Vendanges de plus en plus précoces, rendements en baisse, stress hydrique, baisse de l'acidité, changement des caractéristiques organoleptiques ou encore hausse du degré d'alcool... d'ici à 2050 et selon un rapport du GIEC, la vigne va subir de plein fouet les conséquences du changement climatique.
Alors comment les viticulteurs s'adaptent au changement climatique et tentent de réduire leur impact sur l'environnement ?
Pour répondre à cette question, nous vous proposons plusieurs zooms surs ... le Rosé de Provence et son Centre du Rosé dont les recherches portent sur la création de variétés adaptées aux différents enjeux environnementaux et climatiques, ou encore la filière Cognac qui met l'innovation au service de sa transition environnementale, et enfin le vignoble bio qui investit dans des pratiques agro-écologiques et résiliantes.
1 - Le rosé, une filière mobilisée pour s'adapter aux évolutions du climat
En Provence, le changement climatique se traduit par deux conséquences hautement prévisibles :
- d’une part le renforcement du stress hydrique (depuis les années 1970, on est passé dans le département du Var de 850 à 730 millimètres de pluie par an en moyenne, soit une baisse de 14% selon le groupe d’études GREC-SUD),
- d’autre part l’augmentation des températures (avec des températures moyennes, en 2055, supérieures de 2 à 3,5 °C par rapport à la période de référence 1996-2015). D’ailleurs, les épisodes de sécheresse et vagues de chaleur sont déjà plus récurrents avec quatre millésimes impactés sur les cinq derniers.
Face à ces changements, quels cépages permettront, dans un monde plus chaud, de préserver à la fois le potentiel de production et la typicité des vins ?
En Provence, le Centre du Rosé, pôle de recherche dédié aux vins rosés, pilote ainsi une parcelle expérimentale visant à l’enfantement par pollinisation, à partir des cépages emblématiques de la Provence, de nouveaux cépages supportant la sécheresse (pour réduire les besoins en eau) et au débourrement tardif (pour réduire les risques de gel au printemps). Autre stratégie d’adaptation : l’évolution des pratiques culturales afin de renforcer la résilience de la vigne : couverts végétaux, agroforesterie…
2 - Le Cognac : l'innovation au service de sa transition environnementale
La filière Cognac se donne les moyens d’accélérer sa transition environnementale en renforçant significativement sa capacité à mener des programmes de recherche et développement lui permettant de répondre aux enjeux climatiques et environnementaux qu’elle se doit de relever : préservation de l’eau, préservation des sols, préservation de l’air, économies d’énergies, protection des personnes, préservation de la biodiversité, préservation des paysages…
Imagine Cognac, une association dédiée à la R&D pour la filière a ainsi vu le jour le 5 juin dernier et va lancer plusieurs projets comme :
- L’évolution des pratiques de protection de la vigne en cherchant des méthodes alternatives aux produits classiques
- L’innovation variétale avec des résistances au Mildiou, à l’Oïdium et au Black Rot, et adapté au réchauffement climatique
- La décarbonation de la filière Cognac
- L'adaptation au changement climatique
- La mesure et l'amélioration de la biodiversité
- La valorisation des sous-produits
- La veille sur les ravageurs émergents
3 - Sudvinbio : vers le vignoble bio du prochain siècle
Préserver la ressource en eau, accroître la biodiversité, favoriser la diversité des cépages résistants, développer l'agro-foresterie dans les vignes avec Sudvinbio... Face aux évolutions climatiques, les vignerons en bio testent, expérimentent et s'adaptent pour pousser encore plus loin leur modèle déjà bio, en investissant dans des pratiques agro-écologiques responsables et résilientes.