À la fin de 2023, nous avons connu pour la première fois le vrai prix de l’abandon de déchets dans l’espace. En octobre, le régulateur américain des télécommunications a infligé une amende de 150 000$ (environ 143 000€) à un opérateur satellitaire de télévision pour ne pas avoir respecté les principes de désorbitation corrects. C’est-à-dire que 2023 a été marquée par la première amende sur les déchets dans l'espace.
Suivant le précédent établi par le régulateur américain, la surveillance de l’espace pour des raisons environnementales pourrait devenir encore plus stricte en 2024. C’est là qu’est intervenu Moriba Jah, professeur d'ingénierie aérospatiale et d'ingénierie mécanique à l’Université de Texas. En collaboration avec Neo4j, l’entreprise de Moriba, Privateer, a développé une base de données de graphes nommée Wayfinder, et qui suit plus de 26 000 objets en orbite proche de la Terre. Et tous ne sont pas là pour de bonnes raisons.
« Nous suivons plus de 26 000 objets dans l'espace, d’un téléphone portable à la station spatiale américaine. Malheureusement, parmi ces 26 000 objets, ils n’existent que 3 500 à 4 000 objets qui fonctionnent et fournissent un service quelconque, comme la navigation de position ou la synchronisation avec les systèmes mondiaux de navigation par satellite. Le reste ? Tous ces objets sont des déchets, rappelle Moriba Jah, professeur d'ingénierie aérospatiale et d'ingénierie mécanique à l’Université du Texas.
Au cours de sa durée de vie, un satellite finit par cesser de fonctionner et devient un déchet. Et, ces déchets peuvent heurter un satellite important à tout moment, interrompant ainsi une connexion dont l'humanité dépend. Et, d’un point de vue environnemental, tout comme pour la protection de la terre, des océans et de l'air, nous voulons protéger l'espace en tant qu'écosystème supplémentaire afin que nous puissions en profiter pour de nombreuses générations à venir », poursuit-il.
Wayfinder repose sur un graphe de connaissances Neo4j où sont stockées toutes les informations sur les objets dans l'espace provenant de différents pays, d'entreprises, d'autres chercheurs scientifiques, d'astronomes amateurs de télescopes, etc.
« Seule une base de données de graphes peut répondre au besoin de Privateer de stocker des informations précises sur les objets dans l'espace, et c’est la pierre angulaire de la technologie de Neo4j. Pour ce faire, il est possible de stocker un grand nombre d’informations issues de la recherche spatiale pour analyser les relations entre les différentes données, identifier l'emplacement précis des déchets spatiaux et rendre ces informations accessibles à l'ensemble de l'humanité, dans le but ultime de rendre l'espace plus sûr, plus sécurisé et plus durable », conclut Adrien Boulad, Country Manager France chez Neo4j.