Connexion
/ Inscription
Mon espace
Tribunes & Témoignages
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Tribune] Instabilité du marché du travail : quelles causes et quelles pistes d’amélioration

Par Luc Sabot, country manager France chez Ivanti

Le télétravail, les nouvelles exigences des millénial, la récente récession, la baisse des rémunérations, la chute des licornes de la Silicon Valley... autant de raisons potentielles de l’instabilité dans le monde professionnel, surtout le secteur IT. Mais la véritable cause est peut-être plus profonde qu’il n’y paraît.

Une simple recherche sur les tendances du marché du travail permet de poser quatre constats

1/ La génération Z va bien au-delà de la « démission silencieuse », déclare un professeur de commerce l'Université NYU. Selon lui, elle adopte plutôt le « funemployment », qui consiste à profiter du temps libre qu'apporte le chômage.
2/ Oubliez la « démission silencieuse ». Les millenial et la génération Z prennent en silence un deuxième emploi et survivent entre deux salaires.
3/ Un P.-D.G. affirme qu'un grand nombre de ses employés n’a pas ouvert son ordinateur portable pendant un mois.
4/ Un rapport révèle que le travail à distance a boosté le retour à l’emploi.

Deux tendances s’opposent : les millenial et la génération Z choisissent-ils le « funemployment » (chômeur et fier de l'être), adoptant une approche follement cavalière de l'image traditionnelle du travail et des carrières ? Ou travaillent-ils 24heures sur 24 à des emplois insatisfaisants, luttant pour s'en sortir ?

Les télétravailleurs sont-ils complètement hors de contrôle, représentant un danger pour la productivité de l'entreprise ? Ou contribuent-ils positivement au marché du travail en réduisant les frais généraux de l'entreprise tout en améliorant le taux d'implication et la productivité ?

Comprendre le facteur sous-jacent

Malgré les contradictions entre ces recherches (les recherches sur ce sujet mettent en exergue les deux mêmes tendances), il existe un fil conducteur qui change la donne : l'implication.

Avant de poursuivre, il s’agirait d’éclaircir un point primordial. Nous pensons souvent, à tort, que l'implication est une question de présence. Une vraie implication signifie que vous vous sentez reconnu et écouté. Vous consacrez non seulement de l'attention (qui est passive) mais de l'énergie à quelque chose. Vous ne vous contentez pas simplement de faire les choses, mais vous êtes curieux et « inspiré ».

Réajustement entre travail et vie privée

Les millenial et la génération Z préfèrent-ils le funemployment au travail ? Ce qui est sûr, c'est qu'ils font quelque chose de leurs journées. Ils exploitent leurs passions et leurs talents, mais comme ils sont « chômeurs et fiers de l'être », ces activités ne sont que des passe-temps. Dans une interview accordée au média Brut sur les nouveaux rapports au travail, Julia de Funès, philosophe et spécialiste du travail, analyse que pour les millenial le travail est perçu comme le moyen de se réaliser en tant qu’individu. Dès lors que l’on est dans une cyclicité de l’activité, travailler pour travailler, l’activité perd tout son sens. Les plus jeunes générations ne travaillent se réaliser ailleurs

Ce qui leur manque est l’environnement favorable à l’épanouissement : un environnement de lieu de travail valorisant ces passions et talents, des salaires corrects, un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, un espace où ils s'épanouissent, je vous parie qu'ils seraient plus enclins à s'impliquer.

La génération Z travaille 24 heures sur 24 ? L'article dit qu’elle s’enlise dans un deuxième emploi stressant. Si la Gen Z obtenait ce dont elle a besoin dans son emploi principal (rémunération adéquate, valorisation et possibilité de générer de la valeur), ce deuxième emploi serait probablement moins essentiel à sa survie et elle pourrait s'impliquer pleinement dans l'emploi qui lui tient à cœur.

Pourquoi l'implication fait toute la différence

Certains télétravailleurs ont passé un mois sans ouvrir leur ordinateur portable ? C’est tout bonnement un problème d'implication. Le PDG, dans l'article, attribue le problème à la structure de télétravail proprement dite et aux exigences qui pèsent sur l'encadrement, mais le vrai problème, est que les collaborateurs n'ont tout simplement pas eu de bonne raison de s'impliquer.

Après tout, le dernier article souligne que le télétravail a boosté la participation au marché du travail et a aidé à contrôler les coûts tout en favorisant la productivité. Le télétravail a permis à certains de rester actifs sur le plan professionnel, malgré la présence de facteurs qui les en empêchaient (comme la situation géographique, les trajets et les obligations familiales).

Bien entendu, ce ne sont là que des généralisations. La situation de chaque personne est différente, et les considérations économiques sont particulièrement en cause. Le tout n’est pas de dispenser des phrases telle que « Choisissez un emploi qui paie bien et où vous serez valorisé ». Il faut que le rôle, la culture d'entreprise et le budget soient disponibles.

Il faut normaliser l'équilibre travail/vie privée. Il faut normaliser l'Everywhere Work, quelle que soit sa signification pour la personne, le rôle et l'entreprise. Il faut accepter que les gens soient plus productifs quand ils aiment ce qu'ils font. On peut trouver cette passion et cette productivité dans une multitude de rôles. Ce n'est pas une question de tâches à exécuter. Cela dépend plutôt des dirigeants, de la façon dont le rôle est structuré, de la façon dont la personne est valorisée et de la manière dont on l'autorise à exploiter ses propres points forts. C'est une question d'expérience numérique des collaborateurs (DEX). C'est une question de rémunération. C'est une question de reconnaissance. C'est une question de mise en place d'un espace où partager des idées.

Lire la suite...


Articles en relation