Par Marian Pumir de Louvigny, Product Success Manager, Factorial France
Alors que les Français consacrent une large partie de leur vie au travail, la problématique de la santé mentale reste au cœur des préoccupations aussi bien pour les RH que pour les entreprises. Ces derniers ont d’ailleurs un rôle crucial à jouer pour aider l’ensemble des collaborateurs - quel que soit leur âge ou leur statut hiérarchique - à maintenir un équilibre sain entre vie privée/professionnelle et apprendre notamment à gérer leur stress. De nombreuses actions, outils, et méthodes permettent d’assurer une approche plus saine du travail pour l’ensemble des parties prenantes. Il serait donc dommage de s’en priver.
L’heure est à la mise au point
Ces dernières années, la succession de crises et les changements impromptus ont exercé une pression supplémentaire sur les entreprises et leurs salariés. Dans ces conditions (et pour diverses autres raisons), la santé mentale des employés peut s’en trouver largement impactée. Bien que le stress soit considéré comme le principal coupable, d’autres sources - comme la surcharge de travail, des conflits internes ou encore des évolutions brutales dans l’organisation de l’entreprise - peuvent également être à l’origine d’un déséquilibre. Parmi les nombreuses prérogatives de leurs métiers, les professionnels des ressources humaines ont la responsabilité de créer un environnement de travail juste, inclusif et bienveillant où les collaborateurs se sentent en sécurité et épanouis. Ils figurent alors parmi les principaux acteurs des entreprises à pouvoir impacter positivement cette santé mentale.
Mais avant d’agir, il est nécessaire d’identifier les signes de stress et les problèmes de santé mentale chez les salariés, en observant les comportements, les performances et la façon de communiquer des individus. L’organisation d’entretiens réguliers pour échanger autour du bien-être mental dans un climat de confiance est une première approche, d’ailleurs souvent plébiscitée par les RH. De plus, afin de créer un contexte positif au sein duquel les employés se sentent valorisés, respectés et soutenus, la mise en place de certaines politiques favorisant la diversité et l’inclusion est une solution qui porte généralement ses fruits. L’objectif est également d’encourager l’esprit d’équipe et la communication.
Soutenir pour mieux agir
Pour éviter d’être devant le fait accompli, il ne faut pas attendre qu’une situation se dégrade pour s’en préoccuper. Quelle que soit l’atmosphère, les difficultés ou même l’état psychique des salariés observés, différentes actions collectives peuvent être entreprises. Avant qu’une situation ne se dégrade (davantage), la mise en place de programmes de soutien et de prévention peut être une première étape pour traiter le mal à la racine. Ce type d’actions permet d’aider les employés à mieux gérer leur stress et à maintenir un équilibre sain entre vie professionnelle et vie personnelle. Cela peut également se décliner sous forme de sessions de formation axées sur la gestion du stress, de campagne de coaching ou de mentorat, de mise en place de congés dédiés à la santé mentale ou encore de programmes de retour au travail après une période d’absence pour raisons de santé.
Outre ces actions qui doivent s’inscrire dans la durée, la promotion d’une culture du bien-être peut également changer la donne si elle est intégrée à l’ensemble des politiques et pratiques de l’entreprise. Il est important d’inciter les managers à communiquer régulièrement sur ce type d’initiatives et d’encourager les membres de leurs équipes à prendre soin d’eux. Autre exemple, des ateliers de développement professionnel peuvent aider les collaborateurs à acquérir des compétences pour mieux gérer leur stress (c’est-à-dire à en identifier les signaux) et à assurer leur bien-être au travail. Cela vaut également pour les équipes RH qui peuvent - en les organisant et en y participant – résoudre plus facilement des situations parfois complexes. Par ailleurs, ces supports permanents peuvent s’accompagner d’initiatives liées aux conditions de travail plus favorables pour les salariés, comme l’instauration d’une politique favorisant le télétravail (lorsque cela est possible), ou encore d’une grande flexibilité des horaires de travail.
Toutefois, pour s’assurer que ces actions soient efficaces, il est nécessaire de garder un œil sur les résultats et les impacts de ces actions en faveur de la santé mentale. Pour cela, les professionnels RH peuvent s’appuyer sur des programmes d’assistance aux employés (ou PAE). Ces services de conseil et de soutien ont pour objectif de les aider à faire face aux problèmes rencontrés, tant sur le plan personnel que professionnel. Ils peuvent inclure des conseils sur la santé mentale mais aussi sur les aspects financiers, juridiques ou encore autour de la parentalité. Bien que ces PAE soient généralement disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et gratuitement pour les employés, les équipes RH doivent tout de même veiller à la mise en place de ces outils, à communiquer sur leur existence et leur disponibilité. Même s’ils constituent un réel support pour des salariés qui n’oseraient pas demander de l’aide ou notifier un problème récurrent, les relations humaines demeurent la plupart du temps le meilleur moyen de trouver une solution aux situations complexes.
Ainsi, pour les entreprises qui mettent en place des politiques dédiées à la santé mentale au travail, les bénéfices sont réels et permettent d’améliorer de nombreux aspects de la vie en entreprise. Si effectivement celles-ci ont une incidence directe sur le moral et la productivité des salariés, le soutien apporté vient de surcroît réduire le taux d’absentéisme, participer à l’engagement et la cohésion des équipes. De plus, cela vient participer au renforcement de l’image responsable et soucieuse de l’entreprise pour ses collaborateurs. Par conséquent, les professionnels RH ont un rôle majeur à jouer dans cette campagne de sensibilisation et de soutien ; leur implication peut faire la différence et impacter positivement l’ensemble de l’organisation.