Tudigo, plateforme leader de l’investissement participatif, révèle sa première étude annuelle consacrée aux inégalités des entrepreneurs français face à l’accès aux levées de fonds. Celle-ci démontre notamment de fortes disparités de genre, un déséquilibre géographique prononcé et met en lumière le parcours académique et professionnel stéréotypé d’un fondateur de startup.
Les femmes restent largement sous-représentées
Sur les 229 levées de fonds en Série A réalisées entre le 1er janvier 2022 et le 31 août 2023, on note tout d’abord une forte inégalité de genre. En effet, 76,85% des équipes fondatrices sont exclusivement masculines et seulement 3,93% sont 100% féminines.
« Au-delà de la représentativité, on constate que le montant moyen levé par les équipes 100% féminines est 3 fois moins important que le montant levé par les équipes 100% masculines, » note Alexandre Laing, co-fondateur de Tudigo.
L’entre-soi des grandes écoles
63,32% des startups ayant levé en Série A pendant la période étudiée compte, au sein de l’équipe fondatrice, au moins un alumni d’une grande école française. Parmi les fondateurs qui sont issus de ces parcours dits d’excellence, plus de 60% d’entre eux ont fréquenté les mêmes établissements : HEC, Centrale, Polytechnique, ESCP ou encore l’ESSEC.
On trouve notamment une forte corrélation entre le parcours académique et le montant levé. En effet le montant total levé par les équipes ayant au moins un fondateur issu d’une grande école est presque 3 fois plus important que le montant total levé par les équipes ne comptant aucun alumni jugé prestigieux dans leurs rangs.
« Chez Tudigo, notre raison d’être est de mettre le pouvoir de l’argent au service de l’égalité des chances et des défis de notre société. Nous sommes persuadés que la chance doit être donnée à chacun d’entreprendre et de voir naître et vivre son projet. Quand nous étudions un dossier, nous prenons en considération la pertinence du projet, non pas les diplômes des fondateurs. Le temps de l’élitisme est révolu, il faut aller dans le sens de l’Histoire », explique Alexandre Laing.
Le parcours professionnel type du fondateur de startup à succès
Outre le parcours académique, on note aussi de fortes similitudes de parcours chez les fondateurs de startups. 22,85% d’entre eux n’en sont pas à leur premier coup d’essai et présentent au moins une aventure entrepreneuriale passée. Environ 30% des fondateurs présentent une expérience significative au sein de grands groupes ou de cabinets de conseil.
La région parisienne écrase l’écosystème national
Du point de vue géographique, 62,45% des levées ont été réalisées par des entreprises immatriculées en région parisienne. Sur le podium, mais loin derrière, vient la région Auvergne-Rhône-Alpes avec 7,88% des immatriculations puis l’Occitanie avec 5,67% et la Nouvelle Aquitaine avec 4,81%.
« Le constat géographique n’est pas étonnant en soi. Une grande partie de l’écosystème est à Paris. Les fonds, les gros clients, les médias, les structures d’accompagnement… Pour autant, quand on voit le travail merveilleux qui est accompli par les acteurs régionaux, je pense notamment aux antennes de la French Tech, et quand on constate que de plus en plus de structures quittent la capitale pour s’installer en région, on sent que le vent tourne », conclut Alexandre Laing.