- L'incertitude des marchés et la complexité de l'économie ont suscité un intérêt croissant pour la finance en Europe cette année.
- Les réseaux sociaux restent la principale source d'informations financières en Europe, devant les médias traditionnels.
- Les institutions et les écoles devraient être responsables de l'éducation financière, sauf au Royaume-Uni, où les participants estiment que les conseillers financiers devraient également soutenir les efforts visant à éduquer le public sur les questions financières.
Telles sont les conclusions de la troisième édition de l'étude réalisée par Pictet Asset Management en collaboration avec FINER Finance Explorer. L'étude examine le niveau de culture financière en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne et au Royaume-Uni. L'échantillon comprenait des investisseurs et des non-investisseurs des générations Z, Y, X et du baby-boom, disposant d'actifs financiers plus ou moins importants. Les données ont été collectées par FINER Finance Explorer sur une période d'un mois, sur la base d'entretiens avec plus de 9 000 participants dans l'Union européenne et au Royaume-Uni.
Intérêt croissant pour la finance
L’incertitude des marchés, la complexité de l’économie et l’instabilité géopolitique croissante ont entraîné une recrudescence de l’intérêt général pour la finance cette année, avec des participants d’horizons et de pays divers qui font preuve d’une curiosité et d’un désir croissants d’approfondir le sujet.
L’intérêt pour la finance a augmenté partout en Europe depuis l’étude de 2022. En 2023, pour la France, 37% des participants se disent très intéressés par le sujet (en hausse de 4% par rapport à 2022), tandis que 39% déclarent qu’ils aimeraient en savoir plus sur la finance, même s’ils n’ont que très peu de connaissances en la matière (en hausse de 3% par rapport à la dernière étude).
Les projets de vie (41%) et l’épargne (29%) sont les principales raisons pour lesquelles les participants français souhaitent renforcer leur éducation financière et potentiellement investir leur argent. Cependant, malgré ces raisons, de nombreuses craintes freinent la volonté d’investir des participants. En France, les deux principales craintes sont l’effet de panique lors d’une crise boursière (29%) et un conseiller financier mal préparé (36%).
Sources d’information
Les réseaux sociaux sont devenus la première source d'information pour des thèmes liés à la finance, ce qui soulève des questions quant à l'exactitude des informations qu'ils fournissent à un public de plus en plus nombreux. Cette évolution s'est produite alors que la confiance dans ces plateformes s'est considérablement accrue. L'étude de cette année démontre que les médias sociaux et le contenu numérique font partie des sources d'information financière les plus populaires. En France, 36% de l'échantillon déclare utiliser les réseaux sociaux pour s'informer sur les questions financières, devant la télévision (14%) et la presse (9%). La même tendance est observée partout en Europe.
L'importance des réseaux sociaux en tant que source d'information fiable est observée dans l'ensemble de l'échantillon (investisseurs et non-investisseurs), indépendamment de la génération et de la fortune des participants. Il existe bien sûr des différences dans l'utilisation des médias sociaux selon les générations. Facebook et LinkedIn sont les plus utilisés par les générations plus âgées, tandis qu'Instagram et Telegram sont plus populaires parmi les populations plus jeunes. En France, Instagram est devenu le réseau social le plus utilisé pour du contenu financier en 2023.24% des participants utilisent cette plateforme principalement pour échanger avec des experts et s’informer sur les dernières nouveautés du domaine de la finance.
Bien que la confiance dans les plateformes sociales ait augmenté de 19% en France, il est intéressant de constater que l'étude de cette année démontre également que la plupart des participants estiment qu'il est difficile de trouver des informations fiables et pertinentes lorsqu'il s'agit de sujets financiers. 44% de l'échantillon français a déclaré ne pas pouvoir trouver les informations adéquates ou les bonnes personnes pour développer et élargir ses connaissances financières.
Qui doit assurer l'éducation financière ?
La responsabilité d'éduquer le public sur des sujets financiers incombe à diverses entités jouant un rôle crucial dans la transmission de connaissances financières et la promotion de la culture financière dans toutes les régions couvertes par l'étude de cette année. Les institutions gouvernementales et les régulateurs restent en tête, avec 37% des participants français qui considèrent que c'est à ces derniers qu'il incombe de former leurs citoyens finance, devant les écoles (30%) et les conseillers financiers (17%), comme presque partout en Europe.
Selon Hervé Thiard, responsable de la distribution pour la France et le Belux chez Pictet Asset Management : « Des marchés complexes fréquemment décorrélés de l’économie réelle et l’inflation d’informations entretiennent la méfiance des épargnants. En tant qu’acteur de la gestion d’actif, notre responsabilité inclut l’information et la formation des investisseurs particuliers. Pictet AM promeut l'éducation financière en produisant du contenu clair et didactique prêt à être diffusé aux clients de ses distributeurs. Nous avons lancé récemment le site Terre d'Epargne pour communiquer des informations simples et pratiques directement auprès des épargnants désireux de gérer leur patrimoine. Le site décrypte les actualités des marchés financiers, les grandes tendances économiques et les innovations porteuses de progrès. »
Nicola Ronchetti, fondateur et directeur général de FINER Finance Explorer, ajoute : « Entrepris avec Pictet AM il y a trois ans, cette étude nous a permis de suivre les tendances et les changements affectant la culture financière en Europe. L'épargne et l'investissement sont aujourd'hui des thèmes de plus en plus centraux dans tous les pays européens, car ils sont considérés comme essentiels. À cet égard, la question de savoir qui est responsable de l'éducation du public est devenue fondamentale, car il est de plus en plus nécessaire de sensibiliser les jeunes générations à cette question. »