La pédagogie et la communication déployées sur le sujet des retraites depuis la dernière réforme ont-elles porté leurs fruits ?
Nalo vient de réaliser un sondage avec Yougov afin de déterminer si les Français prennent enfin ce sujet en main. Les résultats sont édifiants : peur de l’avenir, peur de savoir, peur d’investir…
- 80% des Français non retraités s’attendent à une diminution de leur niveau de vie une fois à la retraite.
- Cette proportion augmente au fil des tranches d’âge, puisque les 18-24 ans sont encore relativement moins pessimistes (64%), tandis que les plus de 40 ans semblent résignés (86%).
« Les Français sont inquiets car ils savent que le régime de retraite par répartition est aujourd’hui menacé par les réalités démographiques. Leur anxiété peut aussi être liée au fait que chacun peut désormais connaître le montant de sa future pension en quelques clics. Et pourtant la moitié des Français ne le fait pas ! », remarque Albert d’Anthoüard, Directeur de la clientèle privée de Nalo.
- Plus d’1 Français non retraité sur 2 (54%) n’a pas consulté le site info-retraite.fr pour connaître le montant exact de sa future pension. 40% de ceux qui ont plus de 45 ans n’ont pas été sur le site, alors qu’ils sont les plus concernés par le sujet.
- Les raisons invoquées : 33% des non-retraités pensent que le montant sera amené à évoluer au gré des réformes futures, tandis que 15% d’entre eux jugent que le montant de leur future pension est une source d’anxiété… Une angoisse qui touche même 20% des 45-54 ans, qui ont pourtant encore le temps de prendre les choses en main et d’investir pour leur avenir.
« Les Français craignent la baisse de leur niveau de vie mais pour autant, ils ne s’y préparent pas et ne se donnent pas les moyens d’y faire face », poursuit Albert d’Anthoüard.
- 48% des Français n’ont pas investi pour leur retraite, toutes tranches d’âges et catégories socioprofessionnelles confondues. On note une disparité de genre puisque cette situation concerne 53% des femmes et 43% des hommes.
- Parmi les 52% de français qui déclarent investir pour leur retraite, une large majorité utilise pour cela des livrets d’épargne.
« Or ces produits sont généralement plafonnés et répondent plus à un objectif d’épargne de précaution “en cas de coup dur” qu’à un objectif d’épargne de long terme : ils ne sont pas adaptés à la préparation d’un complément de revenus pérenne pour la retraite. En parallèle, les produits réellement conçus pour l’épargne retraite restent encore trop méconnus, mal compris ou mal utilisés », regrette Albert d’Anthoüard.
- 53% des Français ignorent la possibilité de bénéficier d’avantages fiscaux en déduisant de leurs revenus imposables une partie de ses versements effectués sur des produits d’épargne retraite.
- Et parmi les 47% des Français qui connaissent cet avantage fiscal, 8% préfèrent ne pas en bénéficier, de peur de commettre éventuellement une erreur dans leur déclaration fiscale et d’être redressés.
« En dehors de l’immobilier, les seuls produits financiers réellement adaptés à la préparation d’un complément de revenus pour la retraite sont l’assurance-vie et le PER (sous sa forme actuelle ou ses anciennes appellations) », affirme Albert d’Anthoüard.
- Cela ne se reflète pas dans la réalité puisque les produits d’épargne plébiscités par les Français pour leur retraite sont les suivants :
27% : livrets d’épargne
21% : assurance-vie
10% : PER, Contrat Madelin, PERP
7% : plan d’épargne retraite collectif
6% : PEA - Et la promesse des super livrets ? Une majorité de Français (56%) ne croit pas en la performance à long terme des nouveaux livrets d’épargne annonçant des taux garantis de plus de 5%. Les 18-24 ans sont 70% à y croire contre seulement 35% des plus de 55 ans.
Face à ce constat, Albert d’Anthoüard, Directeur de la clientèle privée de Nalo, met en avant les 3 erreurs à éviter avant de partir à la retraite.
Erreur n°1 : croire en l’Etat Providence
« Faire uniquement confiance au régime de retraite est le meilleur moyen de subir une baisse significative de revenu au moment de la retraite. On ne peut plus s’en remettre entièrement à un régime de retraite de capitalisation qui se base sur un nombre d'actifs plus élevés que le nombre de retraités. »
Erreur n°2 : éviter de se confronter à la réalité
« La retraite n’est pas un gros mot ni un sujet tabou : il ne faut pas attendre d’avoir 60 ans pour estimer sa date de départ à taux plein et le montant de la pension. »
Erreur n°3 : attendre le bon moment pour investir
« Il n’y a pas de bon moment pour investir pour sa retraite : c’est une épargne qui doit se construire sur le long terme, indépendamment des fluctuations de court terme des marchés financiers. L’idéal est d’investir régulièrement, par petites sommes, pour construire une épargne pouvoir fructifier tout au long de la vie ».