- En 2022, les économies mondiales se sont décarbonées (2,5%).
- Le taux de décarbonation annuel mondial requis pour respecter les Accords de Paris est passé à 17,2%, et de 6,5% par an pour un objectif à 2°C.
- La France dispose d’une économie parmi les plus décarbonées du monde et a réduit son intensité carbone plus rapidement que la moyenne mondiale en 2022 (-4.2%).
- Aucun pays du G20 n'a atteint un taux de décarbonisation supérieur à 11% en une seule année depuis 2000.
- L'adoption des énergies renouvelables à l’échelle mondiale est en hausse : l'énergie solaire connaît la plus forte croissance jamais enregistrée (24,4%)
La dernière édition de l’indice Net Zero Economy 2023, publié par le cabinet de conseil et d’audit PwC, tire la sonnette d’alarme. L’étude révèle que pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, un taux de décarbonation annuel moyen de 17,2% est nécessaire d'ici à 2030, soit une hausse de 2 points par rapport à celui indiqué l'année dernière. Le rythme du changement est sept fois plus rapide que la moyenne annuelle mondiale atteinte en 2022 (2,5%) et 12 fois plus rapide que la moyenne mondiale (1,4%) au cours des deux dernières décennies.
A ce jour, aucun des États membres du G20, qui représentent collectivement 85% des émissions mondiales liées à l'énergie, n'a réussi à réduire de plus de 11% l'intensité de ses émissions de carbone en un an (CO2/PIB). Depuis 2000, le niveau le plus élevé atteint, le fut par le Royaume-Uni en 2014 (-10,9%). Dans ce contexte, la France dispose d’une économie parmi les plus décarbonées du monde et a réduit son intensité carbone plus rapidement que la moyenne mondiale en 2022 (-4,2%).
L’étude dévoile que tous les États doivent redoubler d’efforts pour réduire leurs émissions afin d’avoir une chance de respecter l’échéance de 2030 fixée par le GIEC. L’analyse de PwC, qui tient compte des augmentations prévues du PIB pour obtenir l'intensité de carbone, confirme une nécessaire réduction de 43% d’ici 2030, soit une diminution de 78% de l'intensité carbone dans les sept années à venir.
Olivier Muller, Associé au sein du département Développement durable et changement climatique chez PwC France et Maghreb, commente : « Dans un contexte où l’économie mondiale doit accélérer sa décarbonation, la France figure parmi les bons élèves ! Avec un taux de diminution de son intensité carbone de -2,69% par an entre 2000 et 2022, la France dispose d’une économie parmi les plus décarbonées du monde. C’est un réel message d’espoir pour continuer les efforts nécessaires sur les prochaines années ».
L'indice Net Zero Economy de PwC, qui en est à sa 15e année d'existence, compare les données relatives à la croissance économique et aux émissions de CO2 dues à l'énergie avec les taux requis pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Il permet de mesurer les progrès réalisés par les économies pour rompre le lien entre la croissance économique et l'augmentation des émissions de carbone liées à l'énergie.
Forte augmentation de l'adoption des énergies renouvelables
Point positif, l’indice Net Zero Economy 2023 montre que l'année dernière a été marquée par une forte augmentation de l'adoption des énergies renouvelables, ce qui laisse espérer une transition accélérée et guidée par le marché. L'énergie solaire a connu sa plus forte croissance jamais enregistrée (+24,4%) et l'énergie éolienne a progressé de 13,1%.
La croissance significative des énergies renouvelables est principalement concentrée en Asie (en particulier en Chine), aux États-Unis et en Europe. Cette évolution rapide devrait se refléter dans des transitions plus larges du secteur économique et des infrastructures, et s'accompagner d'un soutien accru aux pays en voie de développement.
L'indice de l'économie nette zéro révèle également que :
- Le Royaume-Uni est le pays qui a connu le niveau de décarbonisation sur le long-terme le plus élevé de l'étude, en maintenant un taux de décarbonisation annuel moyen de 3,7% sur la durée étudiée (2000-2022).
- La croissance économique et la consommation d'énergie sont en train de se dissocier. Toutefois, le rythme n'est pas assez rapide.
- Les trajectoires de décarbonation progressent à des rythmes différents entre les économies du G7 et de l'E7. Le G7 a réalisé une réduction de 1,2% de l'intensité carbone en 2022, contre une moyenne annuelle de 2,3% depuis 2019. En revanche, les pays de l'E7 ont atteint un taux de décarbonisation de 2,8% en 2022, contre une baisse annualisée de 1,7% depuis 2019.