Les 10 propositions de la Fédération bancaire française, la Fédération Syntec et France Assureurs
- L’adaptation des compétences de la population active française est demain indispensable pour assurer le développement de notre économie dans un contexte d’affaiblissement économique et démographique du continent européen. Il s’agit de faire en sorte que les compétences des salariés français correspondent aux besoins du marché du travail aujourd’hui et demain.
- La Fédération bancaire française, la Fédération Syntec et France Assureurs souhaitent, avec ce nouveau livre blanc, poser un diagnostic commun sur les dispositifs actuels d’apprentissage, de reconversion et de formation. L’objectif est d’en identifier les réussites comme les marges de progrès.
- Les trois Fédérations font 10 propositions concrètes et chiffrées pour relever ensemble le défi des compétences autour de trois axes :
- sécuriser le financement de l’apprentissage et rééquilibrer sa gouvernance ;
- créer un outil de reconversion universel et attractif ;
- piloter les politiques de certification et de formation en fonction des résultats.
Les transitions écologique, énergétique et numérique, et en particulier l’irruption de l’intelligence artificielle générative, que notre pays -comme l’ensemble de la planète- est en train de vivre, reconfigurent en profondeur les moyens de production et notre relation au travail. Elles requièrent à la fois une forte capacité d’adaptation et une expertise accrue des salariés et des entreprises. La montée continue en compétences de la population active pour répondre aux besoins est par conséquent cruciale pour l’économie française. L’enjeu est que les compétences des actifs correspondent aux besoins du marché du travail de demain.
Les secteurs de la banque, de l’assurance, du numérique, de l’ingénierie, du conseil, de la formation professionnelle et de l’événementiel, qui comptent 1,8 million de salariés, sont au cœur de ces transitions car ils concentrent des emplois hautement qualifiés et recrutent massivement : 300 000 nouveaux postes sont ouverts chaque année. C’est pourquoi leurs trois fédérations ont décidé de produire une réflexion et des propositions communes dans un livre blanc intitulé : « Apprentissage et reconversion, pour relever ensemble le défi des compétences ». Il s’agit de poser un diagnostic commun sur les dispositifs d’apprentissage et de reconversion issus de la réforme de 2018, d’en identifier les forces et de faire des propositions d’amélioration.
Une adaptation de notre système de formation – initiale et continue – est nécessaire pour le simplifier et le rendre plus inclusif, efficace et soutenable. L’enjeu est en effet à la fois financier et social : plus d’un apprenti sur 5 réside dans un Quartier Prioritaire de la Ville (QPV) et il est indéniable que l’apprentissage, notamment dans l’enseignement supérieur, constitue un puissant moteur d’ascension sociale.
La Fédération bancaire française, la Fédération Syntec et France Assureurs rappellent donc ici les décideurs à agir dans les trois directions :
- sécuriser le financement de l’apprentissage et rééquilibrer sa gouvernance ;
- créer un outil de reconversion universel et attractif ;
- piloter les politiques de certification et de formation en fonction des résultats.
Les trois fédérations énoncent dans ce livre blanc dix propositions directement applicables, pragmatiques et chiffrées, pour relever le défi du renouvellement des compétences. Certaines d’entre elles visent à rétablir l’équilibre économique du dispositif d’apprentissage (plafonnement des niveaux de prise en charge -NPEC- des contrats d’apprentissage à 9 500€ et 12 000€ maximum pour les formations « cœur de métier ») et à pérenniser l’ensemble du système. D’autres propositions ambitionnent de le réformer en profondeur : les trois fédérations plaident ainsi en faveur d’un dispositif universel de reconversion à la fois simple, lisible et efficace, appelé « période de reconversion », pour regrouper et simplifier des dispositifs qui n’ont pas assez fait leurs preuves jusqu’à présent. Elles visent également à créer, avec les acteurs de la formation professionnelle, les conditions pour garantir l’adéquation entre les formations et les besoins en compétence des entreprises, dans un cadre qualitatif reconnu, avec un objectif mesurable d’insertion efficace et pérenne.
Pour Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française : « L’objectif que nous poursuivons conjointement au travers de ce livre blanc est de nourrir le débat public. Investir dans la formation initiale et tout au long de la vie professionnelle est le principal défi de notre pays pour atteindre le plein emploi dans un monde en profonde transformation. Avec un taux de 20% de nos étudiants issus des Quartiers Prioritaires de la Ville, soit une hausse de 30% en 1 an et un taux d’intégration dans nos entreprises de 86% dans les 6 mois du diplôme, l’apprentissage et la formation s’affichent clairement comme des vecteurs puissants d’intégration, d’insertion et de promotion sociale, partout dans les territoires. »
Laurent Giovachini, président de la Fédération Syntec, poursuit : « Le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur positionne nos branches au cœur d’un dispositif qui permet d’attirer des profils difficilement accessibles par la voie classique. Rappelons-le, 30% des jeunes issus du supérieur long (bac+4 et +5) n’auraient pas poursuivi leurs études sans l’apprentissage. De plus, cela nous rapproche aussi considérablement du monde académique, favorisant ainsi une adaptation optimale des compétences aux besoins de nos entreprises et à leur évolution constante. »
Florence Lustman, présidente de France Assureurs, conclut : « La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a profondément modifié le paysage de la formation professionnelle, sa gouvernance et les interactions entre ses différents acteurs. Grâce à elle, l’économie française dispose désormais d’un système de formation en alternance moderne et réactif. Mais face au renouvellement des besoins en compétences qui prend aujourd’hui une ampleur inédite, il est urgent d’aller plus loin dans la réforme en simplifiant, en rendant plus efficaces et en consolidant les dispositifs existants. C’est le sens de la réflexion commune que nous présentons aujourd’hui avec la Fédération bancaire française et la Fédération Syntec. Je suis convaincue que ce travail en commun de l’ensemble des parties prenantes peut contribuer à faire de notre pays un modèle dans la compétition internationale pour adapter les compétences des salariés au monde de demain tout en assurant l’insertion et la promotion sociale. »