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[Initiative] Concours ministères - Des projets d'ingénierie pour la décarbonation et la résilience des territoires

Palmarès 2023 du Grand Prix National de l’Ingénierie : des projets ancrés dans les territoires, au service de la décarbonation et de la résilience                  

Créé en 2006, le Grand Prix National de l’Ingénierie récompense chaque année des équipes ayant concouru à la conception, soit d’un produit soit d’un projet remarquable dans le domaine de l’industrie ou de la construction.

Le concours a été conçu et réalisé par la fédération professionnelle de l’ingénierie, Syntec-Ingénierie, en partenariat avec l’Inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable (IGEDD) du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ; le Conseil Général de l’Économie (CGE) du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et en association avec le groupe Le Moniteur.

En 2023, le concours a fait l’objet d’une refonte en profondeur, au regard des grands défis de notre époque. Les nouvelles catégories sont « Décarboner l’industrie », « Adapter l’existant pour lutter contre les causes ou les effets du dérèglement climatique », et « Innover pour les transitions énergétiques ». Le palmarès a été révélé ce 26 octobre lors de Meet’Ingé, la journée de l’ingénierie.

                                                                                           

I - Le Grand Prix est décerné aux équipes d’AIA Life Designers pour l’extension de l’aéroport Roland Garros, à La Réunion                                                                                              

C’est une première mondiale ! Début 2024, la Nouvelle Aérogare Arrivée de l’Aéroport de La Réunion Roland Garros deviendra le tout premier bâtiment aéroportuaire de cette dimension en milieu tropical à être conçu de manière bioclimatique. Il bénéficie pour ce faire de l’aide financière de l’Union Européenne, “qui soutient les infrastructures répondant aux objectifs du Green Deal et améliorant la connectivité des régions les plus reculées de l'UE”. La Société aéroportuaire de l’Aéroport de La Réunion Roland Garros entend, en effet, mettre sur pied de nouvelles installations exemplaires, dans un contexte de changement climatique. Avec un objectif cible : limiter la consommation en énergie finale des installations futures à 135 kWh par m2 et par an. 

Pour mener à bien cette prouesse, l’aéroport s’est notamment appuyé sur l’expertise d’AIA Life Designers qui a dû relever de nombreux défis. Le premier d’entre eux : se passer de climatisation en milieu tropical. Pour ce faire, les experts d’AIA Ingénierie ont misé sur les alizés pour ventiler naturellement l’intégralité de l’extension. Concrètement, un vaste canyon dépressionnaire a été installé en partie centrale, pour permettre à la salle livraison bagages d’être largement traversée par les vents. Résultat : un grand confort hygrothermique des usagers (avec une température ressentie inférieure de 4°C), et des économies d’énergies de l’ordre de 60%, en comparaison avec un bâtiment équivalent qui serait climatisé au même niveau de confort.

Les équipes d’AIA Life Designers ont d’autre part porté leurs efforts sur l’adaptation au dérèglement climatique et le respect de la biodiversité. Ainsi, les vents cycloniques ont été étudiés et leurs mécanismes reproduits et expérimentés dans la soufflerie du CSTB de Nantes. L’objectif : augmenter la sécurité globale de l’extension au-delà du réglementaire, dans un contexte d’accroissement des phénomènes climatiques exceptionnels, en surdimensionnant certaines pièces et attaches. Au cours du chantier, les nuisances sonores et l’utilisation des éclairages ont également été adaptées, pour minimiser les impacts sur les chauves-souris. À noter, enfin, qu’une vaste démarche de renaturation a été menée par les experts d’AIA Life Designers pour restaurer les espaces naturels autour de l’aéroport de La Réunion.                                                                                         


II - Le prix Décarboner l’industrie revient aux équipes d’Ekium pour le projet « EuroAPI – Réduire les consommations d’énergies & d’eau / Atteindre la neutralité CO2. Feuille de route stratégique, technique et économique 2030 & 2050 »
                                                                                           

Dans un contexte de dérèglement climatique et de crise de l’énergie, EUROAPI, 2e producteur mondial de principes actifs pour l’industrie pharmaceutique, s’est engagé dans une roadmap énergie extrêmement ambitieuse. D’ici 2030, le groupe entend réduire de 30% ses consommations d’énergie fossile et ses rejets de CO2, atteindre 100% d’électricité renouvelable et obtenir la certification ISO 14001 et 50001 pour l’intégralité de ses sites. Pour atteindre ces objectifs, EUROAPI a fait appel à Ekium, pour accompagner le groupe sur les volets techniques, opérationnels, environnementaux et économiques de leurs 6 sites européens. Ekium s’est associé à la société Greenflex pour réaliser ce projet stratégique.                                                                 

Analyse de l’existant, visite de chaque site, études prospectives, financières et techniques, roadmap moyen et long termes… Les experts d’Ekium se sont mis à pied d’œuvre pour concevoir une feuille de route stratégique très concrète et opérationnelle, vision 2030 & 2050. Au final, plus de cinquante pistes d’optimisation énergétique ont été identifiées et sont en cours d’étude ou de déploiement à Vertolaye (France 63), Elbeuf (France 76), Haverhill (Royaume-Uni), Francfort (Allemagne), Budapest (Hongrie) et Brindisi (Italie). Le panel de solutions se compose d’outils éprouvés (optimisation de procédé, récupération et valorisation de chaleur fatale, chaudière biomasse, énergies renouvelables, isolation thermique…), mais aussi de solutions technologiques innovantes : éoliennes verticales, panneaux solaires hybrides, cycle organique de Rankine ou encore combustion de boues organiques.

À terme, les solutions conçues et mises en œuvre visent une réduction par rapport à 2020 de la consommation énergétique de l’ordre de -200 Gwhgaz/an, des émissions de CO2 de -30 ktCO2/an et des prélèvements en eau de -6 millions de m3/an. Sur le plan économique, la rentabilité moyenne est estimée à moins de 8 ans, avec des économies sur les factures d’énergies de l’ordre de 40. À noter enfin que le déploiement des solutions a été étudié pour avoir le moins d’impact possible sur la production, et que ces dernières seront instrumentées, connectées et monitorées sur chaque site et au niveau groupe, dans une démarche d’amélioration et de suivi des performances.

III - Le prix Adapter l’existant pour lutter contre les causes ou les effets du dérèglement climatique est attribué aux équipes d’ARTELIA pour La Méthod’O

Depuis plus de 150 ans, la réponse traditionnelle de gestion des eaux pluviales consiste à les évacuer le plus rapidement possible des villes en utilisant des infrastructures lourdes et couteuses. Alors que nous sommes confrontés à des sécheresses croissantes et à des épisodes orageux de plus en plus fréquents et intenses, ARTELIA propose de dépasser cette vison uni-factorielle et inadaptée de la gestion de l’eau et de l’aménagement du territoire au profit d’approches systémiques fondées sur la nature. La Méthod’O, développée par ARTELIA, invite à changer de paradigme et met à disposition des collectivités un outil concret, holistique et partagé pour des territoires résilients.       

Véritable jumeau numérique environnemental d’un territoire, alimenté par une pluralité d’indicateurs coconstruits avec l’ensemble des acteurs, La Méthod’O permet de visualiser l’état de résilience d’un territoire et de réfléchir aisément à des scenarii d’aménagement. En fonction des évolutions du contexte règlementaire et des orientations stratégiques de la collectivité, La Méthod'O produit différentes réponses opérationnelles et concrètes pour aider à la décision tout en permettant l’évaluation a posteriori de la performance des actions entreprises. L’application de la méthode au cas particulier du Plan Pluie du Grand Reims a, par exemple, permis de diviser par plus de 10 le coût des investissements nécessaires pour lutter contre des inondations urbaines, sans parler des co-bénéfices (cadre de vie, biodiversité, …) supplémentaires apportés par la démarche.

Au-delà de sa technicité et de son caractère systémique, La Méthod’O se distingue des méthodologies classiques par sa capacité à faire dialoguer toutes les parties prenantes et à les faire coconstruire un plan d’actions sur-mesure. Élus-décideurs et citoyens-usagers sont ainsi réunis à une même table autour d’un jeu de cartes dédié. Une manière ludique et efficace de lever d’éventuels freins au changement et de défaire les idées reçues, au service de l’acceptabilité sociale et sociétale des projets. D’abord développée dans le cadre de la Gestion Durable des Eaux Pluviales, La Method’O invite à considérer le rôle fondamental de l’eau comme porte d’entrée vers les services écosystémiques. Elle positionne l’ingénierie au centre de l’adaptation de nos territoires et de notre cadre de vie au changement climatique.

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