Le bonheur est parfois paradoxal. C’est le cas pour les entrepreneurs.
88% des indépendants se déclarent heureux professionnellement, même si 60% d’entre eux avouent vivre stressés. Malgré cela, la grande majorité (86%) affirme ne pas vouloir redevenir salariés dans les 12 prochains mois.
Le 16 mai 2023 à Paris, l’insurtech Stello a mandaté l’IFOP, institut français d’opinion publique, pour interroger 400 entrepreneurs français de moins de 10 salariés sur leur santé, physique et mentale.
Objectif de cette étude, faire un état des lieux de leurs conditions de travail et de leurs impacts sur leur santé.
Les sujets abordés
- l’épanouissement, le niveau de bonheur
- les avantages et inconvénients du statut d’entrepreneur
- les impacts sur la santé mentale et physique (stress, vacances, charge de travail)
- la gestion de son temps lors de l’arrivée d’un enfant (congé maternité, paternité)
Le résultat est sans appel : malgré un niveau de stress élevé, une charge de travail écrasante et un équilibre vie pro/vie perso plus qu’instable ; 86% des indépendants ne renonceront pas à leur liberté pour plus de stabilité.
1/ Bonheur : 9 entrepreneurs sur 10 sont heureux, malgré leur niveau élevé de stress.
88% des entrepreneurs déclarent être heureux
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- Quand on demande aux entrepreneurs à quel point ils sont heureux dans leur vie professionnelle, 17% répondent “Très heureux” et 71% répondent “Plutôt heureux”.
- Sans surprise, le plus gros avantage d’être à son compte, est la liberté. La liberté de décision (97% de vote), la liberté d’organisation (77%), la liberté de rester en adéquation avec ses valeurs (55%), la liberté de choisir avec qui ils travaillent (49%)...
60% des entrepreneurs avouent être stressés.
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- Ce stress s’explique notamment par : la hausse des coûts d’un côté + la baisse du chiffre d’affaires. En troisième position, vient la charge de travail trop importante.
- Les entrepreneurs d’Île-de-France sont sur-représentés : 18% déclarent être “trop stressés” contre 12% au niveau national.
- Le besoin de financement semble être particulièrement stressant pour 43% des jeunes entrepreneurs (25-34 ans) contre 24% sur l’ensemble des entrepreneurs interrogés.
- Principaux inconvénients au fait d’entreprendre : l’absence de sécurité financière (65 % des votes) et le poids des charges et impôts (60% des votes), viennent renforcer ce stress.
- Quand on croise les données, 49% des répondants déclarent être à la fois heureux et stressés.
2/ Charge de travail : pas d’équilibre vie pro/vie perso pour les entrepreneurs.
Les entrepreneurs travaillent en moyenne 46H par semaine, soit 6j/7.
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- 43% des entrepreneurs travaillent plus de 50h par semaine. Dans cette catégorie “grands travailleurs” sont sur-représentés : les dirigeants d’une entreprise individuelle (63%) et les indépendants des secteurs de l’agriculture, l’industrie et la construction (53%).
- Auprès des entrepreneurs qui déclarent que leur état de santé s’est détérioré depuis qu’ils sont entrepreneurs, 62% déclarent travailler plus de 50 heures par semaine.
Les vacances, moment générateur de stress pour 1 entrepreneur sur 3.
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- Près de 9 entrepreneurs sur 10 prennent moins de 5 semaines de vacances. C’est notamment le cas pour les dirigeants d’entreprise individuelle (94%).
- 33% se disent stressés au moment de partir en vacances.
Devenir parents quand on entreprend : 7 femmes sur 10 reprennent le travail avant la fin de leur congé maternité. 7 hommes sur 10 ne prennent pas du tout de congés paternité.
Les mum-preneurs
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- L’écrasante majorité (72%) des femmes ont recommencé à travailler avant la fin officielle de leur congé maternité.
Les dad-preneurs
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- À l’arrivée de leur bébé, plus de 8 hommes sur 10 ont pris moins d’une semaine de congé (84 %).
- Et 69% des hommes n’ont pris que les 3 jours de naissance, obligatoires.
Malgré cela, près de 9 entrepreneurs sur 10 n’ont pas l’intention de quitter l’entrepreneuriat pour redevenir salariés au cours des 12 prochains mois.
Un niveau de stress élevé, une lourde charge de travail, un équilibre vie pro/vie perso plus qu’instable… mais le bonheur de travailler pour soi. 86% des indépendants ne renonceront pas à leur liberté pour plus de stabilité (dans les 12 prochains mois).