Les lauréats sont issus de la 9ème édition du Leadership Program de Diversidays à Bordeaux en partenariat avec la ville de Bordeaux et Bordeaux métropole, qui vise à booster des entrepreneurs sous-représentés dans le monde de la Tech qui souhaitent avoir un impact positif sur la société.
Diversidays, association nationale d’égalité des chances, créée en 2017, qui prône le numérique comme accélérateur de diversité, publie les 12 entrepreneurs de Bordeaux issus de la 9ème édition du Leadership Program dont la marraine est Léa Thomassin co-fondatrice d’HelloAsso.
Faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneur à impact
Pour faire bouger les lignes, Diversidays vient en soutien à des entrepreneurs sous-représentés dans la Tech et l’entrepreneuriat à impact, pour :
- accélérer leurs projets à travers un programme de 120h qui vise à les faire monter en compétence de manière très rapide : de la stratégie autour des entreprises à impact, compétences Tech, des conseils sur les modes de financement…
- renforcer leur réseau, leur visibilité et leur confiance en eux,
- favoriser l’inclusion sociale dans l'écosystème entrepreneurial en France.
A ce jour, et depuis 2017, le Leadership Program a accompagné plus de 300 entrepreneurs à impact en France.
Portraits des 12 entrepreneurs· 2023 de Bordeaux
- Amandine Nkondock : Archimaid
Fondée par Armandine Laure Nkondock, entrepreneure dans l’âme, Archimaid est une plateforme d’accès au logement pour les profils qui sortent des normes habituellement exigées par les propriétaires, malgré les moyens dont ils disposent : entrepreneurs, étudiants retraités disposant d’une épargne, ou travailleurs étrangers et travailleuses étrangères. L’entreprise évite également aux candidats au logement d’avoir à se poser la question du garant, grâce à un modèle basé sur les fonds propres. La valeur ajoutée ? Le gain de temps, la possibilité de combiner Archimaid avec la garantie VISALE, sur tous les types de location (nue, meublée, consentie à distance). Une solution qui pourrait très bien devenir l’une des garanties locatives de référence en France.
- Mathieu Nyemb : Mulot
54% des Français éprouvent au moins une forme de difficulté qui les empêche d’effectuer des démarches en ligne. Ce qui laisse de nombreux Français sur le côté. Mulot est destiné à répondre à cet enjeu. Fondée par Mathieu Nyemb, expérimenté dans la relation client, Mulot est une solution qui s’installe via une extension sur l’écran. Le principe : guider les utilisateurs peu aguerris dans leurs démarches en ligne, en leur montrant exactement où cliquer. Et la solution va même plus loin : elle prend en compte la diversité des profils d’utilisateurs, en développant la possibilité d’être guidé dans une autre langue que le français. Aujourd’hui, Mulot aspire à travailler avec tous les acteurs de l’administration, pour faciliter la dématérialisation de leurs démarches, tels que Pôle Emploi, la Caisse d’Allocations Familiales, Ameli, ou encore Doctolib.
- Cécile Le Brazidec et Bienvenu Kamogne Tekam : Help on time
Le secteur de l’aide à domicile fait face à une demande croissante en termes de recrutement. À cela s’oppose la difficulté à concilier les contraintes de temps des salariés et les besoins des personnes accompagnées. Forte de ce constat, Cécile Le Brazidec s’associe à Bienvenu Kamogne Tekam pour créer Help on Time, une application qui s’attaque à la principale difficulté du secteur : le temps. Les tâches effectuées par les aides à domicile sont en effet régies par des calendriers qui laissent peu de place aux besoins imprévus, pourtant fréquents, notamment lorsqu’on est en situation de handicap. Leur objectif : réduire l’attente, donc la pénibilité, en se limitant à des interventions qui ne nécessitent pas de soins, ce qui facilite grandement la vie des utilisateurs, aidants et aidés. Cécile et Bienvenu prévoient de créer une application afin de gérer les interventions de façon plus fluide avec un système de géolocalisation.
- Hamida Akkouche : Khômoon
Comment investir dans des projets à impact sans perdre son capital ? C’est la question que s’est posée Hamida Akkouche, fondatrice de Khômoon. Les freins à l’investissement sont nombreux, notamment dans les milieux les moins privilégiés financièrement : perdre son capital, manquer d’éducation financière, avoir besoin d’être entouré·ee. Khômoon lève ces freins en permettant à toutes et tous, quels que soient les moyens, d’investir dans des projets qui font bouger les lignes, avec transparence et sécurité. Fintech orientée vers l’épargne solidaire, Khômoon fonctionne sur le mode du pot commun ou de la tontine. Elle est aujourd’hui candidate au board de La French Tech Tremplin à Bordeaux.
- Alexandre Fleury : Esurio
Aujourd’hui, 39% des métiers sont itinérants. Ce sont souvent des métiers « passion », mais celles et ceux qui l’exercent ont un problème : comment manger chaud lors de ses déplacements ? Elles et ils sont contraints de consommer un plat froid, une salade ou un sandwich fade, faute de restaurant dans les environs. Lui-même commercial itinérant sur une grande partie de la France, Alexandre Fleury a connu ces contraintes. C’est pourquoi il lance Esurio, une marque de contenants isothermes alimentaires, et le Météore, une boîte à lunch qui a la propriété de réchauffer, sur place, le plat emporté, en seulement dix minutes. Sa botte secrète : un composé dégageant de la chaleur par réaction chimique, sans conséquences pour le plat. Dans les cinq années à venir, Esurio ambitionne d’équiper tous les salariés itinérants en contenants fiables : commerciaux, routiers, agriculteurs, ambulanciers, ouvriers, etc.
- Coline Delbos : UCIA (Usages et Consciences de l’Intelligence Artificielle)
Si l’Intelligence Artificielle représente l’avenir, celles et ceux qui en bénéficieront doivent en saisir les enjeux dès aujourd’hui. C’est ce pari que relève l’équipe de la Ligue de l’Enseignement de Gironde Artificielle, une démarche pédagogique qui permet aux jeunes de comprendre l’IA et la robotique à travers des ateliers. Pour Coline Delbos, David Sherman et Etienne Schmitz, tous deux également acteurs du projet, il s’agit de co-construire des programmes de sensibilisation et d’appropriation des technologies avec les encadrants pédagogiques. L’objectif : transmettre la connaissance de l’IA et la passion de la robotique aux profils éloignés, mais surtout développer leur esprit critique sur le sujet. Aujourd’hui, le projet UCIA bénéficie du soutien de la région Nouvelle Aquitaine, et travaille en partenariat avec l’INRIA et Poppy Station. Le projet comprend trois volets : citoyenneté, démarche technique et scientifique.
- Mouhamed Dramé : Îlivou
Dans un supermarché ultramarin, un produit de la vie courante peut coûter trois fois plus qu’en métropole. Une autre problématique s’y ajoute : certains produits de la vie quotidienne ne sont tout simplement pas disponibles en outre-mer, ce qui pousse les habitants à faire venir ces produits depuis la France métropolitaine, à un prix souvent exorbitant. Le fonctionnement est simple : l’acheteur règle le prix des produits à la plateforme, auquel s’ajoute une récompense destinée au « voyageur », ainsi qu’un pourcentage (8%) pour la plateforme. À court terme, ce système novateur pourrait donner naissance à une communauté de voyageurs et de voyageuses fondée sur l’entraide, et s’étendre à des services tels que l’hébergement chez l’habitant. Enfin, la plateforme est appelée à s’interfacer avec les e-commerçants, pour faciliter l’achat et la livraison vers les outre-mer en provenance de la métropole.
- Camille Téchéné : Abord
Parmi les difficultés que connaît le secteur de l’ostréiculture, on observe le manque de digitalisation. C’est ce constat qui a amené Camille Téchené, étudiante, à travailler avec Secula, l’entreprise de son père, afin de créer le logiciel « Abord », destiné à la gestion des parcs à huîtres. L’objectif : améliorer la gestion des contraintes des parcs ostréicoles, telles que la traçabilité et le grossissement. L’entreprise ne s’arrête pas là, puisque leur logiciel de gestion « Escale » équipe déjà une partie des lycées de la mer de la façade atlantique. L’application « Abord » de suivi de lots ostréicole prendra le même chemin pour être utilisée par les nouveaux ostréiculteurs et les nouvelles ostréicultrices.
- Sophie Gauducheau : Holodream
14,1% de la population française se déclare en situation de handicap, donc en difficulté pour des activités nécessitant du mouvement, telles que le voyage. Holodream est le fruit d’une réflexion à ce sujet. Fondée par Sophie Gauducheau, graphiste conceptrice et pratiquante d’arts martiaux, Holodream s’appuie sur la réalité virtuelle pour proposer aux personnes isolées ou empêchées de voyager une expérience immersive et personnalisée, dans des mondes créés pour favoriser la rencontre, le maintien du contact avec les proches, mais également l’épanouissement à travers des activités telles que des cours d’arts martiaux ou du jet-ski. Inspirés des univers de Jules Vernes, les mondes de Holodream, permettent aux joueurs et joueuses de s’évader du quotidien, de prendre le temps de voyager et de faire des rencontres avec des personnes du monde entier.
- Mustafa Sak : Wakatépé
Le manque d’information sur les parcours d’études possibles et le manque d’accompagnement individualisé sont les premières causes de l’échec d’orientation. Les bacheliers en sont les premières victimes : plus de 50% des bacheliers doivent se réorienter après une année d'étude. Face à ce constat, Mustafa Sak a fondé Wakatépé, une plateforme d’aide à l’orientation. Elle propose des contenus précis et fiables pour faire parvenir aux plus jeunes toute l’information nécessaire sur les possibilités d’orientation. Wakatépé se veut le compagnon accessible à tous, qui informe les jeunes sur ce que l’on peut faire, où le faire, et comment y arriver.
- Marie Brugeaud : Refens
Si l’entrepreneuriat féminin a le vent en poupe aussi bien en Afrique qu’en Europe, un besoin se manifeste : celui de créer des liens d’entraide et de synergie entre les créatrices des deux continents. C’est l’objectif de Refens, fondé par Marie Brugeaud Ngo Bikes, dirigeante, contrôleuse de gestion et experte en gestion et suivi-évaluation de projets financés par l’UE en Afrique centrale pour la protection de la biodiversité dans le programme ECOFAC V. Le principe : créer du lien, renforcer la coopération entre entrepreneurs, et promouvoir l’entrepreneuriat auprès des jeunes et des femmes, dont le savoir-faire est valorisé au sein du réseau. En 2023, le réseau prévoit d’organiser un forum international de valorisation du Savoir Faire de la Femme à Paris du 16 au 17 novembre, dont le thème sera : « L’Entrepreneuriat Féminin et le Numérique : les Enjeux et les Défis dans le cadre de la coopération Nord-Sud ».
Nouvel objectif aujourd'hui : 200 nouveaux entrepreneurs de la diversité en 2023
Fin 2022, l'association Diversidays a reçu une bourse d’un million d'euros de Google.org pour son programme Leadership Program et a pu confirmer des ambitions très fortes pour 2023, qui débute avec deux promotions à Saint-Ouen et Evry-Courcouronnes puis cette nouvelle promotion à Bordeaux :
- Porter le programme à l’échelle nationale pour permettre à 200 nouveaux entrepreneurs de briser le plafond de verre en 2023.
- Faire en sorte que les entrepreneurs des territoires, issus de la diversité et souhaitant avoir un impact positif sur la société soient représentés dans la Tech.
- Sortir des grandes villes en allant chercher les talents partout où ils sont
- S’inscrire dans l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 en accompagnant les porteurs et porteuses de projets à impact qui s’inscrivent dans une thématique liée aux Jeux.
« Nous allons chercher les entrepreneurs qui ont une idée, un projet, de l’impact et une grande envie de réussir. Ils veulent briser le plafond de verre et on va les y aider. » affirme Anthony Babkine, cofondateur et délégué général de Diversidays.
Iris Avital, Responsable des Programmes de Diversidays complète : « Notre objectif est d’aller dans 10 villes en France sur les deux prochaines années pour accompagner les entrepreneurs, les aider à concevoir ou affiner leur stratégie, renforcer leur confiance en eux et leur réseau, leur proposer une incubation au sein de structures partenaires, faciliter leurs levées de fonds et leur permettre de gagner en visibilité. »
La prochaine édition du Leadership Program se déroulera en octobre en Ile-de-France.