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[Etude] Les Français et leur rapport à l'argent : 5 profils se distinguent selon l'Observatoire du Crédit Coopératif

L’Observatoire du sens de l’argent du Crédit Coopératif, réalisé en collaboration avec Viavoice*, publie un décryptage qui segmente la population française en fonction de son rapport à l’argent.

Cette analyse révèle ainsi 5 conceptions différentes qui brisent bien des idées reçues.
Non seulement le niveau de revenu n’est pas le principal déterminant de la vision de l’argent. Mais surtout,
2 autres éléments distinctifs émergent : le rapport à la méritocratie et le niveau de compréhension des mécanismes économiques

Les 5 profils en détails

La population peut être segmentée en 5 familles qui ont un rapport à l’argent très différent.

En fonction de leurs caractéristiques, elles voient l’argent au mieux comme un moyen d’action pour faire évoluer la société dans le bon sens. Ou à l’inverse, comme la source des principales difficultés de la société.

  • Les familles qui pensent que l’argent peut-être un levier pour améliorer la société :

Les réparateurs (35% de la population)
Une famille qui perçoit l’argent comme une source d’inégalités mais aussi comme un moyen de réduire les difficultés, notamment sociales et écologiques.
C’est un groupe qui a le sentiment d’être plutôt défavorisé sur le plan financier. Il dispose de faibles connaissances économiques et croit peu en la méritocratie.
Cette population estime pourtant que l’argent peut avoir des vertus réparatrices, notamment par l’intermédiaire de banques pouvant faire des choix jugés plus éthiques.
Une surreprésentation des femmes dans cette catégorie (59%).

Les régulateurs (21% de la population)
Il s’agit d’une population qui a un rapport plus enthousiaste à l’argent, car il suscite en elle des émotions positives. Elle se considère comme plus favorisée économiquement, culturellement et estime qu’il existe un lien entre argent et mérite.
Ayant le sentiment de comprendre les mécanismes économiques et convaincue qu’il est possible de changer ce qui ne va pas dans la société, cette famille considère l’argent comme un outil permettant de réduire efficacement les difficultés sociales et écologiques. Elle établit donc plus facilement un lien entre le choix de sa banque et l’impact de cette dernière sur la société.
Une sur-représentation des 25-34 ans (25%).

  • Les familles plus fatalistes

Les individualistes (11% de la population)
Un groupe plus sceptique sur l’efficacité de l’utilisation de l’argent pour améliorer les dysfonctionnements de la société.
S’ils s’estiment privilégiés et déclarent comprendre le fonctionnement des mécanismes économiques, ils ont une vision du monde plus individualiste. Ils établissent un lien entre argent gagné et mérite et croient peu au fait qu’un collectif, quel qu’il soit (y compris une banque) puisse contribuer à agir véritablement sur la société.

Les désabusés (27% de la population)
Pour eux, il n’existe pas de corrélation entre mérite et argent gagné.
Ils présentent comme faible leur niveau de connaissance sur l’économie et perçoivent l’argent comme sale. Voire comme la cause des difficultés de la société plus que comme une solution pour les résoudre.
Le rôle des banques est uniquement perçu comme commercial.

Les profanes (6% de la population) : très éloignés de ces problématiques, ils ne s’estiment pas à même de répondre aux principales questions. Un public comprenant 70% de femmes.
Cette typologie permet d’identifier les principales conceptions des Français concernant l’argent. Elle dépasse les différences habituelles en matière de catégorie sociale ou de génération et met en perspective un facteur qui contribue à la défiance des Français concernant le système économique : le manque de pédagogie. En effet, moins on comprend les fondamentaux économiques et plus on est fataliste sur la possibilité de changer ce qui ne fonctionne pas dans la société.


Comment améliorer la société si on ne comprend pas ses fondamentaux économiques ?

Ainsi :

61% des Français avouent ne pas comprendre personnellement comment fonctionnent l’économie et les mécanismes financiers.
Seuls 29% des Français déclarent savoir ce que leur banque fait de leur argent. Et il s’agit là des plus âgés et des plus favorisés. Il existe donc aussi une véritable problématique sociale, visant à démocratiser ce niveau de connaissance.
42% déclarent que le choix d’une banque peut avoir un impact sur la société (là encore, essentiellement les plus favorisés).

Ces connaissances partielles conduisent à un paradoxe : les Français déplorent que les banques n’aient pas un impact plus positif sur la société (36% estiment même qu’aucune banque ne se préoccupe vraiment de l’intérêt collectif, soit 8 points de plus depuis l’édition de 2022).

MAIS :

… ils attendent en premier de leur banque des bénéfices individuels soit dans l’ordre :

  • … qu’elle leur coûte le moins cher possible : 24%
  • … qu’elle soit à l’écoute de leurs besoins et des demandes : 20%
  • … qu’elle soit souple en cas de difficultés financières : 15%

« A la lecture de cette typologie et des chiffres de l’Observatoire, il apparait donc que développer davantage de pédagogie en matière d’économie pourrait être une solution pour sortir une partie de la population du fatalisme et montrer quelles voies sont possibles pour faire converger ses actes avec ses valeurs. Les acteurs qui peuvent y contribuer sont les banques bien sûr mais aussi tous les établissements financiers ou encore les acteurs de l’enseignement », explique Arnaud Zegierman , directeur associé de l’Institut Viavoice.

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