Connexion
/ Inscription
Mon espace
Etudes & Enquêtes
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Etude] Chaire Femmes et Science Dauphine-PSL - Etude sur les inégalités de genre et les performances scolaires

A l’occasion de son 5ème anniversaire, La Chaire Femmes et Science de l’Université Paris Dauphine-PSL a organisé une conférence sur le thème « Femmes, Sciences et Technologies : comprendre et agir »  Cette conférence a clôturé la journée scientifique internationale de la chaire sur le thème des déterminants et conséquences de la moindre présence des filles et des femmes dans les filières et carrières scientifiques. Depuis 2019, la chaire soutient 30 projets de recherche qui représentent plus de 15 pays à travers le monde.

Une étude exclusive sur les inégalités de genre et les performances scolaires

En exclusivité, la Chaire Femmes et Sciences publie une nouvelle étude sur les inégalités de genre et les performances scolaires en sciences et mathématiques, en partenariat avec l'Institut des Politiques Publiques et le Ministère de l'Éducation nationale : « Le décrochage des filles en mathématiques dès le CP : une dynamique diffuse dans l’ensemble de la société ».

Cette étude s’intéresse plus particulièrement au décrochage rapide des filles en mathématiques dès le CP, alors qu’elles ont le même niveau que les garçons à leur entrée au CP. Elle s’attache à mesurer cet écart au cours des premiers mois d’école et à identifier les situations (types d’école, milieux familiaux) qui accentuent ou neutralisent cet écart. Cette note s’appuie sur les évaluations nationales standardisées administrées (en début de CP, milieu de CP et en début de CE1) à plus de 2,5 millions d’élèves scolarisés en France entre 2018 et 2022. Les auteurs sont Thomas Breda, chargé de recherche au CNRS, professeur à l’École d’économie de Paris et co-responsable du pôle « Travail et Emploi » de l’IPP, Joyce Sultan Parraud, économiste à l’IPP et coresponsable du pôle « Travail et Emploi » de l’IPP et Lola Touitou, assistante de recherche à l’IPP. L’étude met en évidence un net décrochage des filles par rapport aux garçons en mathématiques, qui intervient durant la première année d’école élémentaire et se maintient à l’entrée en CE1. Le décrochage des filles est davantage marqué parmi les élèves les plus performants à l’entrée au CP.

Principaux résultats de l’étude

1/ Alors qu’il est inexistant au début du CP, un écart en faveur des garçons apparaît et se creuse en mathématiques au cours du CP. Ce décrochage des filles est observé pour toutes les cohortes évaluées et pour la majorité des exercices évalués (additionner, lire des nombres, résoudre des problèmes, etc.). Les filles ont en revanche un avantage sur les garçons en français qui demeure globalement stable durant l’année de CP.

2/ Le décrochage a surtout lieu parmi les filles les plus performantes en début de CP (celles qui font partie du top 1%au début de CP). Ces filles perdent en moyenne près de 7 rangs en début de CE1 par rapport aux garçons appartenant au même centième initial.

3/ L’évolution de l’écart en mathématiques entre les garçons et les filles s’observe dans toutes les catégories sociales et configurations familiales, et sur l’ensemble du territoire.

4/ Le décrochage des filles par rapport aux garçons est moins important dans les classes incluant surtout des filles ou quand l’enseignant est une femme plutôt qu’un homme, et quand l’école est localisée dans une zone réseau d’éducation prioritaire plus (REP+). Ces caractéristiques liées à l’environnement scolaire ne parviennent cependant à expliquer qu’une une petite partie du décrochage global, ce qui suggère que la dynamique est commune à l’ensemble de la société.

Conférence « Femmes, Sciences et Technologies : comprendre et agir », des tables rondes pour comprendre les enjeux de la thématique « Femmes et Science » avec un constat clair : une sous-représentation des femmes dans les métiers scientifiques

Des tables rondes ont été proposées pour comprendre les enjeux et la conséquence de la moindre présence des femmes dans les études et les carrières scientifiques et technologiques et pour faire avancer la question de la parité dans les métiers en Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques (STEM) autour des thématiques suivantes :

  • Les femmes dans les études et les métiers scientifiques et techniques : stéréotypes de genre et freins systémiques
  • Les femmes et la Science : quels enjeux ? Quelles avancées ?
  • Les femmes dans les STEM : quels leviers d’action ?

Le constat est clair : en France, les filles réussissent mieux académiquement que les garçons ; et pourtant, elles sont sous-représentées dans les filières scientifiques menant aux professions les mieux rémunérées. Comprendre les raisons et les conséquences de cette situation est aujourd’hui indispensable. Tel est l’objectif de la chaire « Femmes et Science » : soutenir et développer des travaux académiques à même d’apporter des éclairages pertinents et des éléments de réponse aux nombreuses questions qui se posent : est-ce une question de goûts, de compétences, d’environnement, de confiance en soi, de représentations ? Quel est l'impact de cette faible présence des femmes en science, sur la science elle-même, sur la société dans son ensemble et sur la place des femmes dans la société ? Quelles politiques publiques mener pour mettre fin à cette situation ?

Une chaire pour identifier les actions publiques permettant de lutter contre les freins et les stéréotypes

En éclairant ces questions, la chaire « Femmes et Science » vise à identifier des actions publiques efficaces pour lutter contre les freins systémiques et les stéréotypes. Il s’agit là, avant tout, d’un impératif d’équité mais également d’efficacité économique. La sous-représentation des filles dans les filières scientifiques empêche l’allocation optimale des talents. Les entreprises et les laboratoires de recherche sont ainsi privés de compétences précieuses. La quasi-absence des femmes dans le domaine de l’intelligence artificielle a d’ores et déjà des conséquences sociétales lourdes, qui pourraient s’amplifier à court terme.

Les tables rondes de la conférence

Les femmes dans les études et les métiers scientifiques et techniques : stéréotypes de genre et freins systémiques

- Elyès Jouini, Professeur, Université Paris Dauphine-PSL, Administrateur de l’Institut Universitaire de France, Directeur de la Chaire Femmes et Science

- Thomas Breda, Chargé de recherche, CNRS, professeur, École d’économie de Paris

Les femmes et la Science : Quels enjeux ? Quelles avancées ?

- Laurence Devillers, Professeure d’informatique appliquée aux sciences sociales, Sorbonne Université

- Mélanie Guenais, Professeure, Université Paris-Saclay, vice-présidente, Société mathématique de France

- Gina Gulla-Menez, Responsable de l'executive master SI de l'entreprise étendue, Université Paris Dauphine-PSL, fondatrice du baromètre SheLeadsTech

- Elisabeth Moreno, Présidente, Femmes@numérique, Leaders Engagés et Inclusifs en Action

- Alexandra Palt, Directrice générale, Fondation L’Oréal

Les femmes dans les STEM : Quels leviers d’action ?

- Nathalie Collin, Directrice Générale de la Branche Grand Public et Numérique, La Poste Groupe

- Jean-Laurent Granier, CEO, Generali France

- Mehdi Houas, Président, Talan

- Elisabeth Kohler, Directrice, Mission pour la place des femmes au CNRS

- Aude de Thuin, Fondatrice et présidente, Sistemic, fondatrice et présidente du conseil d’administration, Women in Africa Ltd

Lire la suite...


Articles en relation