Éclairage de l'Agence LUCIE
La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) redéfinit le paysage du reporting ESG (Environnemental, Social et de Gouvernance), imposant des standards plus élevés en périmètre et transparence de l'information. Dès le 1er janvier 2024, elle touchera près de 50 000 entreprises, quadruplant ainsi le nombre d'entités concernées par rapport à la réglementation précédente, la NFRD (Non Financial Reporting Directive). Cette évolution majeure marque un virage significatif vers une transparence accrue et des engagements plus concrets en matière de durabilité pour les entreprises européennes. Dans cette transition cruciale, focus sur les enjeux et les implications de cette nouvelle directive.
Une directive qui mise sur la transparence
La CSRD, directive européenne, représente une évolution majeure dans le domaine de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Elle imposera bientôt à plus de 50 000 entreprises en Europe de publier des rapports extra-financiers détaillés sur la base des critères ESG. Seulement, interrogées par le cabinet Baker Tilly, 88% des entreprises européennes ne se sentent pas encore prêtes pour répondre aux attendus de la CSRD.
La directive aborde de front huit thématiques cruciales qui englobent l'ensemble des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. Du côté de l'environnement, elle s'attaque aux ressources aquatiques et marines, à la biodiversité et aux écosystèmes, ainsi qu'à l'économie circulaire. Sur le plan social, son champ d'action s'étend des travailleurs sous contrôle direct de l'entité aux travailleurs de la chaîne de valeur, en passant par les communautés touchées, les consommateurs et utilisateurs finaux. En matière de gouvernance, la conduite des affaires est scrutée avec une attention particulière. Ces thématiques, réparties dans quelques 80 sous-catégories, introduisent une approche exhaustive du reporting ESG, mettant l'accent sur la précision des indicateurs qui seront évalués non seulement sur leur ambition, mais surtout sur leur exactitude lors des audits.
Quelles entreprises sont concernées par la CSRD ?
Les échéances pour la publication des rapports varient en fonction de la taille et du statut des entreprises.
En 2024, la CSRD impactera les entreprises cotées de plus de 500 salariés, avec un total bilan supérieur à 20M€ ou un chiffre d'affaires dépassant les 40M€. Ce premier échelon sera suivi en 2025 par toutes les entreprises qui dépassent deux des trois seuils suivants : plus de 250 collaborateurs, 40M€ de chiffre d'affaires ou 20M€ de bilan. Les PME cotées en Europe de plus de 10 salariés seront concernées en 2026, tandis que les entreprises non européennes dépassant un chiffre d'affaires de 150M€ seront soumises à la CSRD en 2029.
Une transition qui nécessite un accompagnement opérationnel des organisations
Cependant, la CSRD, bien que marquant une montée en puissance de la réglementation en matière de reporting RSE, n'est pas suffisante pour atteindre les objectifs de réduction des impacts sur le climat et la biodiversité d'ici 2050.
L’Agence LUCIE, de son côté, ne se limite pas à la précision des indicateurs mais s'attache à adosser des engagements de résultats sur les indicateurs essentiels. Elle encourage les entreprises à passer à l'action, allant au-delà des simples exigences réglementaires.
Conclusion de Philippe Vachet, Directeur des opérations de l’Agence LUCIE : « Nous travaillons actuellement sur une approche pratique et opérationnelle de la réglementation, accompagnée d'un plan d'action concret et ambitieux. Ce plan, qui sera validé par le label LUCIE dans sa nouvelle déclinaison "CSRD", sera disponible dès 2024 pour toutes les entreprises souhaitant se préparer à la réglementation et s'engager dans une trajectoire de réduction effective de leurs impacts. »