2023) et 24% redoutent de disparaître cette année sans un soutien financier du gouvernement (contre 37% l’année dernière). Malgré ces craintes des entreprises, elles sont pourtant 25% à considérer que le recrutement de nouveaux talents est l’une des initiatives à mettre œuvre qui aura le plus d’impact sur leur réussite financière en 2024.