Présent dans six pays européens, le cabinet de recrutement et intérim Walters People publie chaque année son étude de rémunération qui donne les salaires de centaines de fonctions mais aussi un état des lieux complet de l’état d’esprit des professionnels et entreprises. Dans l’édition 2024, les Français se démarquent par leur prudence quant à leurs attentes sur les sujets de rémunération, mais également par leur ouverture vers l’avenir.
Salaires : des Français plus mesurés que le reste des Européens
Même si les Français sont les candidats européens qui accordent le plus d’importance au schéma de rémunération quand ils postulent dans une entreprise, ce sont ceux qui, en poste en 2024, sont les moins nombreux à envisager recevoir une augmentation de salaire. En France, moins d’un tiers (31%) d’entre eux s’attendent à être augmentés, alors qu’ils sont plus d’un sur deux aux Pays-Bas (51%) et en Irlande (52%) ! Si l’on s’intéresse aux niveaux d’augmentation qu’ils anticipent, la tendance est la même : 21% des Français (seulement) anticipent une hausse dépassant les 5% quand ils sont 42% en Espagne, 48% aux Pays-Bas et même 56% au Royaume-Uni.
A la question des raisons expliquant l’absence potentielle de hausse de salaire, les professionnels s’accordent sur l’impact du contexte économique et géopolitique. Ainsi, 39% des professionnels français et 46% des Espagnols évoquent les tensions qui règnent et pèsent sur leur entreprise. Ce chiffre est à mettre en perspective des 32% de Néerlandais, qui pensent que leur stagnation éventuelle vient tout simplement du fait qu’ils sont déjà assez bien rémunérés.
Des critères d’attraction et de satisfaction spécifiques
La spécificité française quant au sujet de la rémunération a, dès lors, un impact sur leurs autres critères de satisfaction et d’attraction en entreprise. Les professionnels français, avec 48% qui les jugent très importantes, sont par exemple en deuxième position de ceux qui accordent le plus d’importance aux valeurs d’une entreprise lorsqu’ils postulent à une offre.
Cet intérêt pour le socle de valeurs des organisations transparaît aussi quand on interroge ce qu’ils voudraient voir davantage pris en charge par leurs entreprises. Si les sujets de bien-être et d’équilibre vie privée-vie professionnelle caracolent toujours en tête, ce sont une nouvelle fois les Français qui se démarquent en accordant une importance plus nette qu’ailleurs aux sujets de diversité et inclusion (25%), changement climatique (20%) et solidarité (17%). En comparaison, les Espagnols sont respectivement 10, 13 et 9% à soutenir ces sujets et les Néerlandais 23, 14 et 13%.
Des professionnels plus tournés vers l’avenir qu’ailleurs ?
S’ils se montrent particulièrement exigeants face à leurs entreprises autour de tous ces sujets liés à la RSE, les professionnels français semblent aussi particulièrement ouverts aux nouvelles technologies et aux outils qui apparaissent petit à petit dans leur vie professionnelle. Sur l’intelligence artificielle par exemple, la France est, derrière les Néerlandais, le deuxième pays le moins inquiet d’Europe, avec seulement 34% des professionnels qui disent leur crainte face à l’impact sur leurs missions quotidiennes. Cette vision tournée vers l’avenir transparaît aussi dans ce que les personnes interrogées sont prêtes à entreprendre. Les Français sont parmi les professionnels européens les plus engagés dans les processus de formation (derrière les Espagnols à 46%) avec 38% d’entre eux qui disent avoir déjà un plan en place pour 2024, contre seulement 25% des Belges et 22% des Néerlandais. Là réside peut-être la clé pour les entreprises, sujettes à de fortes tensions quand il s’agit de retenir leurs équipes.
L’étude est à retrouver dans son intégralité ICI, avec des focus sur une douzaine de domaines et secteurs d’activité pour les 7 pays où Walters People est présent.