Enquête Robert Half - « Ce que veulent les candidats » 3e édition - Printemps 2023
Traditionnellement perçu comme le contrat de travail le plus prisé, le CDI ne répond plus ces derniers temps à toutes les attentes de candidats souvent davantage en quête de flexibilité que de stabilité dans un marché qui leur est très favorable. Selon la dernière enquête ‘Ce que veulent les candidats’ de Robert Half (avril 2023), 36% des sondés se disent plus exigeants sur le critère de la flexibilité depuis la crise sanitaire.
Pour répondre à ces exigences, d’autres types de contrats, comme les missions d’intérim ont désormais le vent en poupe. La majorité des sondés y voit des avantages en termes de souplesse et d’opportunités, tandis que seule une minorité associe encore l’intérim à la précarité.
Une réponse à la demande de flexibilité et de liberté
La flexibilité entre dans le top 5 des critères sur lesquels les salariés sont plus exigeants depuis la crise sanitaire derrière le salaire (57%), l’équilibre vie pro/ vie perso (53%), le temps de transport (38%) et la quête de sens (37%).
La flexibilité est également citée parmi les premiers critères des candidats pour choisir une entreprise plutôt qu’une autre (29%).
Alors que le CDI représente la stabilité dans l’imaginaire collectif, l’intérim pourrait séduire une nouvelle génération de candidats en quête de changement au cours de leur vie professionnelle. De fait, 42% des sondés associent l’intérim à la flexibilité, 35% à la liberté.
L’intérim en concurrence du CDI : une tendance forte chez les jeunes générations
Face à des candidats ayant des attentes de plus en plus fortes par rapport à leur employeur, le CDI perd une part de son pouvoir d’attraction et de rétention.
Plus d’un tiers des sondés (35%) se disent prêts à quitter leur poste actuel en CDI pour des missions d’intérim si celles-ci correspondaient davantage à leurs attentes.
La tendance est particulièrement affirmée pour la tranche des 18-34 ans : près de la moitié des sondés (45%) partagent cette idée. Les 45-65 ans sont, pour leur part, plus frileux, avec seulement 28% des répondants qui seraient prêts à tenter l’expérience.
Toutefois, sur l’ensemble des sondés, 32% considèrent l’intérim comme un tremplin vers le CDI, preuve que le choix de ce mode de travail n’est pas incompatible avec l’ambition à terme d’être embauché durablement dans au sein d’une entreprise et une réflexion plus globale sur le parcours professionnel.
L’intérim, une pratique revalorisée
Temporaire par essence, l’intérim a souvent été associé à une certaine précarité de l’emploi. Cette idée reçue tend à disparaître au profit d’une image plus valorisante de liberté et de flexibilité : sur l’ensemble des sondés, seuls 30% associent l’intérim à la précarité. Celle-ci n’est citée qu’en quatrième position derrière les idées de flexibilité, de liberté, et de tremplin vers le CDI.
Là encore, l’écart entre générations est perceptible : moins d’un quart (24%) des 18-34 ans associe l’intérim à la précarité, contre 32 % des 45-65 ans. Les 18-34 ans citent la précarité en cinquième position derrière la flexibilité, la liberté, le tremplin vers le CDI et la découverte.
« Les missions d’intérim représentent une solution intéressante à la fois pour les recruteurs sur des métiers en tension – et de manière plus généralisée lors de la période estivale – mais aussi pour les candidats de moins en moins prêts à s’engager d’emblée sur le long terme au sein d’une entreprise, et davantage intéressés par le mode « mission ». Nous constatons une évolution nouvelle de la perception de l’intérim, autrefois synonyme de précarité, aujourd’hui de liberté, en particulier chez les jeunes. L’enjeu désormais est du côté des séniors, pour l’instant moins réceptifs : l’intérim pourrait être une des solutions pour renforcer leur accès à l’emploi et répondre aux pénuries de talents sur les profils expérimentés », estime Laure Charbonneau, Directrice régionale de Robert Half International France.
Ces tendances s’appuient sur un sondage réalisé le 30 mars 2023 auprès d’un panel représentatif de 1 000 salariés français âgés de 18 à 65 ans.