« Opportunités et défis d’une nouvelle source de talents pour les entreprises » : une Etude Roland Berger et One Man Support.
A l’échelle mondiale, 75% des entreprises éprouvent des difficultés à recruter. Réponse à la pénurie des talents, le freelancing de haut niveau, aussi appelé « Talent Economy », a émergé en France il y a une dizaine d’années. Son essor, fortement accéléré par la crise sanitaire, participe à la remise en cause du modèle traditionnel de travail structuré autour du salariat. L’indépendance devient aujourd’hui un véritable choix de carrière. Pour autant, peu d’entreprises ont véritablement pris la mesure de l’ampleur de ce phénomène. Apprendre à attirer, manager, fidéliser les meilleurs freelances deviendra sans doute aussi essentiel demain que de bien recruter en CDI. A la clé, une plus grande agilité et l’apport de nouvelles compétences, sources de compétitivité.
Roland Berger, premier cabinet de conseil de directions générales d’origine européenne, et One Man Support, leader français du freelancing de haut niveau, publient les résultats de leur étude intitulée « Entreprises et freelances, vers une collaboration structurée ».
Au travers d’une analyse du marché mondiale du freelancing et d’une exploration en profondeur du marché français (420 indépendants sondés, plus de 30 experts RH et managers ayant recours aux freelances interviewés), Roland Berger et OMS analysent le boom de la Talent Economy, ainsi que les motivations de ces professionnels de haut niveau qui choisissent de sortir du modèle traditionnel du salariat. L’étude revient ensuite sur les opportunités que cette nouvelle source de talents représente pour les entreprises et explore les différents modèles de collaboration entre équipes internes et indépendants.
Au-delà d’une simple solution alternative pour trouver des profils pénuriques, Roland Berger et OMS soutiennent que l’essor de la Talent Economy peut avoir un impact stratégique en devenant une nouvelle source de compétitivité pour les entreprises qui sauront en tirer parti. Dans un contexte de crises répétées, les organisations ont plus que jamais besoin de rester agiles : véritable lame de fond qui rebat les cartes de l’accès aux compétences, le recours aux indépendants permet aux entreprises d'accroître leur flexibilité. Il permet également d’améliorer la qualité d'exécution de leurs projets et d’accélérer la montée en compétences de l’ensemble de l’organisation sur de nouveaux métiers (IA, data, …).
« Nous observons chaque jour que les compétences techniques des freelances, leur connaissance du terrain, leur agilité et leur capacité d'intégration permettent aux entreprises qui les missionnent de gagner en qualité et en rapidité d’exécution, et donc en compétitivité », estime Stéphane Pinatton, Partner OMS et co-auteur de l'étude.
Quelques chiffres
La Talent Economy, une industrie en plein essor
- Le marché du freelancing de haut niveau se développe rapidement à l’échelle mondiale.
- Entre 2016 et 2021, le nombre de freelances dans le monde a augmenté de 7% et devrait croître de 11% entre 2021 et 2026.
- Les freelances de la Talent Economy sont des travailleurs indépendants hautement qualifiés : 90% d’entre eux disposent de plus de 10 ans d’expérience professionnelle, qui facturent leurs interventions sur la base du temps passé (et non à la tâche, comme c’est le cas dans la « Gig Economy »).
Le freelancing, un véritable choix de carrière pour les indépendants
Leur statut n’est pas subi, ils en ont fait le choix, motivés par différentes raisons : choix des missions (71%), niveau de rémunération plus élevé (47%), flexibilité dans les horaires ou lieu de travail (43%) et ils sont plus de 45 % à se projeter à long terme dans ce statut.
Des modes de recrutement et d’organisation du travail à repenser
Si avoir recours à des freelances représente une véritable opportunité pour les entreprises, elles sont encore peu nombreuses à avoir établi un process de recrutement et d’intégration spécifique.
Comment attirer, déployer et fidéliser les meilleurs talents ? Structuration du recrutement, de l’onboarding, de la formation, mode de management et enjeux juridiques : chaque étape de l’intégration d’un indépendant doit être pensée, à l’instar des process mis en place pour les salariés. Or, aujourd’hui, 58 % des freelances estiment que leurs clients n’ont pas toujours une vision claire de leurs propres attentes et 80 % estiment qu’ils n’ont pas de politique de ressources humaines adaptées à leurs besoins.
Ainsi, les entreprises doivent définir une stratégie de recrutement claire en ayant au préalable identifié les fonctions cœur devant rester internes et celles gagnant à être externalisées. En outre, elles doivent concevoir et mettre en place un modèle organisationnel permettant un pilotage global efficace de ces nouveaux effectifs aux attentes et contraintes spécifiques.
« Les entreprises qui veulent travailler avec des freelances de haut niveau doivent apprendre à les attirer, les manager et surtout les fidéliser. Le monde du travail mute rapidement et les organisations vont devoir gérer aussi bien leurs prestataires freelances que leurs collaborateurs pour rester compétitives », conclut Stéphane Tubiana, Partner Roland Berger et co-auteur de l’étude.