Blocage des parcours résidentiels, freins à la mobilité professionnelle et à la réindustrialisation, difficulté d’acquérir son logement pour ceux qui souhaitent être propriétaires, réduction de l’offre locative sociale et privée, nombre d’agréments Hlm au plus bas et de demandeurs au plus haut, étudiants qui renoncent à des études faute de logement, complexification de MaPrimRénov’, … : telles sont les situations douloureuses que les Français vivent au quotidien.
Les acteurs de la filière alertent individuellement et collégialement depuis des mois sur la crise du logement neuf et désormais du logement de manière globale. Cette crise pèse aussi, d’ores et déjà, sur la croissance en France, comme l’illustrent, depuis mi-2022, les comptes trimestriels de la Nation publiés par l’Insee. Des acteurs sont en difficulté et le mouvement continuera à s’amplifier si rien n’est fait.
L’Alliance pour le logement a proposé des mesures conjoncturelles et structurelles, certaines ont un coût mesuré si l’on accepte de mettre les recettes en regard des dépenses au niveau national. Certaines rapportent même en solde net. Mais tous les débats sur le sujet ont été balayés par la succession de 49,3 décidée par l’exécutif.
Fin octobre, les présidents des structures de l’Alliance ont demandé un rendez-vous à la Première ministre. Aucune date n’a été fixée en urgence malgré la situation. La rencontre pourrait avoir lieu après la définition de mesures structurelles pour le secteur. Mais quand ? Quelles mesures pour répondre à la diversité des besoins sur tous les territoires ?
Il est indispensable que le gouvernement précise rapidement sa politique du logement, c’est-à-dire ses lignes directrices pour donner de la visibilité et de la lisibilité aux Français, aux élus locaux et aux professionnels. Car force est de constater que la politique à l’œuvre aujourd’hui est construite par à-coups budgétaires et couperets cinglants, sans vision globale, stigmatisant tout un secteur essentiel à la cohésion sociale et à l’économie.
C’est pourquoi l’Alliance pour le logement poursuivra ses actions avec détermination dès début 2024, ne pouvant pas se satisfaire d’un vague projet de décentralisation qui conduirait à masquer l’absence de politique en matière de logement. La France a besoin d’un plan d’urgence compte tenu de la catastrophe largement annoncée.