- 30% des dirigeants français estiment que l’économie mondiale va s’améliorer en 2024 (vs 9 % en 2023)
- Les 5 principaux freins à la croissance des entreprises françaises sont les risques cyber (40%), l’inflation (35%), la volatilité macroéconomique (29%), les conflits géopolitiques (23%) et le changement climatique (20%).
- 60% des dirigeants français (vs 45% de leurs homologues internationaux) pensent que leur organisation disparaîtra d’ici 10 ans si leur modèle d’affaires n’évolue pas.
- 78% d'entre eux n'ont pas encore pleinement intégré l'IA générative dans l’ensemble de leur entreprise (vs 32% au niveau mondial).
- 85% des PDG français déclarent avoir finalisé ou mis en place des actions pour améliorer l’efficacité énergétique (vs 75% au niveau mondial).
Dans un contexte marqué par des mutations économiques, géopolitiques et sociétales, PwC dévoile les résultats de la 27e édition de la Global CEO Survey qui interroge le rapport des dirigeants français et internationaux aux transformations qu’ils opèrent au sein de leurs organisations. Cette année, l’étude met en lumière le numéro d’équilibriste des dirigeants qui doivent assurer la pérennité de leur entreprise avec agilité, tout en appréhendant de nombreux risques et incertitudes.
Croissance économique : les dirigeants français renouent progressivement avec la confiance
Dans un contexte de polycrise marqué par des incertitudes économiques, géopolitiques et environnementales, l’étude de PwC révèle que 30% des dirigeants français estiment que l’économie mondiale va s’améliorer en 2024 (vs 9% en 2023) alors que 50% s’attendent à ce qu’elle se dégrade (vs 63% en 2023). Concernant l’évolution de l’économie française, 47% des PDG pensent qu’elle va se dégrader en 2024 (vs 70% en 2023).
Par ailleurs, 33% des PDG français rapportent des niveaux élevés de confiance dans la croissance des revenus de leur entreprise pour les 12 prochains mois et 49% pour les 3 prochaines années. Selon Patrice Morot, Président de PwC France et Maghreb : « Cette confiance des chefs d’entreprise français s’explique, en partie, par leur résilience et leur capacité à mieux gérer les crises permanentes. Au fil du temps, la gestion de crise est devenue une nouvelle normalité qui s’intègre, de fait, dans leurs stratégies. »
Malgré ce léger regain d’optimisme, la confiance en l’avenir, notamment à court terme (12 mois), reste précaire et peu garantie. En effet, les 5 principales menaces qu’ils identifient sont les risques cyber (40%), l’inflation (35%), la volatilité macroéconomique (29%), les conflits géopolitiques (23%) et le changement climatique (20%).
Les dirigeants français ressentent un besoin de se transformer plus important que leurs homologues internationaux
S’ils se rapportent aux 5 dernières années, les chefs d’entreprise français déclarent que de multiples facteurs externes les ont conduits à faire évoluer la façon dont leur organisation a créé de la valeur tels que la réglementation gouvernementale (56%), l’évolution des préférences clients (40%), les actions des concurrents (42%), la transformation digitale (37%) et le changement climatique (31%).
Pragmatiques et conscients de l’urgence de réinventer leur modèle d’affaires, les dirigeants français se sont déjà mis en ordre de marche : 84% d’entre eux ont déjà déployé des actions ayant impacté, dans une large ou très large mesure, la façon dont elles ont créé de la valeur au cours de ces 5 dernières années. Parmi ces actions, 3 sont particulièrement plébiscitées par les dirigeants français, dans une large ou très large mesure : le développement de nouveaux services et produits (60 %), l’adoption de nouvelles technologies (48%) et l’élaboration de partenariats stratégiques (47%).
Aujourd’hui, 60% des dirigeants français (vs 45% de leurs homologues internationaux) pensent que leur organisation disparaîtra d’ici 10 ans si leur modèle d’affaires n’évolue pas. Ils sont en décalage vis-à-vis des européens (61% d’entre eux misent encore sur la viabilité de leur modèle au-delà de 10 ans) mais aussi de leurs homologues américains qui sont 76% à croire que leur entreprise sera toujours viable au-delà de 10 ans sans modification de la trajectoire actuelle.
Cet exercice de transformation reste toutefois complexe et soumis à des freins importants à l’instar des nombreuses obligations réglementaires (71%), de la multiplicité des priorités opérationnelles (71%), des ressources financières limitées (56%) et d’un manque de compétences internes (54%) et de solutions technologiques (42%). Selon Patrice Morot : « les dirigeants français ont une posture paradoxale vis-à-vis de la réglementation qu’ils considèrent à la fois comme un frein, car lourde à mettre en place, et comme un vecteur de transformation et d’apport de confiance. Le côté positif, c’est qu’ils l’anticipent mieux et l’intègrent davantage dans leur stratégie de développement. »
Pour les 3 prochaines années, plusieurs éléments vont entraîner des changements profonds dans la création de valeur des entreprises. Pour 63% des dirigeants français, la technologie sera un facteur clé de transformation, suivie de l’évolution des préférences clients (56%) et du changement climatique à 53%.
Une transformation des entreprises freinée par une faible appétence au risque
Les chefs d’entreprise français sont plus sensibles aux risques et menaces que leurs homologues étrangers : 58% des sondés citent le risque juridique et réputationnel et 55% la désinformation comme des menaces fortes introduites par l’usage de l’IA générative. De même, 66% d’entre eux sont préoccupés par l’augmentation du risque cyber lié au déploiement de cette nouvelle technologie. Enfin, 22% des dirigeants pensent qu’elle aura un impact négatif sur les effectifs dans les 12 prochains mois.
Pour Patrice Morot : « Les chefs d’entreprise français expriment plus de prudence que leurs homologues internationaux, parfois trop. Dans un monde qui évolue très rapidement, une faible appétence au risque peut dans certaines situations être protectrice mais poussée à l’excès, elle peut ralentir les capacités d’innovation et de transformation des entreprises. Pour voir émerger des acteurs français et européens sur la scène internationale dans le domaine de l’IA, nous devons renforcer les synergies et les coalitions entre les acteurs publics et privés. »
IA générative : entre opportunités et menaces
La technologie, notamment l'IA générative, est perçue comme un moteur de croissance qui suscite l'intérêt des dirigeants français. Bien que 78% d'entre eux n'aient pas encore pleinement intégré l'IA générative dans leur entreprise (vs 32% au niveau mondial), sur une projection à 3 ans, 49% pensent qu’elle augmentera l'intensité concurrentielle dans leur secteur et 56% qu'elle transformera la manière dont l'entreprise crée de la valeur. Enfin, 66% estiment que les collaborateurs devront développer de nouvelles compétences.
À plus court terme, sur les 12 mois à venir, 56% des PDG français pensent que l’IA générative augmentera l’efficacité du temps de travail de leurs employés et 52% estiment qu’elle va accroître l’efficacité de leur propre temps de travail. Pour 34% des sondés, cette technologie aura un impact positif sur la rentabilité de leur entreprise et 28% sur le chiffre d’affaires.
Des dirigeants français plus matures sur la thématique du climat
L’édition 2024 de l’enquête confirme l’avance observée depuis quelques années sur la prise en compte de la question du changement climatique par les dirigeants français. Ainsi, 85 % d’entre eux déclarent avoir finalisé ou mis en place des actions visant à améliorer l’efficacité énergétique de leur organisation (vs 75 % au niveau mondial). Ils sont particulièrement actifs dans l’innovation des produits et services plus respectueux de l’environnement et dans l’intégration du risque climatique dans la planification financière.
Même si l’on note des efforts notables des dirigeants français en faveur de la décarbonation de leur modèle économique, 76% d’entre eux estiment que la complexité réglementaire est le frein majeur à leur objectif de décarbonation.
Par ailleurs, les sujets relatifs à la biodiversité sont encore peu plébiscités par les chefs d’entreprise français. C’est, en effet, sur cet enjeu que les dirigeants déclarent avoir entrepris le moins d’actions jusqu’à présent.
Enfin, plus de 44% des chefs d’entreprise français se disent prêts à accepter une performance plus faible pour des investissements respectueux du climat mais 68% d’entre eux n’envisagent pas une baisse de la performance inférieure à plus de 4 points. Selon Patrice Morot : « Nous assistons à un alignement des planètes inédit en France : les investisseurs se disent prêts à attendre que les entreprises déploient leur stratégie de développement durable quitte à ce que le retour sur investissement ne soit pas immédiat. Cela témoigne de l’envie collective de l’écosystème économique français, sphères publique et privée, d’assurer un juste équilibre entre la valorisation de la performance financière et extra-financière. »