Cet exercice pionnier a été mené par 4 institutions financières, à savoir deux gestionnaires d'actifs, Mirova et Scor et deux banques, BNP Paribas et Crédit Agricole. Cette étude a été pilotée et coordonnée par le cabinet de Conseil I Care en utilisant le Corporate Biodiversité Footprint, outil d’évaluation de l’empreinte Biodiversité des entreprises développé par la Fintech Iceberg Data Lab.
Le secteur agroalimentaire est sans surprise la principale source de perte de biodiversité. Ce rapport souligne le besoin urgent de changer la façon dont les aliments sont produits et consommés aujourd'hui. Cette transition vers un système alimentaire plus durable ne sera pas possible sans le soutien des gouvernements du monde entier, à l'instar de la transition vers une énergie propre.
Le pilote a ainsi montré qu'il est possible d'identifier les Impacts potentiels, les Dépendances, les Risques et les
Opportunités (IDRO) du secteur agroalimentaire. Un exercice spécifique de cartographie des risques et dépendances « agroalimentaires » a été mené pour identifier les risques physiques et de transition liés à la déforestation, à la surpêche et à l'utilisation de l'eau. Les conclusions du pilote sont que trois leviers de changement seront nécessaires pour transformer l'industrie vers une production alimentaire durable ; la mise à l'échelle de l'agroécologie et d'autres pratiques agricoles durables, la modification des modes de consommation et des régimes alimentaires et enfin la réduction du gaspillage alimentaire et de la consommation des ressources. Pour chaque levier, une liste de pratiques et d'indicateurs illustratifs a été réalisée en fonction de l'activité de l'entreprise.
En conclusion, un effort collectif entre les secteurs privés et publics sera nécessaire pour transformer le système alimentaire mondial. Ces acteurs ont un rôle essentiel à jouer pour encourager les actions de protection de la biodiversité ainsi que pour développer des méthodologies, des indicateurs, des objectifs communs de protection. « Le pilote a démontré la puissance de l'outil CBF comme mesure d’impact et de dépendance. Par la suite, le déploiement de la réglementation sur le reporting extra-financier, CSRD, sera indispensable à améliorer l’information disponible et en conséquence les mesures réalisées par l'outil CBF. L’appropriation de ces enjeux par les acteurs économiques reste un enjeu majeur et le processus proposé par la TNFD permet de cadrer cette intégration. Cet exercice de pilote a ainsi permis concrètement d’illustrer la mesure et l’intégration des enjeux liés au secteur agroalimentaire auprès d’institutions financières de premier plan et démontré l’apport d’outils tels que le Corporate Biodiversity Footprint.» ajoute Matthieu Maurin, co-fondateur et CEO d’Iceberg Data Lab. Pour réaliser ce rapport 123 entreprises ont été analysées dans les secteurs du maraichage, de l’élevage, de la fabrication de produits alimentaires, des activités de restauration, y compris restaurants, traiteurs et fast-foods, de la vente en gros et au détail, des produits agrochimiques, y compris les industriels produisant des pesticides, des engrais, des arômes alimentaires ou tout produit lié aux produits chimiques ; et le non lié à l'alimentaire, y compris toute activité non liée à l'industrie alimentaire et aux secteurs ci-dessus.