Faits saillants
- Les ados reçoivent en moyenne 36 €/mois (+3€ par rapport à 2022)
- 57% des adolescents perçoivent de l’argent de poche régulièrement (+7 pts par rapport à 2022)
- Les jeunes Corses sont les plus gâtés
- Les pères sont (nettement) plus généreux que les mères
- Les paiements mobiles explosent
- 40% des ados envisagent de prendre un petit boulot pour cette année scolaire.
Ils avaient tout prévu : la carte de bus, les tickets de cantine, le correcteur Tipp-Ex et l’indispensable paire de baskets siglées. Mais il en est une qu’ils pensaient (naïvement) pouvoir s’épargner : « M'maaan, p’paaa, mon argent de poche, c’est combien cette année ? » Et nul doute qu’en cette période d’envolée des prix du Capri-Sun, les négociations s’annoncent particulièrement âpres et serrées. Une bonne occasion de s’interroger sur le rapport des familles françaises à l’argent de poche, ce petit coup de pouce diversement calculé, et plus ou moins régulier.
Montants, disparités géographiques, usages... Pour la 4ème année consécutive, le baromètre « Argent de poche » réalisé par le Teenage Lab de Pixpay, la carte de paiement des ados copilotée par les parents, délivre des chiffres inédits.
La révolution dans le salon n’a pas eu lieu
Pas de canapé assiégé. Pour couper court à un ras-le-bol généralisé des ados, confrontés à une explosion inconsidérée des prix de leurs produits de première nécessité (+15% pour la chocolatine dans certaines boulanges !), les parents, clairvoyants, ont consenti à une augmentation d’argent de poche en 2023. 36€ par mois en moyenne ont été versés cette année, soit une hausse de 9% par rapport à 2022. C’est plus, bien plus que l’inflation de 5,6% mesurée depuis janvier dernier.
Cette moyenne, comme toutes les moyennes, doit néanmoins être relativisée. Seuls 57% des enfants, soit à peine plus d’1 sur 2, touchent régulièrement de l’argent de poche (contre 50% en 2022). Parmi eux, 86% perçoivent le pécule mensuellement et 14% de façon hebdomadaire.
L’argent de poche, un nouveau critère pour mesurer les inégalités sur le territoire Français
Ce nouveau baromètre confirme également que l’âge de l’adolescent constitue une importante variable d’ajustement. Ainsi, les 10-12 ans touchent 24€, les 12-14 ans 26€, les 14-16 ans 32€, les 16-18 ans 42€, et les 18 ans et plus 56 € en moyenne.
Des disparités se constatent également du point de vue géographique. À l'échelle du pays, les ados des régions Corse et PACA raflent les plus gros montants (respectivement 48,9€ et 38.9 €), tandis que les petits Normands et Centro-ligériens sont statistiquement les moins bien lotis (respectivement 28,4€ et 28,8€ par mois). Les bambins d'Île-de-France se classent en 3e position, avec 38,1€ qui tombent chaque mois dans leur poche.
Faire les yeux doux à son père, ou comment gagner du temps et de l’argent
« Demande à ton père », rappe 404Billy. Un conseil que les ados seraient bien avisés de suivre s’ils veulent maximiser leurs profits. Le baromètre Pixpay montre en effet que les pères donnent en moyenne 8 € de plus que les mères (41,50€ contre 33,8€). Un écart qui tend à se creuser à mesure que l'enfant grandit. Le différentiel est de 4€ chez les 10-14 ans, de 6€ chez les 14-16 ans, de 9 € chez les 16-18 ans et de… 16€ chez les 18 ans et plus. S’ils peuvent surprendre, ces résultats trouvent peut-être un début d’explication dans une autre étude Pixpay : 65 % des mères y déclarent que la conjoncture et les difficultés économiques actuelles ont un impact sur le montant des pécules versés aux enfants, contre 59% des pères.
Malheureusement pour les ados, le baromètre 2023 révèle également que dans 70% des cas, ce sont les mères qui tiennent les cordons de la bourse.
Les ados bipent et rebipent
Adieu le cash, adieu l’oseille, l’avoine, la fraîche, l’artiche, les radis, les pépètes, la picaille, la thune, la mitraille, le pèze, les lovés, la kichta, le blé, les ronds, la maille, le flouze… Les ados se détournent toujours davantage de l’argent liquide, cette caillasse qui alourdit le portefeuille, et ces biffetons se dispersant aux vents mauvais. Désormais, c’est le bip du paiement mobile qui est plébiscité par les ados et représente 33% des transactions des adolescents, soit plus d’1 achat sur 3, contre 21% l’année dernière !
Les paiements en ligne stagnent et représentent plus de 20% des achats des 10-18 ans.
Plus ! Plus ! demandez plus à vos parents
Pour financer leur faste train de vie, les ados ne se contentent pas tous de l’argent de poche qui leur est alloué. Ainsi, ils sont nombreux à réaliser, sur demande de leurs parents, des “missions” rémunérées.
Faire le ménage (29%), ramener des bonnes notes (21%), faire la cuisine (15%), garder ses frères et sœurs (13%) ou s’occuper de l’animal de compagnie (12%), sont notamment les objectifs, qui une fois remplis, apportent des compléments de revenus aux adolescents. Le plus rémunérateur étant les résultats scolaires !
Travailler pour épargner : il y a des vaillants chez nos adolescents
Pour épargner (67%), financer leurs loisirs (25%) ou acquérir de l'expérience professionnelle, certains ados pensent aux petits boulots. 40% d’entre eux prévoient d’en réaliser un pour cette année scolaire. Ils envisagent notamment pour cela de se tourner vers le traditionnel baby-sitting (43%), la restauration (36%) - qui a bien besoin de bras - et la vente (11%).