A l’occasion de la Soirée de la Solidarité Positive, l’association Positiv, aux côtés de Jacques Attali son président, a souhaité récompenser l’audace et la diversité des entrepreneurs qu’elle accompagne et a décerné cinq Positive Awards à cinq d’entre eux qui se sont distingués durant l’année par leur courage et leur détermination, en créant des structures qui ont un impact positif sur la société.
Dans le contexte actuel de troubles dans les quartiers populaires, l’engagement de l’association à réduire les inégalités et à ouvrir de nouvelles perspectives aux habitants des quartiers n'a jamais été aussi forte.
Positiv met tout en œuvre pour soutenir et accompagner les entrepreneurs des quartiers, avec pour objectif d’accompagner de plus en plus d’habitants, de construire un avenir plus positif et durable pour chacun d’entre eux, et d’atteindre 6 000 créations d’entreprises positives par an d’ici 5 ans.
Pour sa soirée annuelle qui réunit de nombreux partenaires et soutiens, Positiv a remis à cinq de ses Positiveurs les plus prometteurs cinq Positiv Awards qui illustrent la grande variété de projets accompagnés par l’association, autour de cinq thèmes phares : l’innovation, la jeunesse, l’écologie, le bien-être et la culture.
Le palmarès récompense des habitants de quartiers populaires courageux et volontaires, qui ont su dépasser les barrières et les préjugés, et démontrer que chacun peut trouver sa place et s’insérer durablement dans la société.
Le palmarès 2023
1/ Catégorie Innovation
Mounia Nazi Krib : Écrire l’avenir à l’encre verte
Inkee. Fille d’immigrés kabyles, Mounia, 28 ans, a grandi dans un milieu modeste. « J’ai été témoin des difficultés auxquelles mes parents ont dû faire face en s’installant en France. Ça m’a marquée et donné l’envie de me surpasser en signe de reconnaissance. »
Après son Master 2 Entrepreneuriat et projets innovants à Dauphine, elle se lance dans l’entrepreneuriat positif avec Inkee une encre biosourcée à base de marc de café. Une alternative unique aux encres produites par l’industrie pétrochimique. Alors que l’encre d’impression traditionnelle est aujourd’hui l’un des liquides les plus chers au monde, vendue plus de 2 000€/L et majoritairement produite en Asie, Mounia propose une solution non polluante, zéro déchet, made in France et au prix compétitif. Le projet est actuellement en phase de prématuration : la preuve de concept a été réalisée, une étude de brevetabilité a été délivrée et son partenaire de sous-traitance R&D en France travaille aujourd’hui sur l’optimisation des résultats.
Positiv a accompagné Mounia pour lui permettre de toucher le RSA en tant qu’entrepreneure et lui fournir un accompagnement quotidien via une conseillère dédiée.
2/ Catégorie Jeunes
Princilla Bintista : Les enfants autistes ont aussi droit aux loisirs
Telama. Droit, vente, communication, graphisme, marketing digital… Princilla Bintista est une vraie touche-à-tout. Pour elle, chaque expérience professionnelle est l’occasion d’apprendre et d’emmagasiner des compétences solides pour réaliser son rêve de toujours : devenir une entrepreneure accomplie. Accomplie, mais aussi positive et solidaire. Ayant grandi aux côtés d’un petit frère atteint d’autisme, elle a très vite été confrontée à la difficulté d’accéder aux loisirs pour les enfants en situation de handicap. C’est pour contribuer à la diminution de ces inégalités et répondre à un besoin qui ne cesse de grandir en France qu’elle a lancé le projet Telama. Des activités culinaires, culturelles et sportives à destination des enfants autistes encadrées par des intervenants professionnels spécialisés.
Positiv a permis à Princillia de structurer son projet sur le plan administratif, financier et créatif en lui apprenant notamment à rédiger un bilan prévisionnel ou à présenter un pitch.
3/ Catégorie Écologie
Benoît Cicilien : La bière au service de l’économie circulaire
Les Drêcheurs. Comme son père agriculteur, Benoît Cicilien, 29 ans, a à cœur de nourrir les générations futures. Et pour lui, l’alimentation de demain passe par la lutte contre le gaspillage alimentaire. C’est en côtoyant des brasseurs franciliens lors d’un service civique que cet ingénieur agronome de formation commence à s’intéresser aux 700 000 tonnes de drêches jetées chaque année en France. Pour lui, ces résidus d’orge issus de la première étape de fabrication de la bière ont un avenir, et il se trouve dans nos assiettes. Il lance alors Les Drêcheurs pour collecter auprès des brasseurs du Grand Paris, dans un rayon de 5km autour de son local, les drêches qu’ils produisent. Ces dernières sont ensuite transformées en une farine locale, antigaspi et nutritive. Une matière première revalorisée ensuite sous la forme de biscuits, de kits à cuisiner, de fonds de tartelette, de chips nutriscore B sans gluten... Un projet à vocation 0 déchet et 0 gaspi mais aussi à forte valeur sociale puisque Benoît compte recruter des personnes en insertion sur la partie production.
Grâce à Positiv, Benoît a pu bénéficier de rendez-vous mensuels pour l’aider à structurer son projet et d’une série d'ateliers pour mieux appréhender l'entrepreneuriat. En 2022, Benoît a intégré le club des positiveurs de Montreuil qui lui a permis d’être suivi par un mentor expert dans son domaine. Au début de l’année 2023, il a été lauréat du positive shop de Belle Epine, une opportunité de présenter ses produits dans un centre commercial qui lui a valu de repartir avec un contact pour entrevoir un référencement chez Carrefour.
4/ Catégorie Bien-être
Tabara Draissi Keita : Le premier salon pour cheveux afro et métissés du Havre
Mon soin mes cheveux. Devenir entrepreneure tout en élevant trois enfants dont deux jumeaux en bas-âge ? Le défi est loin d’avoir découragé Tabara, 33 ans, titulaire d’un CAP coiffure et d’un diplôme en cosmétologie. C’est en se promenant dans les rues du Havre qu’elle constate le manque criant de salons de coiffure dédiés aux cheveux afro et métissés. Elle décide donc d’ouvrir un établissement plus inclusif, répondant aux besoins de tous les cheveux, une première au Havre. Elle y propose une gamme de soins adaptés qu’elle confectionne elle-même dans son laboratoire. Ces derniers sont aujourd’hui en challenge test afin d’être commercialisés. Loin de s’arrêter là, la jeune cheffe d’entreprise compte bien, à terme, exporter ses produits jusqu’au Sénégal. Un projet visionnaire qui répond à une problématique dans l’air du temps puisque 5 centres de formation au CAP coiffure délivreront à la rentrée, et pour la première fois en France, un certificat pour le coiffage des cheveux bouclés, frisés et crépus.
Tabara est épaulée depuis 2019 par un conseiller Positiv qui lui a permis d’effectuer les démarches nécessaires à la création et au développement de son entreprise auprès des services agréés.
5/ Catégorie Art et Culture
Sonia Boudiaf : Le street-art comme vecteur de cohésion sociale
Revitaliser les quartiers grâce au street-art. Agence IZAO - Sonia Boudiaf en est convaincue, les quartiers regorgent d’artistes prometteurs. C’est pour donner à ces talents l’opportunité d’éclore et de s’exprimer que cette passionnée de dessin de 28 ans a monté l’agence IZAO. Cette opportunité, c’est celle qu’elle n’a pas eu plus jeune, faute de moyens pour entrer dans une grande école d’art. C’est aussi celle de faire de l’art un vrai vecteur de cohésion sociale. En proposant aux villes, aux bailleurs sociaux ou aux entreprises de faire appel à son catalogue d’artistes pour habiller leurs murs de fresques street art, IZAO replace l’art au centre des quartiers. Au pied des immeubles, dans les halls, lors d’ateliers collaboratifs avec les habitants, l’art se démocratise, devient vecteur d’échange et d’expression. De quoi faire boule de neige et susciter toujours plus de vocations !
Accompagnement individuel à la création d’entreprise, ateliers sur l’entrepreneuriat, mentorat, aide à la rédaction de dossiers de candidature… Positiv a permis à Sonia de bénéficier d’un accompagnement complet et continue de la soutenir dans le développement de son entreprise.