Par Christophe Boucher, Directeur des investissements d'ABN AMRO Investment Solutions.
"Le PIB de la zone euro s'est contracté au premier trimestre : -0,1 % par rapport au trimestre précédent, alors que l'estimation initiale prévoyait une légère croissance de 0,1 % Ce chiffre était prévisible, car plus tôt dans le mois, les données allemandes ont montré une contraction de l'économie au quatrième trimestre 2022 et au premier trimestre 2022, plongeant le pays dans une récession technique. L'économie néerlandaise, initialement non incluse dans le chiffre global du PIB, a également contribué à cette révision à la baisse, car elle a affiché une croissance largement négative. La croissance économique a été très disparate dans la zone euro : L'Italie, l'Espagne et le Portugal ont connu une forte croissance du PIB (entre 0,5 % et 2 %). Ce trimestre a été marqué par la fin des dépenses publiques massives, qui ont diminué de 1,6 % au quatrième trimestre. Les gouvernements sont soucieux de stabiliser leur dette après les politiques expansionnistes de la période Covid-19. A l'instar de la France (dégradée par Fitch, inchangée pour S&P), les pays européens pourraient voir leur note dégradée dans un contexte de taux d'intérêt sensibles. Les premières estimations faisant état d'une légère croissance au premier trimestre ont conforté le discours hawkish de la BCE lors de sa dernière réunion. Parallèlement à cet abaissement, la faiblesse des données économiques (production industrielle et ventes au détail) publiées le mois dernier, ainsi que la désinflation rapide du mois de mai en termes de base et en termes généraux, devraient atténuer encore le message de la BCE. La fixation par les marchés du taux directeur de la BCE n'a pas changé : deux hausses d'un quart de point de pourcentage sont attendues lors des deux prochaines réunions."