10% des employés ont déjà sciemment « travaillé de n'importe où » quand les chefs d'entreprise pensent que seuls 7% l'ont fait.
La dernière étude de SAP Concur révèle à quel point les salariés européens travaillent de n'importe où sans le dire à leur employeur. La majorité d'entre eux (65%) reconnaissent qu'il leur serait facile de mentir sur le nombre de jours où ils travaillent à l'étranger.
À l'instar d'autres comportements comme - la fraude aux dépenses par exemple -, il semble que ce comportement soit bien connu, mais qu'il soit encore perçu comme largement acceptable sur le plan social. Cela pourrait bien être dû à un manque de connaissances concernant les conséquences du travail à l'étranger “en cachette”, puisque seulement 14 % des salariés craignent des sanctions pour eux-mêmes ou pour leur employeur parce qu'ils n’ont pas conscience des réglementations fiscales en "travaillant de n'importe où" par exemple.
Les salariés qui travaillent de n'importe où sans le dire à leur employeur couvrent tactiquement leurs traces, plus de deux sur quatre (33%) admettant qu'ils évitent les activités sur les médias sociaux pour cacher leur position à leurs collègues. Également, plus de la moitié (62%) admettent appliquer un arrière-plan virtuel pour dissimuler leur emplacement réel et un tiers (24%) travaillent à des heures décalées pour tenir compte des différences de fuseaux horaires.
Les salariés veulent travailler de n'importe où, et le faire secrètement
Deux tiers (70%) des salariés seraient prêts à accepter une réduction de salaire pour pouvoir "travailler de n'importe où" en permanence. D’ailleurs, 26% citent le "Work from anywhere" comme un avantage clé du travail, classé au-dessus d'autres avantages fondamentaux tels que les cotisations de retraite. La valeur de cet avantage est évidente, mais les employés le pratiquent déjà en cachette, puisque 10% d'entre eux ont sciemment "travaillé de n'importe où" (c'est-à-dire à distance depuis un autre pays) sans le dire à leur employeur au cours des 12 derniers mois.
6 jours est le nombre moyen de jours pendant lesquels les salariés ont sciemment "travaillé de n'importe où" au cours de l'année écoulée sans le dire à leur employeur.
Une vision complète de la situation pour les chefs d’entreprise
En moyenne, les dirigeants prévoient que 7% des employés de leur entreprise aient déjà sciemment "travaillé de n'importe où" sans le dire à leur employeur - alors qu'en réalité, ils sont un peu plus nombreux, 10% l’ont déjà fait.
En fait, un dirigeant sur cinq (20%) pense qu'aucun employé de son entreprise n'a jamais sciemment "travaillé de n'importe où" sans le dire. Près de deux tiers des responsables des ressources humaines (66%) et des responsables financiers (64%) se disent préoccupés par le fait que les employés déclarent incorrectement le nombre de jours pendant lesquels ils "travaillent de n'importe où" chaque année.
Ce qui doit être fait par les entreprises
Les salariés comprennent bien les politiques de leur entreprise en matière de télétravail, puisque 63% d'entre eux savent combien de fois ils sont autorisés à travailler à distance depuis n'importe quel endroit et 56% savent ce qu'ils peuvent et ne peuvent pas dépenser lorsqu'ils travaillent à distance depuis n'importe quel endroit. Aussi, 57% des salariés comprennent comment ils doivent déclarer le nombre de jours où ils travaillent à distance depuis l'étranger.
Cependant, les employés n’ont pas toujours connaissance des implications fiscales - avec seulement 5% des employés qui s’inquiètent des pénalités pour eux-mêmes ou leur employeur parce qu'ils ont involontairement négligé les réglementations fiscales en "Travaillant de n'importe où"
Les dirigeants sont beaucoup plus inquiets - 72% des responsables financiers sont préoccupés par le fait que les employés "travaillent de n'importe où" en raison des conséquences fiscales. Ceux-ci sont convaincus que des processus opérationnels adaptés et une meilleure technologie de gestion des dépenses sont nécessaires pour permettre aux employés de "travailler de n'importe où", la plupart des responsables RH (68%) estimant qu'ils doivent mettre en place davantage de formations pour que cela soit faisable.
63% des responsables financiers pensent qu'ils devraient apporter des changements significatifs aux processus financiers (par exemple, la fiscalité et la conformité) au sein de l'entreprise pour rendre possible le "travail de n’importe où".
« Il est clair que les employés ont envie de voyager, et nombre d'entre eux sont heureux de pouvoir secrètement "travailler de n'importe où" pour le faire. Avec ce désir des employés à l'esprit, il est facile de comprendre pourquoi de nombreuses organisations mettent en place des politiques à ce sujet », conclut Stéphane Gillet, General Manager chez SAP Concur.
Il est important de rappeler que le fait de permettre aux employés de travailler depuis l'étranger ne présente pas seulement des opportunités intéressantes, mais aussi certains risques. Les complications immédiates sont liées à la fiscalité, mais les considérations ne s'arrêtent pas là : les équipes des ressources humaines et des finances doivent également tenir compte de la confidentialité des données ou de leur devoir de diligence en matière de santé et de sécurité.