- Les entreprises françaises consacrent en moyenne 77 jours par an à la gestion des retards de paiement
- 54% de cadres financiers français estiment que les délais de paiement devraient être inclus dans les rapports de développement durable imposés aux entreprises.
Intrum, leader européen du crédit management, publie les résultats de son étude annuelle 2023 sur les délais de paiement en entreprise et dresse un état des lieux de la situation financière des entreprises françaises dans un contexte économique particulier marqué par l'inflation élevée et la hausse des taux d'intérêt.
- Les entreprises sont- elles contraintes de sacrifier la croissance au profit de la rentabilité ?
- Comment se préparent-elles à affronter cette période économique incertaine ?
- Quelles sont les conséquences des retards de paiement ?
- Arrivent-elles à maintenir leurs engagements en matière de RSE ?
L’étude a été menée auprès de 400 entreprises (PME et Grands Groupes) françaises ainsi que 10 556 entreprises en Europe entre novembre 2022 et mars 2023.
L'inflation freine la croissance, mais l'engagement en faveur du développement durable reste fort
« En raison de la hausse de l’inflation élevée et l'augmentation des coûts de la main-d'œuvre, les pressions exercées sur la trésorerie des entreprises s’aggravent les obligeant à consacrer du temps et des ressources au maintien d’un bon niveau de trésorerie. La bonne gestion de la trésorerie et un crédit management optimisés seront essentiels pour maintenir une compétitivité dans un environnement économique international de plus en plus incertain », souligne Thomas Duvacher, Directeur Général France d’Intrum.
La hausse des prix et les taux d’intérêts élevés frappent durement les entreprises. Les entreprises subissent des pressions de la part de leurs salariés qui sont confrontés à des difficultés liées au coût de la vie.
En effet, plus de la moitié des répondants français s'attendent à ce que la hausse de l'inflation (57%) et des taux d'intérêt (55%) affectent leur chiffre d'affaires cette année car les clients peinent à respecter les délais de paiement et le règlement de la totalité des montants qui sont dus.
87% des entreprises françaises interrogées déclarent également que leurs employés réclament des augmentations de salaire plus importantes que d'habitude ou sont susceptibles de le faire dans les mois à venir (85% pour les entreprises européennes).
L’engagement des entreprises en termes de développement durable maintient son cap
Au cours de l'année écoulée, un peu plus de cinq entreprises françaises sur dix (53%) ont considérablement accéléré leurs efforts pour devenir plus responsables, et ce, malgré un contexte économique difficile. La moitié des entreprises françaises répondent avoir diminué leur consommation d'énergie pour faire face à la hausse des prix. Elles prévoient de maintenir leurs efforts pour des raisons environnementales. Ce pourcentage monte à 54% pour les entreprises européennes. La moitié des entreprises pensent qu'elles perdront des clients si ces derniers estiment qu’elles ne prennent pas en considération les questions environnementales. Ces résultats sont confortés par l'European Consumer Payment Report 2022 d'Intrum, dans lequel plus de la moitié (54%) des personnes interrogées déclaraient qu'elles n'achèteront pas auprès d’une entreprise si elles savent qu’elle porte atteinte à l’environnement.
Beaucoup entreprises peinent à concrétiser leurs engagements en matière de réduction des délais de paiement
64% des entreprises françaises interrogées déclarent avoir été sollicitées par de grandes entreprises voire ETI pour allonger leurs délais de paiement (66% pour la moyenne européenne). Les répondants ayant reçu la même demande de la part de TPE/PME est quant à lui de 55%. En 2023, une entreprise européenne exerçant des activités B2B met 56 jours (57 jours pour la France) à payer une facture, contre 53 jours en 2022. (55 jours en France).
Toutefois, 36% des entreprises françaises (moyenne européenne de 37%) règlent leurs factures avec un délai plus long que ce qu'elles accepteraient de leurs propres clients.
La proportion d'entreprises françaises ayant mis en place une charte de bonne conduite visant à diminuer les délais de règlement ou prévoyant de le faire est passée de 78% en 2021 à 85% aujourd'hui, ce qui est un indicateur encourageant.
Pour autant, plus de deux tiers (73%) déclarent que les pertes liées aux impayés constituent une source de difficultés pour leur entreprise, contre 50% en 2022. Pour l’ensemble des entreprises européennes, ces chiffres s’élèvent à 70% en 2023 et à 60% en 2022.
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FOCUS France
Le gouvernement français a plafonné l’augmentation du prix de l'énergie, ce qui a permis d'éviter une forte hausse de l'inflation et d'atteindre une moyenne de 5,9% en 2022, contre 8,4% dans l'ensemble de la zone euro. Cependant, en février 2023, le pays a connu son taux d'inflation le plus élevé depuis le passage à l'euro, 6,3%, avant de redescendre sur le mois de mars à 5,7%.
La première mesure que les entreprises françaises sont le plus susceptible de prendre pour faire face à ce contexte économique reste la réduction des coûts (33%), 13% envisagent de proposer des départs volontaires à leurs employés, contre 7% en moyenne historique.
Le coût salarial préoccupe également les entreprises françaises : 48% s'attendent à ce que les employés demandent plus régulièrement des augmentations de salaire, contre 41% en moyenne en Europe.
Plus de la moitié des répondants français (56%) déclarent qu'il est de plus en plus difficile de s'entendre avec leurs clients sur des conditions de paiement qui soient avantageuses pour les deux parties, ce qui conduit parfois à de longues négociations.
45% des entreprises françaises déclarent avoir l’intention de demander des délais de paiement plus longs à leurs fournisseurs, contre 38% en moyenne en Europe.
Près de la moitié des répondants français (48%) déclarent que la gestion de leur balance âgée (impayés) et des flux de trésorerie sont, à date, une priorité pour la direction de leur entreprise.
Thomas Duvacher conclut : « Les entreprises sont tiraillées entre le besoin de réduire leurs coûts de fonctionnement et la nécessité d’investir dans des moyens humains et technologiques pour contenir efficacement les retards de paiement. La plupart d'entre elles privilégient le traitement des créances dites « fraîches » afin de ne pas détériorer leur balance âgée. Le recours à des solutions de mutualisation via des acteurs tel qu’Intrum permet aujourd’hui à nombreuses entreprises d’externaliser ce service en ne payant que le coût optimal et marginal. À l’inverse la gestion en interne des retards de paiement constitue aujourd’hui un coût réel majeur de plus en plus difficile à supporter pour beaucoup d’entreprises. »