L’interprofession nationale de la filière Forêt-Bois, France Bois Forêt, vient de publier l’indicateur 2023 des ventes de bois en forêt privée, dans le cadre de son Observatoire économique.
Ce rapport, produit par la Société Forestière de la Caisse des Dépôts, en partenariat avec l’ASFFOR (association des sociétés et groupements fonciers et forestiers) et les Experts Forestiers de France, met en évidence une deuxième année consécutive de rattrapage des prix d’achat du bois aux propriétaires, à +17% en 2022 ; une augmentation cependant réduite de moitié par rapport à 2021. Cette nouvelle hausse nécessaire fait suite à la stabilité de 2020 (+2%) et au recul de 2019 (-10%). Le prix atteint en 2022, toutes essences de bois confondues, est de 94 €/m3, soit une augmentation de près de 14€ le m3 de bois sur pied.
Cette meilleure rémunération de la production forestière va permettre d’assurer le financement du renouvellement des forêts françaises, qui doivent être adaptées au changement climatique pour continuer à croître et répondre à la hausse de la demande, notamment liée à la transition énergétique.
Dans un contexte de forte inflation généralisée, cette hausse maîtrisée était attendue des forestiers. En outre, ces dernières années, l’essentiel des prix des autres matériaux de construction ont progressé plus vite que le bois.
Un rattrapage des prix nécessaire pour un matériau essentiel à la décarbonation
Le niveau des prix de vente du bois sur pied devrait perdurer dans les années à venir. Il s’agit de rémunérer correctement ce matériau renouvelable et local, qui a un rôle essentiel à jouer dans la décarbonation de l’économie et la souveraineté du pays. Il fait l’objet d’une forte demande de la part des consommateurs et s’intègre dans les nouvelles réglementations environnementales, comme la RE2020 destinée à diminuer l’empreinte carbone des bâtiments.
Dans ce contexte, la valorisation du bois sur pied va permettre de faire face à la hausse des coûts liés à l’ajustement de la gestion des forêts françaises pour assurer leur croissance face au changement climatique. Il s’agit en effet de vendre au juste prix les bois arrivés à maturité pour les remplacer par des essences adaptées à la multiplication des périodes de sécheresse ainsi qu’à l’arrivée de nouveaux ravageurs, ce qui nécessite d’importants investissements.
2022 : un marché des feuillus très actif
En 2022, les experts forestiers ont mis sur le marché plus de 1,4 million de m3 de bois sur pied pour le compte de leurs clients privés ou institutionnels. Un volume qui est en léger recul par rapport à l’an passé (1,7 million de m3 en 2021), notamment en Douglas. Cette confrontation entre l’offre et la demande permet d’établir en 2022 plusieurs constats :
- L’offre 2022 est stable pour de nombreuses essences (Chêne, Hêtre notamment) par rapport à 2021 et en retrait pour plusieurs résineux (Douglas et Épicéas) ;
- Le marché est toujours actif en feuillus avec plus de 90% des volumes vendus, mais plus discuté en résineux (80%), particulièrement en Douglas ;
La nouvelle progression de l’indice général en 2022 est soutenue par la plupart des essences :
- En Feuillus, très nette hausse du Chêne et du Peuplier, bonne progression du Hêtre et du Frêne.
- En Résineux, contraste entre la stagnation du Douglas et la forte progression des autres essences.
Intégralité du rapport accessible ICI.