Alors que 58 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES) ont été émises en 2022 dans le monde, KPMG a identifié 10 solutions technologiques compétitives et disponibles sur le marché pour réduire de 70% les émissions de GES pour les principaux usages énergétiques avec une création de valeur nette évaluée à plus de 1 Mrd€ par an. Dans son étude, le Cabinet met ainsi en miroir la maturité technique et l’équilibre économique de ces dix technologies et démontre leur contribution possible à l’atteinte de la neutralité carbone à horizon 2050.
Dans un contexte éco-sociétal complexe, des moyens existent pour réduire les émissions de GES. KPMG a ainsi recensé dix technologies compétitives et déployables dès aujourd’hui :
Electricité
- Usage du nucléaire et de l’hydroélectrique pilotables
- Electricité solaire et éolienne pour compléter le mix à prix attractifs
Chaud et froid
- Remplacement de toutes les chaudières par des pompes à chaleur
Industrie
- Oxyfuel* et boucle du carbonate de calcium pour capturer le CO2 dans les procédés utilisant de la chaleur
- Utilisation du stockage géologique pour le carbone capturé
- Utilisation des véhicules électriques à batterie pour l’usage personnel et les utilitaires légers
- Utilisation des bio-carburants pour le transport longue distance
Le passage à l’échelle de ces méthodes à l’efficacité démontrée est à l’œuvre notamment dans plusieurs secteurs d’activité dont l’industrie, actuellement responsable de 29% des émissions de GES. Le développement de ces solutions viables économiquement et socialement permettrait de faire baisser de 70% les émissions nettes de GES, tout en générant une valeur nette de plus de 1 milliard d'euros par an.
Vers une responsabilité technologique des entreprises pour déployer des solutions de décarbonation pérennes
Au niveau mondial, le déploiement de ces solutions est nécessaire - quoiqu’insuffisant - pour limiter le réchauffement planétaire en dessous du seuil des 1.5°C déterminé lors des Accords de Paris.
Pour autant, toutes ces technologies n’ont pas le même niveau de maturité et d’application suivant le secteur d’activité et la complexité de leur chaîne de valeur. Pour l’application d’une stratégie efficiente de décarbonation, trois catégories d’actions sont ainsi à disposition des acteurs économiques :
- Les solutions « rentables » sans subventions, dont la mise en œuvre est accessible pour les entreprises (PPA éolien et solaire par exemple)
- Les solutions assujetties à une taxe carbone, qui nécessitent un investissement public ou autre mécanisme inter-entreprises de taxe carbone (à l’instar du stockage carbone)
- Les solutions qui nécessitent des incitations supplémentaires pour se développer et maximiser leur potentiel à différents niveaux : évolution de la maturité, simplification des chaînes de valeur, ou encore restructuration de la filière (électro-carburants et hydrogène notamment).
Selon Maud Danel-Fédou, Associée spécialiste en stratégie Climat & Décarbonation chez KPMG en France : « Le climat est un sujet transformant pour toutes les organisations. Lorsque les calculs du point de départ (bilan émissions de gaz à effet de serre) et des trajectoires de décarbonation sont finalisés, les entreprises font face au défi de la mise en œuvre de solutions concrètes pour atteindre leurs ambitions. Dans cet objectif, la maturité des technologies de décarbonation et la possibilité de les déployer à grande échelle représentent un atout majeur pour réussir la transition énergétique à condition qu’elles soient adaptées à l’activité et au marché de chaque entreprise. Comme entreprise à mission, KPMG est engagé auprès de tous les acteurs de l’économie pour initier cette démarche de fond et inscrire ces solutions dans leur trajectoire carbone en alliant performance économique et impact positif. »
Nicolas Leonetti, Directeur Associé spécialiste de l’optimisation énergétique dans l’industrie chez KPMG en France ajoute : « L’une des priorités absolues aujourd’hui est de contenir les consommations d’énergie via des plans de sobriété et d’efficacité ambitieux, et de mobiliser l’ensemble des acteurs économiques pour développer des sources d’énergie décarbonée compétitives. Les énergies renouvelables solaire et éolien sont aujourd’hui techniquement matures, et permettent de se protéger de la volatilité des marchés de l’énergie, sensibles au contexte géopolitique et économique mondial. C’est la première brique indispensable d’un plan à long terme de décarbonation permettant de dégager les économies qui financeront des leviers plus engageants économiquement, indispensables pour atteindre la neutralité carbone en 2050. »