Le Saviez-vous ? Que se passe-t-il lorsque vous passez un appel ou quand vous postez une photo sur les réseaux sociaux depuis votre smartphone ?
Si ces gestes sont maintenant ancrés dans nos habitudes, peu d’entre nous connaissent réellement la manière dont nos communications sont acheminées. Certes, nous connaissons tous les antennes relais sur les toits des immeubles de nos villes ou sur les pylônes près de nos villages, mais ensuite, que se passe-t-il ?
Décryptage de Jean-Philippe Fournier, CEO de Spectronite
1ère idée reçue : les communications sont acheminées par satellite. Faux. Les réseaux mobiles sont en effet quasi-intégralement des réseaux terrestres. Les satellites, jusqu’à peu, étaient tous très éloignés de la Terre causant un temps important entre la réception et l’émission du signal et créant alors un décalage de 1 à 2 secondes entre le moment où le son est émis et est entendu par l’interlocuteur.
Les satellites de nouvelles générations, comme ceux de Starlink ou de OneWeb, sont, eux, beaucoup plus proches de la terre. Là, le problème n’est pas le délai dans les communications, mais la capacité qu’ils offrent qui ne permet pas de transporter les volumes astronomiques de données que les réseaux mobiles doivent transporter chaque jour.
2ème idée reçue : les antennes relais sont reliées entre elles par de la fibre optique. Vrai, mais seulement très partiellement. En réalité, la fibre n’est que peu présente. En effet, le déploiement de cette dernière est extrêmement couteux : faire des tranchées en bord de route demande des travaux et des investissements importants. Mais surtout cela prend du temps. En France, les opérateurs mobiles ont chacun entre 30 000 et
50 000 antennes relais. La plupart d’entre elles se concentre dans les villes, mais pour les antennes relais des champs, un raccordement en fibre prend plusieurs mois. Il faut des autorisations, puis programmer des travaux de génie civil… Et ces quelques mois multipliés par des dizaines de milliers de sites est égal à une très longue durée.
En réalité, dans une majorité des cas, environ 3 fois sur 4, les antennes relais sont raccordées avec des liens sans-fil grâce à des antennes qui font office d’extrémité de liaison radio. Le signal qu’elles émettent peut alors parcourir des dizaines de kilomètres avant d’être reçu par une antenne identique, fixée au pylône d’une autre antenne relais, qu’elle permet de raccorder.
Historiquement, ce sont ces liaisons sans-fil qui ont permis de construire les réseaux mobiles. Et même avant l’arrivée du téléphone mobile, ce sont des liaisons de ce type qui permettaient d’acheminer le signal TV jusqu’aux grandes tours d’où les chaînes TV étaient transmises pour couvrir parfois un département entier.
Expert des télécoms depuis plus de 20 ans, et ayant occupé des postes chez des géants de l’industrie comme Bouygues Telecom ou encore Texas Instruments, Jean-Philippe Fournier fonde Spectronite en 2020 en vue de bouleverser le monde des télécommunications. Basée à Sophia Antipolis, la startup lauréate de la French Tech 2030, développe une technologie sans fil qui offre des débits 10 fois supérieurs à ceux des équipements télécoms traditionnels et permet aux opérateurs mobiles d’accélérer le déploiement de la 5G tout en maitrisant leurs coûts.