OMNEGY, cabinet français de conseil en énergie, publie la première édition de son Energy Outlook 2024, un rapport annuel sur les tendances des marchés de l’énergie. Alors que l’année 2023 a signé le retour à l’équilibre des marchés de l’énergie, les experts du cabinet reviennent sur les temps forts observés. Ils présentent ainsi leur vision stratégique et proposent différentes clés de compréhension de l’évolution à court et moyen-termes du secteur de l’énergie.
Contexte éco/géo- politique et marché actuel
La crise énergétique qui a ébranlé le globe ces deux dernières années appartient désormais au passé : le prix du gaz naturel est aujourd’hui au plus bas depuis l’été 2021, tandis que le coût de l’électricité sur les marchés de gros est repassé sous le seuil symbolique des 100€ par MWh à la mi-décembre.
La précarité de cet équilibre fragile est toutefois à souligner. Dans un contexte marqué par un climat économique morose, par une très forte instabilité géopolitique et par une intensification de la crise climatique, les marchés de l’énergie sont aujourd’hui particulièrement nerveux et réactifs. En résulte une forte volatilité des prix, fruit d’un climat d’incertitude à l’échelle mondiale particulièrement anxiogène. Les consommateurs d’énergie doivent aujourd’hui faire preuve d’une vigilance constante pour sécuriser leur approvisionnement, éviter de payer leur énergie au prix fort et verdir leur consommation. La montée en puissance européenne en matière d’énergies renouvelables, corrélée à la mise en œuvre à venir de la réforme européenne du marché de l’électricité et du mécanisme post-ARENH, font émerger de nouvelles opportunités inédites dont il faut se saisir sans tarder.
Aperçu des grandes tendances de 2024
Plusieurs tendances fortes relatives à l’évolution des marchés de l’énergie se dessinent pour l’année 2024. Grâce à une sécurité d’approvisionnement retrouvée et à une destruction de la demande, les marchés de l’énergie ont désormais retrouvé une certaine stabilité, permettant aux prix du gaz naturel et de l’électricité de se placer en tendance baissière.
1/ Gaz : le GNL restera la principale source d’approvisionnement en Europe. Il est donc peu probable que le prix du gaz revienne à des niveaux d’avant-crise. La volatilité est toutefois restée importante en 2023 et certains risques subsistent pour 2024, induits par un contexte géopolitique instable, par l’ombre d’un embargo sur le GNL russe et d’une compétition à l’approvisionnement accrue entre l’Europe et l’Asie, contrebalancés par un très haut taux de remplissage des stockages de gaz européens.
Selon Edouard Lotz, analyste marchés de l’énergie d’OMNEGY : « La diminution du nombre de consommateurs de gaz entraîne une importante perte de recettes pour l’Etat français et soulève la question du financement des infrastructures d’acheminement, de transport et de distribution de gaz dans les années à venir. Une augmentation conséquente des taxes est à prévoir dès 2024. »
2/ Electricité : Si l’accalmie sur les marchés de l’électricité semble être en passe de s’installer, elle ne sera complète qu’à horizon 2025-2026. Le marché reste nerveux et semble toujours réagir fortement aux effets d’annonce, ce qui laisse entrevoir une année 2024 toujours marquée par une certaine volatilité des cours.
En réponse à la crise énergétique d’ampleur inédite traversée ces dernières années, L’Europe a su prendre des mesures fortes. En témoignent la réforme européenne du marché de l’électricité et le mécanisme post-ARENH, qui visent notamment à stabiliser les prix en favorisant la mise en place de contrats long-terme. Si les contours de ces mécanismes ne seront affinés que dans les mois à venir, OMNEGY invite les consommateurs d’énergie à s’interroger dès aujourd’hui sur les impacts de ces mécanismes sur leur stratégie d’approvisionnement, sous peine de manquer les meilleures opportunités offertes par les marchés. Dans ce contexte et face à la multiplication des types de contrats disponibles, construire une solide stratégie d’approvisionnement requiert aujourd’hui une agilité sans pareille, ainsi qu’une connaissance fine des marchés de l’énergie.