- Seuls 10% des dirigeants de TPE interrogés déclarent avoir constaté une amélioration de leur trésorerie sur 2022 par rapport à 2021.
- Pour 50% des personnes ayant répondu à l’enquête du SDI, la trésorerie s’est détériorée entre 2021 et 2022.
Des besoins de trésorerie plus élevés parmi les TPE titulaires d’un PGE
Le montant mensuel moyen de remboursement d’un PGE pour une TPE est de 2 000€/mois. Une somme très élevée au regard des capacités financières de ces structures, somme qui correspond à 6,25% de leur CA sur la base d’un emprunt initial autorisé au plafond de 25% du CA.
Ces chiffres sont à mettre en perspective avec les capacités financières moyennes d’une TPE pour le paiement de ses charges, lesquelles varient de 3% à au mieux 5% de son CA. Ces besoins supérieurs en trésorerie peuvent justifier que 88% des TPE ayant un PGE en cours sollicitent des prêts de trésorerie supérieurs à 7 500€ contre 77% pour celles qui n’ont pas de charge de PGE à rembourser.
Des banques frileuses à ce stade
Le refus de crédit bancaire est d’autant plus élevé que l’entreprise est titulaire d’un PGE en cours de remboursement avec un taux de refus de 70% pour ces dernières (se rappeler que le PGE n’est pas un prêt d’investissement… mais a eu une autre utilité pendant la crise Covid).
En conséquence et bien que son remboursement soit garanti à hauteur de 90% par l’État, le PGE est bien intégré comme une dette de l’entreprise par les établissements bancaires, dette venant en diminution de ses capacités d’emprunt.
Ainsi, 67% des entreprises qui se sont vu opposer un refus de crédit estiment que leur PGE en cours a eu un impact négatif sur leur dossier.
Une grande majorité satisfaite des relations avec leur banque
Ils sont 70% à se déclarer satisfaits de leur banque. Lorsqu’ils existent, les griefs énoncés par les chefs d’entreprise à l’égard de leur banque concernent en premier lieu un manque d’écoute (29%) lorsque le manque de réactivité (19%) le dispute aux propositions de financement inadaptées (19%).
Toutefois, 29% des chefs d’entreprise constatent une dégradation des relations avec leur partenaire bancaire sur les 12 derniers mois.
La baisse des frais et agios en tête des revendications
Comme constaté dans les précédentes enquêtes du SDI, les multiples lignes de frais appliqués par les établissements bancaires dans la gestion des comptes courants professionnels restent un point d’accrochage.
Si ce fait n’est pas nouveau, il prend un relief particulier dans un contexte où l’entreprise recherche avant tout à contraindre ses coûts fixes, objectif au premier rang à court terme pour 56% des répondants suivi de près par le développement du chiffre d’affaires (54%). L’absence d’encadrement réglementaire des frais sur comptes professionnels, les grandes difficultés à comparer les offres, conduisent les professionnels à plébisciter (70% le réclament) l’extension aux comptes professionnels du plafonnement des frais en vigueur sur les comptes des particuliers.
A cet égard, le développement de nouvelles modalités de paiement tel que le « sans contact » et les frais induits vient rogner un peu plus la marge des professionnels. Ils sont 81% à juger comme élevés voire très élevés les commissions bancaires prélevées sur ce type de transactions, frais auxquels viennent s’ajouter ceux en constante augmentation de la location des terminaux de paiement.
Climat économique, récession... des chefs d'entreprise peu optimistes
- 78% des dirigeants de TPE ne voient pas de reprise économique
Avec un environnement économique considéré par 78% des responsables de TPE comme peu favorable à leur activité, les pessimistes (38%) sont plus nombreux que les optimistes (26%), lorsque 36% restent indécis et attendent de voir….
- La trésorerie comme principale sinon unique préoccupation
Augmenter les ventes et réduire les coûts constituent les deux priorités à court terme, signe indéniable des craintes en matière de trésorerie. Le recrutement pour sa part n'arrive qu'en troisième position des préoccupations.
- 64% des indépendants et dirigeants de TPE craignent une récession sur 2023
La récession, le "crash" de l'économie, beaucoup s'en inquiètent en espérant qu'il n'arrivera jamais.
A ce jour, les inquiétudes sont aussi alimentées par l'augmentation continue des cessations d'activités, volontaires comme involontaires, sans que les pouvoirs publics ne semblent s'en préoccuper et encore moins en mesurer les conséquences.