Expert du pilotage de l'activité du transport et de son empreinte carbone, Sightness publie les résultats de son étude sur les rapports RSE des entreprises du CAC 40. À l’heure des fact checkers et de la chasse au greenwashing, l’enjeu de décarbonation du transport de marchandises est capital. Cette étude vise à donner un nouvel éclairage sur le sujet et à apporter des éléments de réponse aux questions suivantes :
- Comment ces entreprises appréhendent-elles la démarche de reporting de leurs actions de décarbonation ?
- Quelles méthodologies utilisent-elles pour rendre compte de leurs résultats ?
- Quelle place accordent-elles au transport de marchandises dans ces documents ?
- Quels leviers d’actions mettent-elles en avant ? Pour quels résultats ?
Si le secteur du transport de marchandises affiche une forte croissance, avec des demandes de volumes à transporter toujours plus importants, les entreprises commencent à prendre conscience de l’urgence absolue de sa décarbonation. Poussées à l’action par les attentes croissantes des institutions et des publics externes, clients, consommateurs, citoyens, elles inscrivent enfin le transport de marchandises au cœur de leur stratégie de décarbonation. À cela s’ajoute un cadre législatif de plus en plus contraignant auquel les entreprises doivent se conformer et la nécessité pour elles de partager avec transparence et sérieux les initiatives qu’elles prennent en la matière.
Parmi les nouvelles directives auxquelles sont soumises les entreprises, la CSRD - Corporate Sustainability Reporting Directive, entrée en vigueur le 5 janvier 2023, modernise et renforce les règles concernant les informations sociales et environnementales qu’elles doivent rapporter. Cette directive modifie les réglementations existantes en matière de rapport RSE, et vise à donner un cadre plus clair et harmonisé aux pratiques de reporting des entreprises en matière extra-financière ou en matière de données ESG. Avec elle, un ensemble plus large de grandes entreprises, ainsi que des PME cotées, seront désormais tenues de rendre compte de la durabilité et de nouvelles obligations de reporting de durabilité, plus exigeantes, seront effectives dès l’année 2024. La CSRD couvrira ainsi progressivement près de 50 000 sociétés.
C’est dans ce contexte que Sightness a analysé en détail le contenu des rapports publiés par les entreprises du CAC40 en 2022.
Quelques-uns des principaux enseignements de l’étude :
- Concernant les achats, 2022 a vu naître des initiatives ciblées. Les appels d'offres incluent désormais des critères de durabilité, les formations se multiplient, et la collaboration avec les fournisseurs s'intensifie. Cependant, malgré cette note positive, moins de la moitié des entreprises ont traité exhaustivement ce sujet.
- L'utilisation d'outils digitaux a connu une progression marquée. 52% des entreprises du CAC 40 en parlent en 2022. Elles reconnaissent de plus en plus l'importance des outils digitaux, non seulement pour la rentabilité, mais aussi pour leur impact environnemental.
- Les entreprises du CAC40 ont approfondi leur engagement vers les énergies alternatives dans le transport, avec l'intégration plus systématique de véhicules fonctionnant aux énergies alternatives.
- Elles affichent une volonté d’innovation à travers des initiatives telles que le transport à voile (Michelin) ou le transport de proximité au biogaz (Hermès), ou encore l’usage de la virtualisation 3D pour optimiser le taux de remplissage en perfectionnant le chargement.
« En nous basant sur les rapports RSE de ce panel de grandes entreprises, nous avons pu dresser un état des lieux de la situation, observer comment les entreprises appréhendent et prennent en main le sujet de la décarbonation du transport de leurs marchandises. Si les initiatives en matière d’innovation pour la décarbonation commencent à voir le jour, il reste encore beaucoup à faire, notamment sur les questions de sobriété. Si le transport veut atteindre ses objectifs, il faut une baisse drastique de la demande de transport, et donc une optimisation de cette dernière. C’est toute la supply chain qu’il faut revoir, pour qu’elle devienne positive et frugale », conclut Florence Mazaud, responsable des solutions durables de Sightness.