- Les PME françaises considèrent que la digitalisation de leur business leur a permis de gagner du temps (44,3%), de conserver et d’élargir leur clientèle (30,6%) et enfin d’offrir une meilleure expérience client (25%)
- Pour faire face à l’augmentation des coûts, les PME françaises ont pris trois mesures clés : augmenter les prix (37,6%), augmenter leur temps de travail (32,3%) et réduire les coûts énergétiques (28,2%)
- 42,3% des PME sondées estiment que l’intelligence artificielle (IA) est un levier pour retenir et fidéliser leur clientèle existante
- Presque 50% des PME estiment que les solutions de paiement digital sont un atout pour faire face au contexte économique actuel
Cette année, les PME appréhendent le contexte inflationniste persistant sous le signe de la résilience. Elles prennent d'ailleurs de plus en plus conscience de l’importance d’accélérer leur transformation digitale et d’adopter les dernières technologies pour relever les défis actuels et à venir.
La fintech SumUp, partenaire financier de confiance de plus de 4 millions d'entreprises, a mené une étude paneuropéenne auprès des dirigeants de PME en France, en Italie, au Royaume-Uni et en Allemagne. Cette dernière prend le pouls de leur moral et de leur stabilité économique, en comparaison avec l’année précédente.
Principaux enseignements de cette étude
Des PME toujours impactées par la crise et l’inflation
Dans la lignée des résultats de l’année dernière, la hausse des prix de l’énergie (54,5% en 2023 vs 37,7% en 2022), et des coûts d’approvisionnement (40,9% en 2023 vs 34,5% en 2022) sont les facteurs qui impactent le plus la trésorerie des PME françaises.
De même, l’augmentation des frais liés à la logistique et au transport (30,7% en 2023 vs 13% en 2022) sont aussi au cœur de leurs préoccupations. Un constat largement partagé par les autres pays européens, à quelques différences près. Pour 62% des PME allemandes sondées, le principal frein demeure la facture énergétique alors que pour nos voisins britanniques, ce sont les coûts d’approvisionnement (60,4% en 2023) qui sont les principaux responsables de leurs difficultés.
Augmentation des prix, réduction des coûts énergétiques et de leurs marges : les arbitrages des entreprises européennes
Alors que l'incertitude, le ralentissement économique et l’inflation restent les maîtres-mots, l’étude nous apprend que les dirigeants d’entreprise interrogés déploient des stratégies d'adaptation similaires à travers l’Europe.
L’augmentation des prix, au détriment des consommateurs, reste la principale variable d’ajustement. Plus de la moitié des Allemands (57,5%) et des Britanniques (52,0%) interrogés et dans une moindre mesure les Français (37,6%) et les Italiens (36,8%) y ont recouru ou comptent le faire pour compenser ces pertes de revenus. A contrario, les PME françaises font plutôt le choix de rogner sur leur bien-être et sur leurs marges. Dans le détail, 32,3% vont augmenter leur temps de travail (vs 29,9% en 2022), 28,2% vont réduire leurs dépenses énergétiques (vs 29,4% en 2022), 23,8% comptent réduire leurs marges (vs 32,3% en 2022) et 17,6% vont diminuer leur salaire.
Des différences notables émergent à l’échelle européenne. Tout d’abord, les Allemands comptent réduire drastiquement leurs investissements (31,1%) alors que seules 5,3% des PME britanniques et 25,1% des entreprises françaises adoptent ces dispositions. A l’instar de la France, nos voisins italiens vont plutôt rogner sur leur consommation énergétique (31,7%) et travailler plus (26,1%). En revanche, ils font tous l’impasse sur le fait de recourir à un crédit pour gérer cette situation.
Des PME plus résilientes et armées pour rebondir
Malgré une situation économique ne laissant pas présager un regain de croissance à court terme, les PME européennes gardent le moral et posent un regard positif sur l’année écoulée. En effet, elles considèrent en majorité que la santé de leur entreprise s’est vraisemblablement améliorée au cours des douze derniers mois. Cela concerne notamment 48,9% des entrepreneurs interrogés au Royaume-Uni et 34,6% en Allemagne. Mi-figue mi-raisin, les Français comme les Italiens sont plus hésitants : ils sont pratiquement à égalité à considérer que leur situation s’est améliorée (FR: 38,6%; IT:38,9%) ou a stagné (FR:38%; IT:38,4%).
Les entreprises semblent sortir la tête de l’eau après deux années mouvementées et être également moins dépendantes des aides et du soutien de l’Etat. Alors qu’en 2022, 68% des PME françaises déploraient l'insuffisance de mesures concrètes et efficaces pour les aider à affronter la crise économique, elles ne sont plus que 24% à avoir cette perception. On observe le même constat en Allemagne, où ce chiffre passe de 84% à 23,2%. Un changement de perception qui atteste d’une plus grande maturité et d’une meilleure résilience au sein du tissu entrepreneurial européen.
Une transition digitale encore (trop) timide
Attentisme, prudence, manque d’accompagnement, de connaissances ou d’outils adaptés… l’étude SumUp révèle qu’une large majorité des PME françaises (42,8%), allemandes (44,2%), britanniques (39%) et italiennes (36,7%) n’ont pas d’avis tranché sur le fait que le contexte actuel a joué un rôle accélérateur dans la digitalisation de leur entreprise.
Opportunité ou menace…la majorité des PME et TPE interrogées indiquent qu’elles ne perçoivent pas l’intelligence artificielle (IA) comme un levier de croissance et qu’elles ne comptent pas l’exploiter à court terme pour améliorer le fonctionnement de leur entreprise. Ce constat est partagé par 55,5% des entreprises britanniques, 50,7% des entités allemandes et respectivement par 34,4% et 34,6% des sociétés françaises et italiennes sondées. Si l’on se concentre sur la France, il est intéressant de noter qu’elles perçoivent toutefois les avantages de l’IA pour fidéliser et élargir leur base clientèle (42,3%), pour mener des campagnes marketing ciblées (23,8%), pour personnaliser l’expérience client et renforcer leur capacité d'innovation (21,3%).
En outre, ces dernières ont bien compris l'importance de la digitalisation pour relever ces défis, notamment en termes de gain de temps (44,3%) et de fidélisation des clients (30,6%).
Dernier enseignement important : près de la moitié des entrepreneurs français (49,6%) estiment que les solutions de paiement digital sont les technologies qui les aideront le mieux à rester compétitives. Ces conclusions sont largement partagées au niveau européen.