Dans un contexte économique et géopolitique incertain, la digitalisation du commerce international (trade finance en anglais) constitue un enjeu de compétitivité majeur pour les entreprises. Cependant, cette transition représente un défi pour l’écosystème du trade finance encore très dépendant des documents papiers. À cela s’ajoute une chaîne d’approvisionnement de plus en plus complexe et fragmentée.
Toutefois, les évolutions réglementaires et les innovations technologiques attendues en 2024 devraient permettre des avancées significatives.
« L’adoption à l’échelle internationale de la loi sur les documents transférables électroniques (MLETR, Model Law on Electronic Transferable Records, MLETR en anglais), examinée actuellement par le Parlement français, contribuera à accélérer la digitalisation du trade finance. En reconnaissant la valeur juridique des documents numériques, cette loi promet de simplifier les transactions de commerce international grâce à la digitalisation des procédures papier. Gain de temps, optimisation des coûts et réduction des risques, les entreprises ont tout à gagner », rappelle Iain Maclennan, Head of Trade and Supply Chain Finance at Finastra.
Néanmoins, la digitalisation du trade finance ne peut s’opérer du jour au lendemain et nécessite une approche globale prenant en compte l’ensemble de la chaîne de valeur du commerce international et notamment les activités de financement. Les plateformes de solutions de fintech intégrées jouent un rôle déterminant à cet égard.
Ces plateformes ouvertes permettent aux banques d’intégrer facilement des applications fintechs à leur écosystème afin d’offrir des produits innovants et des expériences cohérentes, tout en répondant aux exigences de sécurité et de gouvernance. En se connectant à ces plateformes, les banques peuvent réduire les risques liés à l’intégration de nouvelles technologies et accélérer leur déploiement. Ainsi, 56% des banques envisagent de se connecter à une telle plateforme dans les mois à venir, un chiffre qui grimpe à 73% en Europe.
« Ces plateformes intègrent déjà des applications enrichies par l’IA et le ML permettant aux banques d’automatiser des opérations clés telles que le traitement des documents transférables, le filtrage des sanctions et les contrôles liés à la lutte contre le blanchiment d’argent. Leurs fonctionnalités ne cesseront de s’étoffer grâce aux progrès de l’IA générative et les entreprises pourront peu à peu interagir avec les systèmes bancaires en utilisant le langage naturel. Il sera possible, par exemple, d’identifier la meilleure solution de gestion du fonds de roulement en fonction des besoins d’un client en quelques secondes. Pour tirer le meilleur parti de ces innovations et les intégrer de manière optimale, les banques devront capitaliser sur l’interopérabilité dans le choix de leurs partenaires technologiques. », conclut Iain Maclennan.