Afin de soutenir la production de logements neufs et de faire bénéficier davantage d’acquéreurs du prêt à taux zéro en 2024, le gouvernement a procédé à une modification du zonage. Avec ce « reclassement flash », 154 communes passent ainsi en « zone tendue ». En outre, une simplification des barèmes et une modification des plafonds sont à l’étude ce qui en élargirait encore l’accès. Vousfinancer a fait les calculs pour évaluer, dans un premier temps, l’impact du reclassement dans différentes villes concernées.
154 villes désormais en zones tendues !
Bonne nouvelle pour les futurs primo-accédants des villes concernées : le gouvernement a modifié le zonage de 154 villes précédemment classées en zone B2 ou C, qui intègrent désormais la zone tendue (B1 ou A). Ce reclassement dont l’objectif est, selon le gouvernent, une meilleure prise en compte des besoins de logements, mais aussi de la hausse des prix devrait permettre à davantage d’acquéreurs (potentiellement 4,5 millions de personnes concernées) de bénéficier du Prêt à Taux Zéro, pour l’achat d’un bien en VEFA (vente en état futur d’achèvement), et stimuler ainsi la construction.
« Cette modification du zonage avec le passage de plus de 150 villes en zone tendues va les rendre éligibles au prêt à taux zéro, ou si elles l’étaient déjà, à un montant de prêt supérieur ou à un différé plus important. C’est une mesure positive qui va permettre de prendre en compte les récentes hausses de prix et aider les primo-accédants qui ont souvent du mal à acheter dans ces villes devenues très attractives mais aussi très chères ! » analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
Par exemple, à La Rochelle, Brest ou Annecy les prix ont augmenté de plus de 40% ces 5 dernières années sans que les conditions d’accès ni les montants de PTZ n’aient évolué…
Par exemple, dans des villes de la zone C comme Landernau, ou Uzès, actuellement, un couple avec 2 enfants et 50 000€ de revenus n’a pas le droit au PTZ car il dépasse les plafonds de revenus et la zone n’est pas éligible pour un achat en VEFA. Désormais il pourra obtenir 80 000€ de PTZ avec un différé de 5 ans de remboursement. Financer un achat à 200 000€ avec un prêt complémentaire de 120 000€ à 4,5% sur 25 ans lui coutera ainsi au total 77 500€ d’intérêt contre 133 160€ sans le PTZ soit 40% de moins !
Le surclassement : un impact sur les montants et les plafonds qui devraient en outre encore être revus dans les prochaines semaine…
Le changement de zones a ainsi un impact non seulement sur le montant maximum du PTZ qui atteint 20% du bien en zone B2 et C mais 40% en zone B1 et A, mais aussi sur les plafonds de ressources maximum et le montant maximal de l’opération pris en compte.
Dans une commune classée C, les revenus à ne pas dépasser pour obtenir le PTZ sont actuellement de 48 000€ pour une famille de quatre personnes. Dans une commune en zone A, ce même plafond s’élève à 74 000€.
« La modification du zonage va mécaniquement augmenter le nombre de bénéficiaires potentiels en permettant à des foyers autrefois exclus du dispositif PTZ d’y accéder et de faciliter l’accès au crédit immobilier. Dans un contexte de taux de crédit élevé, le PTZ est une vraie aide à l’accession, avec un impact non négligeable sur le coût total du crédit et sur l’endettement grâce au différé de remboursement qu’il accorde. Sans le PTZ, certains dossiers de prêt ne seraient pas accordés actuellement ! » explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
En outre, Bruno Lemaire a dit ces derniers jours vouloir élargir « l’accès au PTZ en simplifiant le barème et en augmentant le plafond », ce qui devrait encore accroitre le nombre de bénéficiaires.
Deux bémols toutefois :
- Le gouvernement n’a pas évoqué le retour du PTZ pour la construction de maisons individuelles
- Certaines villes des zones B2 et C qui passent en zone B1 ou A, soit en « zones tendues » ne seront plus éligibles au dispositif du PTZ pour l’achat d’une maison ancienne avec travaux… alors que priorité est donnée également à la rénovation des logements existants !
« Que ce soit dans l’ancien ou dans le neuf, la maison est progressivement exclue du dispositif, ce qui semble en contradiction avec les envies profondes des Français pour qui la maison individuelle reste un vrai idéal de vie », conclut Julie Bachet.