72ème baromètre des TPE - 2e trimestre 2023
Le Baromètre des TPE, enquête de conjoncture trimestrielle FIDUCIAL menée par l’IFOP auprès des TPE fait état d’un regain de confiance envers l’exécutif au sujet de la conjoncture économique. L’enquête révèle également une perception mitigée des chefs d’entreprise envers les différents syndicats patronaux. Cette édition offre enfin un regard croisé inédit entre dirigeants et salariés sur le dialogue social et les conditions de travail.
Une amélioration de la confiance et des indicateurs économiques positifs
Après une séquence parlementaire sur la réforme des retraites largement controversée, les pouvoirs publics retrouvent la confiance des dirigeants de TPE. Au second trimestre 2023, le niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement d’Elizabeth Borne remonte et enregistre une progression significative de 7 points, passant de 34 à 41%.
Le niveau d’optimisme vis-à-vis du climat général des affaires en France s’inscrit dans la même tendance et s’élève à 35%, en hausse de 11 points sur trois mois. L’optimisme des patrons est davantage de mise pour leur propre activité : 56% contre 48% au 1er trimestre 2023.
Sur le second trimestre 2023, 13% des dirigeants de TPE ont embauché ou prévoient d’embaucher, en léger recul de 2 points par rapport au 1er trimestre 2023. L’hôtellerie est le secteur le plus dynamique avec 29% d’intentions d’embauche, en hausse de 7 points par rapport au précédent trimestre. A l’inverse, 7% des TPE ont supprimé un ou plusieurs postes.
Sur le plan économique, près de deux tiers (61%) des TPE déclarent ne pas rencontrer de difficultés financières, contre 56% au 1er trimestre 2023 Toutefois, 18% des entreprises (-4 points) rencontrent des difficultés financières importantes, notamment dans les secteurs de services aux entreprises (23%) et de l’industrie (19%).
Le pacte de la vie au travail d’Emmanuel Macron souhaité par les patrons
Annoncé par Emmanuel Macron, le lancement prochain d'un nouveau pacte de la vie au travail via le dialogue social, est jugé utile par une nette majorité (62%) de dirigeants de TPE, même si seulement 46% des sondés considèrent qu’il arrive au bon moment.
Parmi les mesures qui pourraient s’inscrire dans ce pacte, les deux propositions avec le plus haut degré de priorité sont aussi celles qui seraient les moins coûteuses pour les dirigeants.
Premièrement, la réforme du RSA, qui prévoie de conditionner l’aide à un minimum d’heures d’activité par semaine (citée par 22% des interviewés). Deuxièmement, la réforme du lycée professionnel via notamment le développement de l’alternance (19%).
Les mesures plus contraignantes ou exigeantes financièrement suscitent moins d’engouement : un meilleur partage de la valeur en entreprise (cité par 16%), la mise en place d’un CDI Sénior (15%), l’aide à la reconversion (9%), un fonds pour la prévention de l’usure professionnelle (7%), une visite médicale de fin de carrière pour les salariés les plus exposés (5%) ou encore un index sénior (4%).
Les organisations syndicales pâtissent d’une image dépréciée auprès des dirigeants
Les organisations patronales ont du mal à convaincre les patrons de TPE. Seule une petite majorité de dirigeants considère que leur propre syndicat de branche et les syndicats de branche en général ont une bonne compréhension de leurs enjeux et contraintes (respectivement 56% dont 14% « très bien » ; et 55% dont 8% « très bien »).
57% des chefs d’entreprise estiment que leurs contraintes et enjeux ne sont pas compris par les syndicats nationaux.
Conséquences : à peine plus d’1 chef d’entreprise sur 2 (54%) déclare avoir une bonne image de son syndicat de branche. Seuls 8% déclarent en avoir une très bonne image. 54% ont une mauvaise image du Medef.
Aucune des autres organisations syndicales testées ne bénéficient en majorité d’une bonne image : qu’il s’agisse de la CPME (49%) de l’UPA (33%) ou de l’UNAPL (32%), ces deux derniers ayant fusionné au sein de l’U2P.
L’image des organisations syndicales auprès des patrons de TPE
Hormis leur propre syndicat de branche, la majorité des dirigeants de TPE estime que les différents syndicats défendent mal l’intérêt des petites entreprises. 68% estiment que le MEDEF remplit mal son rôle (dont 27% « très mal »), 55% s’agissant de l’UNAPL, 53% pour l’UPA et enfin 52% pour la CPME, avec à chaque fois plus de 2 dirigeants sur 10 qui estiment que leurs intérêts sont « très mal » défendus.
Regards croisés patrons et salariés
Un dialogue social au beau fixe au sein des TPE
La quasi-totalité des dirigeants (99%) et la plupart des salariés (86%) mettent en exergue la qualité du dialogue social dans leur entreprise. Signe supplémentaire d’un optimisme des dirigeants dans ce domaine, 63% d’entre eux estiment que la qualité du dialogue social s’est plutôt améliorée dans leur entreprise ces dernières années. 14% affirment à l’inverse qu’elle s’est plutôt dégradée. 23% n’ont pas constaté d’évolution.
Sur la question du dialogue social relatif aux droits et obligations respectifs des employeurs et des salariés au sein de leur entreprise, la quasi-unanimité des dirigeants de TPE (95%) se déclarent satisfaits dont 39% très satisfaits.
Seuls 27% des dirigeants considèrent que les TPE sont une zone de « non-droit » où le droit social ne s’applique pas correctement. Enfin, un sondé sur trois considère qu’il existe du favoritisme entre le patron et les salariés au sein des TPE et que celui-ci peut primer sur le dialogue social.
Une vision équilibrée du rapport au travail
97% des chefs d’entreprise déclarent être satisfaits de leurs employés, dont une large majorité (59%) très satisfaits. Les salariés sont quant à eux satisfaits à 82% de leur situation professionnelle, dont 25% très satisfaits, une proportion supérieure à la moyenne des salariés français (74 et 13%).
Sur l’état d’esprit des employés, 92% des dirigeants estiment que les employés de leur entreprise sont à minima « assez motivés » dont 51% « très impliqués et motivés ». A un degré moindre, respectivement 80 et 36% des salariés font ce constat. A la marge, seuls 5% des dirigeants estiment que leurs salariés sont indifférents à leur travail et 3% « démotivés voire réfractaires ». Ces proportions sont un peu plus élevées auprès des salariés, 11% affirmant actuellement être indifférents et 9% « démotivés voire réfractaires ».
Une satisfaction professionnelle quasi-générale
Interrogés sur les différents éléments qui animent la vie d’une entreprise, patrons et salariés sont majoritairement satisfaits, avec un optimisme plus marqué côté dirigeants. Les perspectives professionnelles et le niveau de salaire sont les deux points qui recueillent le moins d’assentiment du point de vue des collaborateurs (respectivement 66 et 63%).
Niveau de satisfaction à l’égard de la situation professionnelle
L’attractivité pour la marque employeur des TPE demeure, malgré une baisse de popularité
La majorité (57%) des salariés interrogés préfèrent travailler dans une TPE. Cette proportion enregistre cependant une baisse significative de 18 points par rapport à 2006. En miroir, 30% d’entre eux déclarent qu’ils auraient préféré travailler dans une plus grande entreprise (+11 points).
Pour expliquer cette évolution, 37% des interrogés déclarent ressentir davantage de précarité dans les TPE que dans les grandes entreprises. Les jeunes de 18-24 ans sont surreprésentés parmi ceux qui soulignent la plus grande précarité dans les TPE par rapport aux plus grandes entreprises (63%, soit +26 points par rapport à la moyenne).
A l’inverse, prime à la proximité des relations : plus de 6 salariés sur 10 s’accordent sur l’existence d’une meilleure ambiance de travail au sein des TPE (63%) et 67% considèrent avoir plus d’autonomie et de responsabilités dans leur travail au sein d’une TPE.