Publiée par le Cercle des Epargnants, la 11ème enquête sur les Français,l’Epargne et la Retraite, montre une inquiétude croissante des Français qui les incite au réalisme : aujourd’hui, 67% se déclarent inquiets en matière de retraite, soit le plus haut niveau enregistré depuis 2006. L’inquiétude concerne l’ensemble de la population mais elle augmente fortement chez les jeunes actifs de 25/34 ans avec un taux de 77% et de très inquiets de 38%. Il n’est donc pas illogique que 56% placent parmi les priorités le financement de la retraite devant l’assurance-maladie à 43% et l’aide au logement à 26%.
Un réformisme pragmatique : 58% sont pour le changement contre 35% pour le statuquo en matière de système de retraite. Parmi les 58% qui veulent le changement, 32% seraient favorables à un régime par points et 26% à un système par points à la Suédoise qui prend en compte l’espérance de vie.
Si le report à 65 ans n’est pas réellement souhaité, il s’impose, en revanche, dans les esprits. Les ouvriers sont les seuls à juger cette mesure comme non nécessaire. Cette position est à mettre en parallèle avec la plus faible espérance de vie à la retraite des ouvriers.
Epargne : 52% épargnent en vue de la retraite, un taux en baisse de 5 points par rapport à 2012. En matière d’épargne retraite, les Français sont attachés à l’avantage fiscal à l’entrée à 54% contre 33% qui préfèrent au moment de la liquidation. La crainte d’un changement de législation explique certainement cette prise de position.
Les Français demeurent attachés aux régimes fiscaux du Livret A et de l’assurance-vie mais ils sont plus réservés pour ceux réservés à l’outre mer ou au cinéma. En revanche, l’alignement de la fiscalité de l’épargne sur celle des revenus du travail n’est pas accepté. 66% considèrent cette mesure comme « pas normale » contre seulement 29% qui la jugent « normale ».
Les Français gèrent de manière plus dynamique leur épargne. Si 49% des Français n’entendent pas modifier leur comportement en matière d’épargne, 19% souhaitent puiser dans leur capital (14% en 2010 ; 18% en 2012) et 31% souhaitent épargner davantage (23% en 2010 ; 29% en 2012).
L’immobilier perd son rang de meilleur placement au profit du Livret A. Le premier chute de 5 points, le second de 3. L’assurance-vie demeure en 3ème position.
L’assurance-vie conserve la confiance des épargnants. La décollecte en 2012 n’est pas liée à un mouvement de défiance : 87% des titulaires d’un contrat d’assurance-vie n’ont pas, en 2013, l’intention d’effectuer des retraits ; les plus tentés d’en réaliser un sont les personnes de plus de 65 ans qui disposent de contrats de plus de 8 ans et entendent bénéficier de l’avantage fiscal pour financer des dépenses exceptionnelles ou pour maintenir le niveau de vie.