Avec un taux d’inflation qui devrait atteindre 5,8% en 2023 (INSEE), les entreprises ont dû adapter leurs grilles de rémunération pour tous les profils, y compris les jeunes diplômés dont les prétentions salariales sont en hausse.
Dans son enquête Jeunes Diplômés 2023, WTW dresse un portrait des niveaux de rémunération des jeunes diplômés (moins de deux ans d’expérience) titulaires d’un diplôme Bac +2 à Bac +5 d’écoles d’Ingénieurs ou de Commerce, d’Universités ou de formations spécifiques.
Le salaire des jeunes diplômés en hausse en 2023
Le salaire annuel brut médian d’un jeune diplômé profil Bac +5 s’élève en France à 42 000€ en 2023, en hausse de 7% par rapport à 2022.
Un jeune diplômé d’une école d’ingénieurs prestigieuse, dite de 1er rang, pourra quant à lui prétendre à un salaire annuel médian de 43 500€ pour sa première année.
Les entreprises françaises montrent une nouvelle fois leur attachement à la renommée des écoles de formation dès l’embauche, avec une différence de 5 000€ par an entre un jeune diplômé issu d’une école de commerce de 1er rang (43 000€) ou de 3e rang (38 000€), soit 13% d’écart.
Concernant les formations et filières spécifiques, le salaire annuel de base à l’embauche est de 40 500€ tandis que pour les jeunes diplômés ayant suivi un cursus universitaire, il s’établit à 38 000€.
Des grilles de rémunérations prévues prioritairement pour les stagiaires
Si 75% des entreprises disposent d’une grille de rémunération dédiée aux stagiaires, ce chiffre tombe à 57% pour les alternants et à 52% pour les jeunes diplômés.
La gratification des stagiaires en 2023 est bien supérieure au minimum légal pour tous les niveaux diplômés. Une distinction par écoles cibles est appliquée par certaines entreprises (31% du panel), avec des variations de +14% par rapport à la médiane toutes formations confondues pour le niveau Bac +2 / Bac +3 et de +23% pour les niveaux Bac +4 à Bac +6.
La gratification des alternants en apprentissage est également supérieure au minimum légal, avec cependant moins de distinction par écoles cibles.
Déploiement de programmes de rétention dédiés aux jeunes diplômés
Le salaire reste un levier important d’attractivité et de rétention et 59% des entreprises ont revu en 2023 ou envisagent de revoir à la hausse leurs grilles de rémunération à l’embauche pour les jeunes diplômés. Il n’est cependant pas le seul levier.
Pour retenir les jeunes diplômés, 85% des entreprises ont ainsi déployé une stratégie de développement en interne (formation, mobilité), 77% ont mis en place un modèle hybride (présentiel/télétravail) dans le cadre d’une politique de flexibilité et 62% ont développé une stratégie d’onboarding.
« Dans un contexte de versatilité des jeunes talents, la rémunération attractive seule ne suffit plus à les retenir, d’autant que la hausse des prétentions salariales n’est qu’une réponse à celle du coût de la vie. Les entreprises doivent donc redoubler d’efforts pour offrir une expérience collaborateur qui réponde à leurs attentes en termes de flexibilité, d’évolution de carrière et de quête de sens », explique Radia Rafil, Rewards Data Intelligence Lead Consultant au sein de WTW en France.